Shanda Tonme : « Momo représente dorénavant un vecteur de nuisance inacceptable(...) pour l’image du Cameroun »
Source : Camerounlink 07 02 2019
Dans un entretien accordé à nos confrères de Les Scoops d’Afrique, le Pr Jean Claude Shanda Tonme, membre fondateur du LAAKAM, revient sur les derniers évènements en cours ayant un lien avec le pays Bamiléké. Avec Nestor Nga Etoga, il est également revenu sur l’arrestation de Maurice Kamto et la sortie « incontrôlée » de Jean De Dieu Momo sur la CRTV, dimanche dernier. LeBledparle.com, vous propose l’intégralité de l’entretien.
Pr, alors par où commencer vraiment ? On a de la peine à trouver le bon fil pour avoir votre sentiment sur l’actualité du moment. Vous êtes particulièrement interpelé plus que qui conque, au regard à certaines de vos multiples casquettes. Néanmoins, déjà dites-nous comment se porte le LAAKAM ?
Jean Claude Shanda Tonme: Merci pour cette longue introduction qui se justifie réellement par la gravité du moment. Vous savez, j’ai un fort sentiment d’invasion des esprits par quelques manipulations diaboliques. Ce que je peux vous demander, c’est de ne pas succomber ni aux provocations d’où qu’elles viennent, ni à la prolifération du mensonge et de la peur. LAAKAM est juste une association, mais d’avantage encore une structure de ressourcement culturelle, psychologique, éthique et morale. Nous aspirons profondément à la paix et travaillons pour cela. Et puis, si vous voulez une vraie réponse à votre question, allez interroger quelques Rois Bamilékés, à l’instar du Patriarche Sokoudjou, le prestigieux d’entre eux et vous serez fixé et rassuré sur l’ardeur avec laquelle les Bamilékés travaillent pour préserver la paix au Cameroun.
Que faut-il déduire de votre développement ?
Tout simplement qu’il faut se méfier des racontât et des montages grossiers qui veulent attribuer des idées, des intentions et des plans de je ne sais quoi aux Bamilékés, et dont l’association LAAKAM serait le pilote. J’ai écouté François Soudan de Jeune Afrique parler du Cameroun dimanche dernier et je me suis demandé à un moment si cet homme ne souhaite pas mettre le feu pour nourrir ses fantasmes.
Alors, et la situation de Maurice Kamto, qu’en pensez-vous ?
Je suis comme vous, attentif et perplexe, mélancolique, déçu, apeuré, mais positif. Je sais qu’il en sortira et qu’il s’en sortira, que les choses vont s’arranger à un moment ou à un autre. C’est une épreuve difficile, terrible pour sa famille et lui, pour ses militants. Mais au fond, nous sommes dorénavant en présence d’un homme politique qui vit les affres du métier et subit les risques de son engagement. Je ne me fais aucun doute sur sa capacité, lui et ses camarades à supporter l’épreuve. De toute façon il n’as pas ou plus vraiment le choix.
Comment percez-vous sa détention ?
Parlons pour l’instant de sa garde à vue, comme l’a précisé ses conseils. Il faut aussi évoquer Christian Ekoka, mon ami, grand maître de Karaté Shotokam de qui j’ai beaucoup appris et pris lorsque j’ai moi-même embrassé cette discipline de sport de combat. Il ne me revient pas de porter un jugement définitif et tranché sur toute cette affaire. Le dossier demeure complexe et met en exergue les enjeux du destin politique du Cameroun tout entier. Il en va surtout du sort de la démocratie et des conséquences induites, en fonction des planifications des principaux acteurs.
Je veux insister sur les charges dont on l’affuble. Quelle est votre position réellement ?
Ce que je sais, c’est qu’il y a eu une élection, et Maurice Kamto conteste les résultats, s’appuyant pour cela sur ses propres affirmations, calculs, évaluations et compilations. C’est sans aucun doute son libre droit, mais la manière et les méthodes font problème pour le pouvoir en place. J’ai beaucoup entendu qu’il aurait dû ou devrait se calmer, accepter les résultats et se tourner vers l’avenir pour éviter de nourrir la fracture politique, de susciter des polarisations ethniques. Chacun peut avoir son jugement, mais il demeure que les acteurs politiques concernés au premier rang, ont des agendas propres voire indéchiffrables à défendre et ils assument leurs démarches.
