Sérail : vent de remaniement
Selon ses collaborateurs, le chef de l’Etat Paul Biya hésite à renouveler l’équipe gouvernementale avant, ou après le congrès du Rdpc qui aura lieu en septembre.
Dans le calendrier du président Paul Biya, pour ce qui est de l’agenda politique, il y a l’organisation du congrès ordinaire de son parti au plus tard en septembre. Mais des proches collaborateurs du chef de l’Etat confient que le président consulte également sur un remaniement du gouvernement. Une voix proche du secrétariat général de la présidence de la République parle d’une « fenêtre politique », favorable qui est à l’étude pour réformer son gouvernement.
Le chef de l’Etat, hésiterait ainsi à refonder l’équipe gouvernementale avant ou après le congrès du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir dont il est le président national. Les conseillers politiques à Etoudi sont chargés de plancher sur les différents schémas, avec comme trame, la sortie de ministres éclaboussés dans des « affaires ». Le chef de l’Etat aurait, confie-t-on au Messager, le souci de se débarrasser de ministres à la réputation sulfureuse. Ceux dont les noms reviennent régulièrement dans des scandales de détournements de deniers publics.
« Le remaniement du 02 octobre dernier était en quelque sorte le prélude. Certaines personnalités ont été écartées du gouvernement pour leurs implications supposées ou non dans des affaires de détournements. Cette épuration va continuer dans le prochain mouvement », analyse une personnalité de premier rang. Pour une autre, le congrès du Rdpc va consacrer l’entrée de nouveaux militants au sein du Comité central, mais surtout au sein du bureau politique ; « certains anciens ministres en indélicatesse avec la justice vont céder leur siège au bureau politique », affirme un responsable du secrétariat général de la présidence de la République, qui cite le cas Marafa Hamidou Yaya.
Le cas Mama Fouda Selon les mêmes sources, André Mama Fouda est l’un des noms qui reviennent le plus dans les petits papiers du président Paul Biya. Le ministre de la Santé publique aurait depuis longtemps perdu son état de grâce auprès du Prince. « Le ministre de la Santé est dans la colonne des sortants, nous affirme sans ambages un interlocuteur, il fait partie de ceux dont le président n’est plus content ». Cela a-t-il avoir avec les scandales dans les hôpitaux, dont l’affaire Koumatekel a été l’un des points saillants, ou alors les visites récurrentes de malfrats au domicile du ministre ? Sourire en coin de ce responsable qui raconte : « en 2007, André Mama Fouda est directeur de la Maetur, (Mission d’aménagement et d’équipement des terrains urbains et ruraux. Ndlr) et son dossier est déjà ficelé à la Chancellerie, sur instruction de la Présidence.