Sérail: Les éminences grises du Palais
YAOUNDE - 28 JUIL. 2014
© Yves Junior NGANGUE | Cameroon-Info.Net
Paul Biya est-il conseillé ? Beaucoup pensent que non ! Pour Roger Emvana auteur d’une biographie (Paul Biya les secrets du pouvoir) à lui consacrée, l’actuel Chef de l’Etat est un lunatique qui n’écoute que ses pulsions, son aimant naturel, son inconscient, ses rêves et ses états d’âme sans se soucier d’être compris. Pourtant dans une tentative de décryptage, nous avons dressé ici, un catalogue succinct, des conseillers officiels et officieux du chef de l’Etat, tout en y biffant bien évidemment les noms de quelques hiérarques du régime aujourd’hui disparus à l’instar de Léopold Ferdinand Oyono, René Owona, Gilbert Andzé Tsoungui, Blaise Benäe Mpeke pour ne citer que ces quatre-là.
Jean Foumane Akame (Conseiller Juridique du Président de la République, secrétaire du conseil supérieur de la magistrature): L’égérie de l’épervier, le garde des sceaux de l’ombre
Né le 31 Août 1937 à Ndonkol, région du Sud Cameroun, l’actuel conseiller juridique du président de la république est un magistrat de formation et de carrière. Intégré dans ce corps d’élite le 03 Août 1966, Jean Foumane Akame a entre autres occupé les fonctions de vice-président de la cour d’appel de Dschang (1969-1970), conseiller et président de la chambre administrative de la cour fédérale de justice (1970-1971) avant sa nomination, par Ahidjo comme SG du ministère de la justice, puis en tant que chancelier de l’université de Yaoundé. Après un passage éclair au gouvernement où il occupa sous Paul BIYA, les fonctions de ministre de l’administration territoriale. Il est depuis le 12 novembre 1986, conseiller technique à la présidence de la république. Réputé très proche du prince, dont il est le cadet de quatre ans. JFA serait selon certaines indiscrétions, le véritable garde des sceaux de la république et le conseiller attitré de Paul Biya sur tous les sujets ayant une connotation judicaire. Véritable tête pensante de l’opération épervier, ses détracteurs lui reprochent non seulement de rédiger les décisions de justice au palais, avant de les faire lire par les juges, mais également d’avoir fait nommer son « fils » et filleul, le magistrat hors hiérarchie Yap Abdou -bien que très compétent- à la tête du tribunal criminel spécial (TCS). Pendant quelques temps très en froid avec son frère cadet, l’ancien tout-puissant grand argentier de l’Etat, Edouard Akame Mfoumou avec lequel, il aurait une relation en dents de scie. Le conseiller juridique du locataire d’Etoudi traine une réputation d’introverti et d’homme extrêmement froid. Tout comme Paul BIYA, ses véritables amis, au rang desquels l’on cite un certain William Aurélien Etéki Mboumoua (dont l’un des fils aurait épousé la fille) se comptent sur les doigts d’une main.
Mayer Heres (formateur des éléments du BIR et de la GP): le stratège militaire
Officier supérieur Israélien, conseiller militaire et stratège du président, formateur des éléments de la GP et du BIR. Ce personnage sans visage occupe une place de choix dans l’entourage présidentiel. Auteur du rapport qui fut à l’origine de la chute du colonel Etoudi Nsoe, au plus fort des soubresauts qui avaient ébranlé la garde présidentielle, ce général Israélien a succédé au colonel Sirvan de regretté mémoire, dont il fut longtemps l’adjoint.
Yvon Omnes (ancien ambassadeur de France) - le sorcier blanc du président
L’ancien ambassadeur de France au Cameroun (1984-1993) a été recyclé comme conseiller spécial après sa mise à la retraite. Foncièrement opposé à l’arrivée d’un anglophone au pouvoir après le scrutin d’octobre 1992, Yvon Omnes avait pesé de tout son poids pour le maintien du sphinx à Etoudi. Depuis lors, les deux hommes ne se sont plus jamais quittés. Tour à tour conseiller, stratège et confident du président, on lui attribue également le rôle de faiseur des ministres et de coordonateur en chef des services spéciaux du pays.