Que pensez-vous de ces déclarations selon lesquelles, ce sont les Bamilékés qui agitent Kamto et le MRC pour prendre le pouvoir par tous les moyens ?
Franchement, il faut en finir avec ces bêtises. Je vous ai fait connaître mes positions à maintes reprises. D’abord, rien ni dans l’esprit ni dans la lettre de la constitution n’interdit à un citoyen, à une citoyenne, à une ethnie ou à une religion de prétendre au pouvoir dans tous les compartiments de la gestion sociale, économique e politique. Ensuite, c’est quoi toute cette littérature de la haine focalisée sur une tribu ? J’ai combattu et combat fermement tous ces travers, y compris ceux qui veulent classer les groupes ethniques en voleurs, en travailleurs, en fainéants ou en jouisseurs. C’est le plus grand crime que l’on commet contre notre unité, notre solidarité et notre compassion collective en tant qu’Etat-nation. Ceux qui se livrent à ces subjectivismes savent pour quoi ils le font. C’est le classement du diable.
Avez-vous suivi les déclarations de Me Momo, le dorénavant ministre délégué auprès du ministre de la justice qui appelle pratiquement à un génocide contre les Bamilékés qu’il traite de Maquisards et de fauteurs de troubles, au point de se réjouir des crimes des Nazis ?
Hélas oui. Mais est-ce la première fois qu’il le fait ? Je regrette vivement que nous en soyons arrivés à une véritable libéralisation de l’absurde. Je m’interdis de le charger d’avantage, de le traiter des noms méchants. Mais mon cœur saigne lorsque je dois supporter ces déclarations à répétions et l’absence d’un rappel à l’ordre rigoureux de la part des pouvoirs publics. Quelle est la finalité de ces débordements amplifiés par certains médias ?
Qu’attendez-vous du gouvernement après cette sortie de Me Momo ?
Demandez-moi plutôt ce que nous attendons tous du chef de l’Etat en pareille circonstance ? Il n’y a aucune autre issue véritable que la démission, le renvoi de ce ministre qui est seulement en tout début du déroulement de ses exécrables débordements langagiers. Il faut sérieusement craindre le pire à plus ou moins brève échéance, s’il est laissé sans réprimandes sévères. Dire qu’il est devenu un danger pour le pays n’est pas une exagération.
En diplomate que vous êtes, quelles peuvent être les conséquences du communiqué de protestation de l’ambassade d’Israël ?
C’est justement une des raisons irréfutablement justes pour laquelle, le maintien de cette personne au gouvernement s’avère impossible au plan éthique, inconvenant au plan moral, inappropriée au plan diplomatique et ruineux globalement. Me Momo représente dorénavant un vecteur de nuisance inacceptable pour la crédibilité et l’image du Cameroun auprès de ses principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux. Par ailleurs, ses déclarations jettent une lumière crue sur le manque de maturité personnel, l’insuffisance intellectuelle et la médiocrité de culture générale dont il fait preuve. En d’autres termes, on pourrait même parler de coup de poignard dans le flanc de la diplomatie camerounaise, si l’on tient compte du caractère hautement sensible de nos rapports multiformes avec l’Etat d’Israël et avec les principaux soutiens internationaux de l’Etat d’Israël. Comment va-t-il pu être si ignorant ? L’histoire du peuple Juif est un des pans ultrasensibles de l’histoire contemporaine de l’humanité, et en parler ainsi avec désinvolture me fend la poitrine.
Et si jamais le Ministre n’est pas sanctionné ?
Si ce ministre n’est pas sanctionné publiquement, le droit de la pratique diplomatique établi automatiquement qu’il y a un acte inamical de la part du Cameroun, et qu’il va falloir s’attendre à des conséquences selon des paliers à déterminer, sur les relations entre les deux pays. IL y a dans ce cas, une possibilité de rétorsions annoncées et directes, ou de rétorsions non annoncées et indirectes.
