Ils ne le crieront pas sur les toits, mais les principaux responsables des deux organes d’ Elections Cameroon ont accueilli, chacun à sa manière, les aménagements dont est porteur le code électoral récemment soumis au Parlement, et que Paul Barthélémy Biya Bi Mvondo devrait promulguer dans les prochains jours. Les querelles de leadership, les accusations réciproques de violation de la loi, les griefs formulés à propos de supposés actes d’insubordination, qu’alimentaient une abondante correspondance, aussi bien au sein de Elecam que vers le palais de l’Unité, semblent désormais conjurés. Si du moins l’on s’en tient aux dispositions qui ne vont pas tarder à entrer en vigueur.
René Emmanuel Sadi n’a pas éprouvé beaucoup de mal à réitérer certains objectifs visés par certains articles du Code électoral relatifs à l’organe chargé de l’organisation, de la gestion et de la supervision du processus électoral et référendaire. Il s’est agi, pour l’Exécutif d’affirmer « sans équivoque, (...) L’autorité de Conseil Electoral, organe de supervision et de contrôle, sur la Direction Générale des Elections ». Cette affirmation vaut son pesant d’or dans les petites guerres intestines qui ont contribué à alourdir l’atmosphère à Elecam durant de très longs mois, et dont une correspondance fort révélatrice de Dorothy Njeuma, avait déjà situé l’ampleur et suggéré les enjeux il y a quelques temps. D’un côté donc, le Conseil Electoral dont le porte-voix naturel, Samuel Fonkam Azu’u.
Et de l’autre, la Direction Générale des Elections , dont la héraut n’est autre que Mohaman Sani Tanimou. Ce que l’on sait moins, c’est que le Conseil Electoral a mené des activités plus ou moins discrètes, proche d’un lobbying méthodique et assidu, en direction notamment de la présidence de la République. Une des occasions les plus précieuses que l’équipe à Fonkam Azu’u a saisie, n’est autre que l’élection présidentielle du 9 octobre 2011. Dans le rapport adressé au Chef de l’Etat au sujet de ce scrutin, le Conseil Electoral y était allée de ses révélations, estimant que « dans l’ensemble, les rapports(…) relèvent de nombreux dysfonctionnements imputables pour l’essentiel à la gestion approximative du processus électoral par le Directeur Général des Elections et certains responsables des démembrements territoriaux ». Ambiance. Une certitude désormais : la clarification des rôles entre les deux organes d’Elecam, atteste de la prise en compte et de la validation par Paul Biya, des desideratas du Conseil Electoral.