Sérail: Lobbies Bulu et Nanga Eboko se font la guerre
Douala, 10 Juillet 2013
© Joseph OLINGA N. | Le Messager
La nomination de quatre ressortissants du département de la Haute-Sanaga oppose les deux lobbies.
Officiellement, c'est le black-out. Dans les cercles du pouvoir, outre l'attente et les tractations en vue de la «désignation» des candidats du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) pour les élections municipales et les législatives du 30 septembre 2013, les conversations tournent, pour l'essentiel, autour de l'ambiance qui règne entre certains collaborateurs du Président de la République. Sous cape, certains hauts commis de l'Etat évoquent le pourrissement des relations entre le clan Bulu et le Secrétaire Général de la présidence de la République. A cet effet, indiquent des sources introduites, des bulletins d'information circulent dans l'optique de dénoncer «les manœuvres» de Ferdinand Ngoh Ngoh.
A l'origine de cette guerre larvée que se livrent les frères et les beaux frères du Président de la République, la nomination de quatre ressortissants de la Haute-Sanaga dans la haute administration. Nos sources évoquent les nominations d'Antoine Félix Samba au poste de Directeur du budget au Ministère des Finances, celle de Frédéric Biya Motto au poste de Directeur Général de la centrale hydro-électrique de Mekin ainsi que Toussaint Linus Mendjana à la tête de l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (Enam). Des nominations auxquelles s'ajoute celle de Joseph Ngo au poste de Directeur de l'Agence de régulation des marchés publics (Armp).
Ces promotions sont perçues par le lobby bulu comme une volonté de mettre à la touche certains cadres issus de la région d'origine de Paul Biya. Dans cette perspective, l'une de nos sources met en exergue le remplacement de l'ancien Directeur Général de l'Armp, Jean Jacques Ndoudoumou. Une de nos sources proches du comité central du Rdpc ayant requis l'anonymat va plus loin, estimant que «l'actuel Secrétaire Général de la présidence de la République abuse de la confiance que lui accorde le Chef de l'Etat». Tout comme la même source évoque l'ombre de la première dame dont le Sgpr serait un protégé.
Un son de cloche relativisé chez les ressortissants du département de Haute-Sanaga qui, comme les Bulu, est un groupe sociologique proche du Chef de l'Etat. Haut cadre en poste dans l'administration judiciaire et ressortissant de la sphère géographique du Secrétaire Général de la présidence de la République, l'une de nos sources indique que «selon les textes, le Sgpr bénéficie d’une délégation permanente de signature. Dans ce cadre réglementaire, il est habilité faire des propositions de nominations au Chef de l'Etat dans la haute sphère de l'administration publique jusqu'aux sociétés publiques et parapubliques».
Un fait, soutient la même source qui «s'est vérifié avec la nomination du Gouverneur de la région du Nord au poste de Président du Conseil d'administration de la Société de développement de coton (Sodecoton)». Dans cette guerre de clans qui oppose les «parents» du Chef de l'Etat, des sources neutres indiquent que plus de 200 nominations ont été faites dans la haute administration depuis la nomination de Ferdinand Ngoh Ngoh au poste de Secrétaire général de la présidence de la République. Des nominations paraphées pour la plupart par le Président de la République qui reste sourd à cette autre bataille qui prend de l'ampleur à ses côtés.
© Joseph OLINGA N. | Le Messager
La nomination de quatre ressortissants du département de la Haute-Sanaga oppose les deux lobbies.
Officiellement, c'est le black-out. Dans les cercles du pouvoir, outre l'attente et les tractations en vue de la «désignation» des candidats du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) pour les élections municipales et les législatives du 30 septembre 2013, les conversations tournent, pour l'essentiel, autour de l'ambiance qui règne entre certains collaborateurs du Président de la République. Sous cape, certains hauts commis de l'Etat évoquent le pourrissement des relations entre le clan Bulu et le Secrétaire Général de la présidence de la République. A cet effet, indiquent des sources introduites, des bulletins d'information circulent dans l'optique de dénoncer «les manœuvres» de Ferdinand Ngoh Ngoh.
A l'origine de cette guerre larvée que se livrent les frères et les beaux frères du Président de la République, la nomination de quatre ressortissants de la Haute-Sanaga dans la haute administration. Nos sources évoquent les nominations d'Antoine Félix Samba au poste de Directeur du budget au Ministère des Finances, celle de Frédéric Biya Motto au poste de Directeur Général de la centrale hydro-électrique de Mekin ainsi que Toussaint Linus Mendjana à la tête de l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (Enam). Des nominations auxquelles s'ajoute celle de Joseph Ngo au poste de Directeur de l'Agence de régulation des marchés publics (Armp).
Ces promotions sont perçues par le lobby bulu comme une volonté de mettre à la touche certains cadres issus de la région d'origine de Paul Biya. Dans cette perspective, l'une de nos sources met en exergue le remplacement de l'ancien Directeur Général de l'Armp, Jean Jacques Ndoudoumou. Une de nos sources proches du comité central du Rdpc ayant requis l'anonymat va plus loin, estimant que «l'actuel Secrétaire Général de la présidence de la République abuse de la confiance que lui accorde le Chef de l'Etat». Tout comme la même source évoque l'ombre de la première dame dont le Sgpr serait un protégé.
Un son de cloche relativisé chez les ressortissants du département de Haute-Sanaga qui, comme les Bulu, est un groupe sociologique proche du Chef de l'Etat. Haut cadre en poste dans l'administration judiciaire et ressortissant de la sphère géographique du Secrétaire Général de la présidence de la République, l'une de nos sources indique que «selon les textes, le Sgpr bénéficie d’une délégation permanente de signature. Dans ce cadre réglementaire, il est habilité faire des propositions de nominations au Chef de l'Etat dans la haute sphère de l'administration publique jusqu'aux sociétés publiques et parapubliques».
Un fait, soutient la même source qui «s'est vérifié avec la nomination du Gouverneur de la région du Nord au poste de Président du Conseil d'administration de la Société de développement de coton (Sodecoton)». Dans cette guerre de clans qui oppose les «parents» du Chef de l'Etat, des sources neutres indiquent que plus de 200 nominations ont été faites dans la haute administration depuis la nomination de Ferdinand Ngoh Ngoh au poste de Secrétaire général de la présidence de la République. Des nominations paraphées pour la plupart par le Président de la République qui reste sourd à cette autre bataille qui prend de l'ampleur à ses côtés.