Tout le monde s’attendait à une sortie vigoureuse de LAAKAM après ces déclarations de Me Momo, mais jusqu’à présent, il n’y a rien, contrairement à vos habitudes. Pourquoi ?
Pourquoi voulez-vous que LAAKAM joue au jeu des faucons déséquilibrés qui cherchent à mettre le feu par tous les moyens. Non, la plus intelligente, la plus sage et la plus patriotique des réponses c’est encore le recul, la patience et une certaine hauteur. J’ai entendu certains émettre le souhait que les chefs Bamilékés devraient réagir, mais faut-il tous les jours se lever pour chasser les fous dans la rue ? Il faut se consacrer sur l’essentiel qui demeure de rassembler, de rassurer et de souder les compatriotes de tous les horizons et des quatre coins du pays. La haine et le langage grossièrement provocateur et vexatoire n’avance pas leurs auteurs. Quelques autres supposés lanceurs d’alerte tapis surtout dans les fameux réseaux sociaux, ont même parlé de la préparation d’un autre génocide Bamiléké, ce qui m’amuse vraiment. Il ne faut pas se tromper d’époque ni trembler devant des feuilles mortes qui balancent dans l’ombre.
Oui, mais, il y a quand même un problème Bamiléké dans tout ce qui se passe non ? Comment analysez-vous le fait que tous les casseurs des missions diplomatiques soient Bamilékés ?
Si vous parlez de la liste qui circule, je veux déjà vous dire que rien ne montre que cette liste n’a pas été manipulée, ou encore qu’il n’y avait que des Bamilékés en ces lieux. Voyez-vous, il faut vite sortir du cercle vicieux du discours d’indexation et de criminalisation ethnique qui empoisonne notre existence sociale et politique depuis des lustres. J’ai la ferme conviction que tous nos compatriotes ont un égal intérêt à voir notre pays progresser, se développer mieux et vivre des expériences démocratiques. Les casseurs que l’on a vu partout dans nos ambassades, sont de tous les coins du pays, et ont cru exprimer les mêmes frustrations, dans l’erreur, une terrible erreur. Et puis, quand les gens qui traversent le désert et la mer pour parvenir en Europe et découvrir la misère se lèvent comme des éléphanteaux perdus, affamés, complexés, jaloux et malades, comment voulez-vous forcément leur donner une étiquette ethnique ou politique ? Il n’y a rien de plus grave que de brûler le drapeau, les effigies du chef de l’Etat, et de saccager le bureau de son ambassadeur. C’est horrible, mais sachez aussi que l’on ne pense à détruire que ce que l’on admire, ce que l’on aimerait avoir, ce que l’on regarde avec envie et complexe. Ce sont des ambassadeurs manqués et des révolutionnaires hors sujet.
Mais tout de même, lorsque l’on voit ce qui se dit de ces ambassades, les choses qui s’y font, les choses que l’on a trouvées, par exemple des condoms et consorts, pouvez-vous être fier ?
Franchement, laissez cette affaire qui fait froid au dos. Lorsque j’ai vu les images, j’ai perdu le sommeil plusieurs jours durant. Jamais je n’aurais imaginé qu’une telle chose soit possible, et avec autant de rage. Au fait, pourquoi casse-t-on les ambassades ? Le problème est-il là-bas ? Vous parlez des choses que l’on a découvertes, mais prenons des gangs pour juger. Lorsque l’on entreprend une action, il faut mesurer les implications. Maintenant que l’on a détruit des pièces civiles personnelles de plusieurs innocents, d’étrangers qui avaient besoin de services, qui va porter la responsabilité ? Les dégâts sont immenses.
Certaines pistes évoquent des mains cachées désireuses de régler des comptes avec l’actuel Directeur du Cabinet civil qui reste toujours ambassadeur à Paris, puisque son remplaçant tarde à être nommé. Qu’en pensez-vous ?