Belinga Eboutou Martin (directeur du cabinet civil): le grand conseiller
Intellectuel moulé à l’ancien système, technocrate pur et dur, Martin Belinga Eboutou est un docteur en droit, diplômé de la section diplomatique de l’école nationale d’administration (ENA) de Paris. C’est le 17 février 1940, que ce fils de catéchiste-devenu très tôt orphelin- vit le jour à Nkilzok dans l’arrondissement de Zoétélé. Elève assidu et brillant, c’est à l’école catholique de Nden et plus tard aux séminaires d’Akono puis d’Edéa que son chemin croise celui de Paul Biya son aîné de sept ans. L’actuel directeur du cabinet civil est assurément l’un des diplomates Camerounais les plus connus, hors de nos frontières. Doté d’un impressionnant carnet d’adresses dans les milieux diplomatiques africains et internationaux, Belinga Eboutou a dirigé pendant dix ans, avec maestria la représentation du Cameroun auprès de l’ONU à New-York, où il a présidé le conseil de sécurité de cette instance faitière en octobre 2002, cet hiérarque du régime de Yaoundé est surtout réputé pour avoir joué un rôle de premier plan dans le dénouement de l’affaire Bakassi. Homme de confiance du prince, fidèle parmi les fidèles il a été nommé par décret présidentiel, président du comité national d’organisation des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification, avec les résultats probants qu’on connait.
Grégoire Owona (ministre du travail et de la sécurité sociale): le conseiller de l’ombre
Bien qu’étant parti du palais d’Etoudi, Grégoire Sébastien Owona reste l’un des conseillers officieux les plus écoutés du président. C’est nous dit-on, l’un des rares collaborateurs du chef de l’Etat à avoir sa ligne directe (téléphone rouge) et habilité à le rencontrer lorsqu’il en formule le vœu. Sinon, sa résidence de Febé, ne se trouve t’elle pas à vol d’oiseau du palais présidentiel ? L’ancien ministre délégué à la présidence chargé de relations avec les assemblées est un homme du sérail et un cacique du régime du renouveau. Très introduit dans les cercles d’Etoudi, c’est l’un des rares ministres de la république a bénéficié (à domicile) de la protection des éléments de la garde présidentielle (GP). Réputé très proche de Paul et Chantal Biya, le sempiternel SGA du RDPC (véritable SG du RDPC en réalité) est également la cheville ouvrière de la stratégie de neutralisation de l’opposition, mais aussi l’artisan du plan machiavélique du rapprochement présomptif entre le parti au pouvoir et le SDF de Ni John Fru Ndi. Fin manœuvrier, homme politique particulièrement futé, on attribue surtout à ce digne fils de Ngomedzap né en 1950, l’atomisation des syndicats de transporteurs, après les évènements de février 2008. Après cet épisode qui fut particulièrement douloureux pour le régime de Yaoundé, ne mène t’il pas de mains de maître, les fameuses négociations entre lesdits syndicats et le gouvernement, depuis la hausse des coûts des hydrocarbures intervenue il y’a peu ? Doté d’un impressionnant « human touch », le frère cadet de l’opérateur économique Jean-Baptiste Owona qui appartient malgré tout à l’aile dur du régime du renouveau, est un homme très proche du peuple, quoique considéré par ses contempteurs comme un pingre.
Jacques Fame Ndongo (ministre de l’enseignement supérieur, secrétaire à la communication du RDPC): le scribe
Rien de particulier ne lie l’actuel chef de l’Etat à Jacques Fame, excepté qu’ils sont tous deux natifs de la région du Sud- Cameroun- l’auteur de « le temps des titans » et l’homme du 06 novembre ne partage rien en commun-contrairement à un Jean-Foumane Akame ou un Martin Belinga Eboutou. Au-delà du clivage générationnel, Paul Biya ne partage ni le goût de Fame Ndongo pour les belles-lettres et notamment la poésie, encore moins sa passion pour les douces créatures auxquelles il a dédié tout un florilège.
En sus, n’a-t-il pas lui-même avoué, pour rendre hommage à son bienfaiteur, qu’il n’est qu’une simple créature de lui ? Véritable orfèvre de la langue française, repéré par l’actuel chef de l’Etat alors que celui-ci était encore premier ministre, c’est sous le renouveau que ce fils de Nkolandom né le 18 novembre 1950 a connu son rayonnement et une fulgurante ascension dans la très haute administration. Nommé recteur de l’université de Yaoundé vers la fin des années 1990, ensuite ministre de la communication, ce journaliste formé à la prestigieuse école de journalisme de Lille est aussi le secrétaire à la communication et un éminent membre du parti au pouvoir.
