Sérail: Les communicants du président
YAOUNDÉ - 21 Février 2012
© Michel Ange NGA | L'Actu
Ces hommes sont soit des conseillers et des collaborateurs formels, soit des sorciers blancs.
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Ces hommes sont soit des conseillers et des collaborateurs formels, soit des sorciers blancs.
«Dans ses grandes lignes, ce portrait correspond à la réalité. Bien sûr, il ne m'arrive pas souvent d'accorder des interviews mais j'ai fait beaucoup de discours.» Le 31 octobre 2007, alors qu'il est interviewé sur France 24 par Ulysse Gosset, le président Paul Biya reconnait qu'il n'est pas un grand communicateur. Des interviews comme celle de France 24, se comptent aux bouts des doigts. Et pourtant, il ne faut pas croire que le locataire du palais d'Etoudi ne connait pas la valeur de la communication puisque plusieurs communicants tournent autour de lui. Dans cette liste de communicants, le plus indiqué est sans aucun doute Jacques Fame Ndongo, le ministre de l'Enseignement supérieur (Minesup). Cet originaire de la région du Sud, maître du langage d'érudit, a longtemps servi à la présidence de la République comme conseiller à la communication. Mais depuis, il a quitté ce strapontin pour atterrir au poste stratégique de secrétaire à la communication au comité central du Rdpc. Un poste qui fait de lui le communicateur du Président dans le parti. Tout à la mesure de ce diplômé de l'Ecole de journalisme de Lille en France. Qui est aussi désigné comme le scribe du Président. Ce rôle de communicateur du parti revêt toute une subtilité à la mesure du bagout et de la dextérité de Jacques Fame Ndongo. Mais toujours est-il que le communicant attitré du président Paul Biya se nomme Luc Sindjoun. Un autre universitaire de talent qui est passé par le poste de conseiller à la communication. Il arrive à la présidence grâce à l'entregent de Jean-Marie Atangana Mebara. Du temps où ce dernier était secrétaire général à la présidence de la République, il a convaincu le Président d'appeler autour de lui quelques universitaires brillants et un peu trop grincheux. C'est aussi pourquoi le Pr Magloire Séraphin Fouda arrive à la présidence. Mais pour ce qui est de Luc Sindjoun, il ne demandait qu'une fleur pareille pour convaincre. Très vite, le président est séduit par sa plume et le fait entrer dans ses bonnes grâces. En témoigne son élévation au poste de conseiller spécial lors du dernier remaniement. Luc Sindjoun, malgré cette promotion, demeure le monsieur communication de la présidence. C'est d'ailleurs lui qui a la charge du site Internet de cette institution étatique. A côté de ces deux universitaires reconnus pour leur talent, des communicants informels tournent autour du président Paul Biya. La plus discrète est sans aucun doute Mme Pontier, le rédacteur en chef du magazine panafricain Afrique magazine. A en croire des indiscrétions, dans sa rédaction, elle a fait du Cameroun son affaire personnelle. Dans certains clichés, on l'a souvent aperçue dans les couloirs du palais d'Etoudi. Tout comme Patricia Balme. Mais cette dernière, celle-là même qui a négocié la fameuse interview de Paul Biya à France 24 est tombée en disgrâce. Au profit de M. Fouks, un autre communicant qui sillonne l'Afrique. Pour certains, Mme Balme a été emportée par l'ancien secrétaire général à la présidence, Jean-Marie Atangana Mebara, en détention préventive à la prison centrale de Konden¬gui à Yaoundé. C'est ce dernier qui aurait négocié son arrivée au Cameroun. |