C’est très possible et même plausible pour ce qui est de Paris. Mes renseignements personnels montrent que le nouveau Directeur du cabinet civil a coupé des vivres à plein de réseaux mafieux qui s’en mettaient plein les poches, compromis les plans de nombreux vautours et verrouillé un peu trop la caisse du palais. Il est notoirement établi que l’ancien DCC alimentait de nombreux réseaux qui se retrouvent orphelins. Une relation de cause à effet n’est dès lors pas à exclure, si la finalité de certaines saletés c’est d’accabler, de salir le nouveau DCC. C’est en tout cas courant au Cameroun, et particulièrement dans l’entourage du président de la république où les collaborateurs se livrent une guerre ouverte et sans merci.
On parle quand même de motivations politiques. Acceptez-vous la thèse de la responsabilité du MRC ?
Dans cette affaire, je regrette vraiment la pauvreté et l’insuffisante voire l’absence de rigueur de la communication du MRC. On pourra spéculer comme on veut, mais le parti restera responsable, au moins pour avoir émis le mot d’ordre de résistance, pour s’être présenté et imposé comme le porteur d’espoir, pour avoir développé un discours radical appelant à protester contre ce qu’il nomme, « Le truquage électoral ». Mais, c’est commun à tous les pays africains dorénavant, et il est très difficile d’incriminer un leader politique dans certains cas comme celui-ci. Lorsque vous avez ainsi une masse de gens qui traînent des frustrations multiples et diverses, vous ne pouvez plus rien s’ils décident de se servir de vous comme locomotive de la bêtise, une bêtise vécue instantanément comme un acte de libération et comme une expression de vengeance sans frais.
Peut-on parler d’un coût trop ingrat pour l’engagement et le militantisme politique en Afrique, en voyant maintenant les jours d’après ?
Mais il y a toujours un coût et ce coût-là, devient compliqué à assumer, à supporter, à justifier. Cela me permet de revenir sur la dimension ethnique, en me référant par exemple au communiqué des chefs Sawa. C’est une grave erreur que de vouloir réagir comme si seuls les Bamilékés souhaitent voir le pays avancer. Commencer par parler de casser les maisons ou les biens des Bamilékés, me semble tellement infantile que j’en ris franchement. Voilà des adultes qui parlent comme des gamins qui jouent avec des allumettes, en s’imaginant qu’on les laissera faire tranquillement des bêtises.
Que voulez-vous insinuer par-là ?
C’est simple et je souhaite être entendu le plus clairement que possible. Il y a toujours une réponse à la bêtise, et celui qui joue avec des allumettes, doit toujours savoir que les mêmes allumettes peuvent être utilisées pour le brûler et le réduire en cendres. Le vrai et seul bien dans ce pays est commun à nous tous, et ce bien, c’est le grand triangle dans lequel nous habitons, c’est-à-dire le Cameroun. Lorsque les élèves de l’école normale de Foulassi créent l’hymne national en commençant par « Ô Cameroun, berceau de nos ancêtres », ils cristallisent un symbole fort, ils sacralisent un message dans la généralité, la durée et le tout dans une intelligence partagée à la fois anthropologique, sociale, culturelle et politique. C’est trop fort et plus fort que tous les subjectivismes et tous les sectarismes. Alors, cessons de profaner et de trahir leur mémoire. Lorsque Paul Biya déclare à la fin de sa tournée du pays peu après son accession au pouvoir, que « c’est par hasard qu’il est né dans le sud », je crois à sa sincérité, et on ne pouvait pas être plus didactique et plus magique. Quelle qu’ait été la suite, trente-six ans plus tard je continue de penser que c’est le message le plus émouvant mais aussi le plus utile que nous devons graver dans la mémoire vive de nos enfants.
Quelles perspectives politiques pour Maurice Kamto et le MRC ?