Jean-Narcisse Mouellé Kombi (conseiller spécial du président): le missi dominici
Jean-Narcisse Mouellé Kombi 2 a été nommé conseiller spécial du chef de l’Etat lors du dernier remaniement. Avant cette nomination, l’ancien directeur de l’institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) flirtait déjà avec les cercles du pouvoir. Alors qu’il n’était qu’un simple enseignant de droit public et de sciences politiques à l’université de Yaoundé 2, ce Sawa natif du canton « Wouri-Bwelé » dans le département du Nkam, tutoyait déjà les lambris dorés du palais d’Etoudi. Personnage doté d’une intelligence vive. Universitaire parmi les plus représentatifs de sa génération, Narcisse Mouellé Kombi est aussi et surtout considéré comme l’homme des missions secrètes du prince. Sinon, n’avait-il pas -avec son collègue Luc Sindjoun-été le missi dominici de Paul Biya à Paris, au QG de François Hollande lors des dernières présidentielles Françaises ? N’avait-il pas été reçu par l’ex SG du parti de la gauche française M. Harlem Désir, au nom du candidat-président ? N’avait-il pas aussi porté le message du locataire d’Etoudi à François Hollande ?
Luc Sindjoun (conseiller spécial du président): l’intello du président
Né le 31 Mars 1964, Luc Sindjoun est d’après sa biographie publiée sur Wikipédia, le premier Africain ayant suivi sa formation primaire, secondaire et supérieure en Afrique, notamment au Cameroun- a être reçu au concours français d’agrégation. Auteur de plusieurs articles scientifiques publiés dans des revues de renon, lauréat du prix de la francophonie sur les sciences sociales (2003-2004), le professeur Sindjoun est aussi membre de l’académie des sciences d’outremer.
Joseph Fouda (Conseiller spécial du président de la république): l’ange-gardien
Après près de deux décennies passées à ses côtés, le contre-amiral Joseph Fouda peut se targuer de connaître le personnage Biya-- même si l’actuel chef de l’Etat traine une réputation d’homme mystérieux, abyssal voire insaisissable. Promu au poste de conseiller spécial du président de la république lors du dernier remaniement, cet officier supérieur de la marine est originaire de la Mefou-et-Akono.
Yves Junior NGANGUE
© Yves Junior NGANGUE | Cameroon-Info.Net
Paul Biya est-il conseillé ? Beaucoup pensent que non ! Pour Roger Emvana auteur d’une biographie (Paul Biya les secrets du pouvoir) à lui consacrée, l’actuel Chef de l’Etat est un lunatique qui n’écoute que ses pulsions, son aimant naturel, son inconscient, ses rêves et ses états d’âme sans se soucier d’être compris. Pourtant dans une tentative de décryptage, nous avons dressé ici, un catalogue succinct, des conseillers officiels et officieux du chef de l’Etat, tout en y biffant bien évidemment les noms de quelques hiérarques du régime aujourd’hui disparus à l’instar de Léopold Ferdinand Oyono, René Owona, Gilbert Andzé Tsoungui, Blaise Benäe Mpeke pour ne citer que ces quatre-là.
Jean Foumane Akame (Conseiller Juridique du Président de la République, secrétaire du conseil supérieur de la magistrature): L’égérie de l’épervier, le garde des sceaux de l’ombre
Né le 31 Août 1937 à Ndonkol, région du Sud Cameroun, l’actuel conseiller juridique du président de la république est un magistrat de formation et de carrière. Intégré dans ce corps d’élite le 03 Août 1966, Jean Foumane Akame a entre autres occupé les fonctions de vice-président de la cour d’appel de Dschang (1969-1970), conseiller et président de la chambre administrative de la cour fédérale de justice (1970-1971) avant sa nomination, par Ahidjo comme SG du ministère de la justice, puis en tant que chancelier de l’université de Yaoundé. Après un passage éclair au gouvernement où il occupa sous Paul BIYA, les fonctions de ministre de l’administration territoriale. Il est depuis le 12 novembre 1986, conseiller technique à la présidence de la république. Réputé très proche du prince, dont il est le cadet de quatre ans. JFA serait selon certaines indiscrétions, le véritable garde des sceaux de la république et le conseiller attitré de Paul Biya sur tous les sujets ayant une connotation judicaire. Véritable tête pensante de l’opération épervier, ses détracteurs lui reprochent non seulement de rédiger les décisions de justice au palais, avant de les faire lire par les juges, mais également d’avoir fait nommer son « fils » et filleul, le magistrat hors hiérarchie Yap Abdou -bien que très compétent- à la tête du tribunal criminel spécial (TCS). Pendant quelques temps très en froid avec son frère cadet, l’ancien tout-puissant grand argentier de l’Etat, Edouard Akame Mfoumou avec lequel, il aurait une relation en dents de scie. Le conseiller juridique du locataire d’Etoudi traine une réputation d’introverti et d’homme extrêmement froid. Tout comme Paul BIYA, ses véritables amis, au rang desquels l’on cite un certain William Aurélien Etéki Mboumoua (dont l’un des fils aurait épousé la fille) se comptent sur les doigts d’une main.