Je ne suis ni dirigeant ni militant du MRC, je suis comme vous un observateur et un analyste de la scène politique. Je ne suis pas non plus dans le cœur ni du pouvoir, ni du dirigeant du MRC. Ce que je peux affirmer avec force, c’est qu’une sorte de négociation s’impose afin d’éviter au pays, une crise et des emmerdements qui n’avancent personne. Je l’ai dit tantôt, qu’en dépit des jugements négatifs ou positifs que l’on peut individuellement porter sur l’action de Maurice et de son parti, la stratégie d’action et la détermination des formes d’exécution leur appartiennent en toute discrétion et en toute souveraineté. Je ne saurais me mettre à la place ni des uns ni des autres.
Vous reconnaissez quand même qu’il y a un problème de changement au Cameroun ?
Mais une société qui n’évolue pas, qui ne change pas à un moment donné de son histoire, est vouée à la décadence. C’est une évidence. Mais, le Cameroun est un cas d’école tellement complexe qu’il faudrait envisager toute action politique de façon absolument transversale, et toute transition politique essentiellement dans une logique négociée, ardument et patiemment négociée. Sauf à choisir de casser la baraque et de tout gâter vraiment et regrettablement, il n’y pas et il n’y aura plus de place pour une transition violente impliquant une démarche révolutionnaire sans concessions de part et d’autre. Si l’on s’en tient même seulement à la manière dont l’actuel détenteur du pouvoir suprême a été propulsé au sommet par son illustre prédécesseur qui était un très grand sage, nous devons tous faire preuve d’humilité et construire un discours politique extrêmement prudent, ingénieusement élaboré et attentionné par rapport à de multiples exigences qui entrecoupent les aspirations légitimes de toutes les composantes ethnoculturelles.
A vous entendre, vous n’êtes pas loin de descendre concrètement dans l’arène ?
C’est-à-dire quoi, descendre dans l’arène ?
Je veux dire vous engager, non plus simplement comme le leader d’opinion et l’agitateur des idées que vous êtes et dans la posture de laquelle vous vous plaisez, mais plus visiblement comme militant ouvert d’un parti, comme un chef de parti, concrètement comme candidat.
N’allez pas trop vite. Nous avons tout le temps. Mais je peux vous assurer que c’est pour très bientôt et vous ne serez pas déçu. Vous ne perdez rien à attendre. La responsabilité d’un intellectuel porteur d’idées, agitateurs d’idées comme vous le dites, ou encore porteur de doctrines sociales et d’idéologies humanistes, c’est de passer de l’autre côté de la scène à un moment donné pour soumettre autant que possible, le bilan social et le projet qu’il trimbale, aux suffrages populaires. Je m’y prépare. Mais il est aussi nécessaire que je vous rappelle que si l’ambition c’est de servir son pays, alors j’estime que je le sers tous les jours et plutôt très bien. Je peux me contenter encore longtemps de cette posture.
Ne craignez-vous pas comme la majorité de nos compatriotes, que les libertés et la démocratie soient finalement en danger, que la transition pacifique par les urnes soit maintenant impossible ? Auquel cas le MRC aurait raison de parler de résistance ?
C’est une opinion, et chacun est libre comme je l’ai martelé, d’avoir son opinion, de porter son jugement. Simplement, il faut avoir une analyse honnête et non se fier à ces vautours des médias internationaux, qui crachent le feu et le pessimisme pour se présenter ensuite en sauveurs contre de lourdes compensations en millions d’euros. Nous pouvons nous-mêmes tout réparer en faisant preuve de plus d’intelligences, de plus de sagesses, d’humilités et de calme. Personnellement, ma position aujourd’hui c’est que le président en place parte du pouvoir comme il y est arrivé, c’est-à-dire tranquillement, pacifiquement et sans haine ni rancune ni vengeance ni guerre civile, mais avec civilité et humilité. Le message vaut pour tout le monde, à gauche comme à droite, et en bas comme en haut.
C’est étonnant non ?
Pas du tout, cher ami. Même si on parle généralement d’élections et de consultations électorales et de suffrage universel, la gestion politique et la transition politique demeurent fondamentalement un art éprouvé de la médiation sociale et de la négociation. Se départir de cette réalité c’est se perdre dans le désordre et prêcher dans le néant. La raison politique ne saurait par conséquent être sectaire, elle est par essence diversifiée voire ondoyante.
Merci Professeur
Source : Autres