Mayer Heres (formateur des éléments du BIR et de la GP): le stratège militaire
Officier supérieur Israélien, conseiller militaire et stratège du président, formateur des éléments de la GP et du BIR. Ce personnage sans visage occupe une place de choix dans l’entourage présidentiel. Auteur du rapport qui fut à l’origine de la chute du colonel Etoudi Nsoe, au plus fort des soubresauts qui avaient ébranlé la garde présidentielle, ce général Israélien a succédé au colonel Sirvan de regretté mémoire, dont il fut longtemps l’adjoint.
Yvon Omnes (ancien ambassadeur de France) - le sorcier blanc du président
L’ancien ambassadeur de France au Cameroun (1984-1993) a été recyclé comme conseiller spécial après sa mise à la retraite. Foncièrement opposé à l’arrivée d’un anglophone au pouvoir après le scrutin d’octobre 1992, Yvon Omnes avait pesé de tout son poids pour le maintien du sphinx à Etoudi. Depuis lors, les deux hommes ne se sont plus jamais quittés. Tour à tour conseiller, stratège et confident du président, on lui attribue également le rôle de faiseur des ministres et de coordonateur en chef des services spéciaux du pays.
Belinga Eboutou Martin (directeur du cabinet civil): le grand conseiller
Intellectuel moulé à l’ancien système, technocrate pur et dur, Martin Belinga Eboutou est un docteur en droit, diplômé de la section diplomatique de l’école nationale d’administration (ENA) de Paris. C’est le 17 février 1940, que ce fils de catéchiste-devenu très tôt orphelin- vit le jour à Nkilzok dans l’arrondissement de Zoétélé. Elève assidu et brillant, c’est à l’école catholique de Nden et plus tard aux séminaires d’Akono puis d’Edéa que son chemin croise celui de Paul Biya son aîné de sept ans. L’actuel directeur du cabinet civil est assurément l’un des diplomates Camerounais les plus connus, hors de nos frontières. Doté d’un impressionnant carnet d’adresses dans les milieux diplomatiques africains et internationaux, Belinga Eboutou a dirigé pendant dix ans, avec maestria la représentation du Cameroun auprès de l’ONU à New-York, où il a présidé le conseil de sécurité de cette instance faitière en octobre 2002, cet hiérarque du régime de Yaoundé est surtout réputé pour avoir joué un rôle de premier plan dans le dénouement de l’affaire Bakassi. Homme de confiance du prince, fidèle parmi les fidèles il a été nommé par décret présidentiel, président du comité national d’organisation des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification, avec les résultats probants qu’on connait.
Grégoire Owona (ministre du travail et de la sécurité sociale): le conseiller de l’ombre
Bien qu’étant parti du palais d’Etoudi, Grégoire Sébastien Owona reste l’un des conseillers officieux les plus écoutés du président. C’est nous dit-on, l’un des rares collaborateurs du chef de l’Etat à avoir sa ligne directe (téléphone rouge) et habilité à le rencontrer lorsqu’il en formule le vœu. Sinon, sa résidence de Febé, ne se trouve t’elle pas à vol d’oiseau du palais présidentiel ? L’ancien ministre délégué à la présidence chargé de relations avec les assemblées est un homme du sérail et un cacique du régime du renouveau. Très introduit dans les cercles d’Etoudi, c’est l’un des rares ministres de la république a bénéficié (à domicile) de la protection des éléments de la garde présidentielle (GP). Réputé très proche de Paul et Chantal Biya, le sempiternel SGA du RDPC (véritable SG du RDPC en réalité) est également la cheville ouvrière de la stratégie de neutralisation de l’opposition, mais aussi l’artisan du plan machiavélique du rapprochement présomptif entre le parti au pouvoir et le SDF de Ni John Fru Ndi. Fin manœuvrier, homme politique particulièrement futé, on attribue surtout à ce digne fils de Ngomedzap né en 1950, l’atomisation des syndicats de transporteurs, après les évènements de février 2008. Après cet épisode qui fut particulièrement douloureux pour le régime de Yaoundé, ne mène t’il pas de mains de maître, les fameuses négociations entre lesdits syndicats et le gouvernement, depuis la hausse des coûts des hydrocarbures intervenue il y’a peu ? Doté d’un impressionnant « human touch », le frère cadet de l’opérateur économique Jean-Baptiste Owona qui appartient malgré tout à l’aile dur du régime du renouveau, est un homme très proche du peuple, quoique considéré par ses contempteurs comme un pingre.
Jacques Fame Ndongo (ministre de l’enseignement supérieur, secrétaire à la communication du RDPC): le scribe
Rien de particulier ne lie l’actuel chef de l’Etat à Jacques Fame, excepté qu’ils sont tous deux natifs de la région du Sud- Cameroun- l’auteur de « le temps des titans » et l’homme du 06 novembre ne partage rien en commun-contrairement à un Jean-Foumane Akame ou un Martin Belinga Eboutou. Au-delà du clivage générationnel, Paul Biya ne partage ni le goût de Fame Ndongo pour les belles-lettres et notamment la poésie, encore moins sa passion pour les douces créatures auxquelles il a dédié tout un florilège.
En sus, n’a-t-il pas lui-même avoué, pour rendre hommage à son bienfaiteur, qu’il n’est qu’une simple créature de lui ? Véritable orfèvre de la langue française, repéré par l’actuel chef de l’Etat alors que celui-ci était encore premier ministre, c’est sous le renouveau que ce fils de Nkolandom né le 18 novembre 1950 a connu son rayonnement et une fulgurante ascension dans la très haute administration. Nommé recteur de l’université de Yaoundé vers la fin des années 1990, ensuite ministre de la communication, ce journaliste formé à la prestigieuse école de journalisme de Lille est aussi le secrétaire à la communication et un éminent membre du parti au pouvoir.
Jean-Narcisse Mouellé Kombi (conseiller spécial du président): le missi dominici
Jean-Narcisse Mouellé Kombi 2 a été nommé conseiller spécial du chef de l’Etat lors du dernier remaniement. Avant cette nomination, l’ancien directeur de l’institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) flirtait déjà avec les cercles du pouvoir. Alors qu’il n’était qu’un simple enseignant de droit public et de sciences politiques à l’université de Yaoundé 2, ce Sawa natif du canton « Wouri-Bwelé » dans le département du Nkam, tutoyait déjà les lambris dorés du palais d’Etoudi. Personnage doté d’une intelligence vive. Universitaire parmi les plus représentatifs de sa génération, Narcisse Mouellé Kombi est aussi et surtout considéré comme l’homme des missions secrètes du prince. Sinon, n’avait-il pas -avec son collègue Luc Sindjoun-été le missi dominici de Paul Biya à Paris, au QG de François Hollande lors des dernières présidentielles Françaises ? N’avait-il pas été reçu par l’ex SG du parti de la gauche française M. Harlem Désir, au nom du candidat-président ? N’avait-il pas aussi porté le message du locataire d’Etoudi à François Hollande ?
Luc Sindjoun (conseiller spécial du président): l’intello du président
Né le 31 Mars 1964, Luc Sindjoun est d’après sa biographie publiée sur Wikipédia, le premier Africain ayant suivi sa formation primaire, secondaire et supérieure en Afrique, notamment au Cameroun- a être reçu au concours français d’agrégation. Auteur de plusieurs articles scientifiques publiés dans des revues de renon, lauréat du prix de la francophonie sur les sciences sociales (2003-2004), le professeur Sindjoun est aussi membre de l’académie des sciences d’outremer.
Joseph Fouda (Conseiller spécial du président de la république): l’ange-gardien
Après près de deux décennies passées à ses côtés, le contre-amiral Joseph Fouda peut se targuer de connaître le personnage Biya-- même si l’actuel chef de l’Etat traine une réputation d’homme mystérieux, abyssal voire insaisissable. Promu au poste de conseiller spécial du président de la république lors du dernier remaniement, cet officier supérieur de la marine est originaire de la Mefou-et-Akono.
Yves Junior NGANGUE