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Douala, 28 août 2013
© La Nouvelle Expression

Ce 20 août là, ce n’est pas ce qu’avait prévu le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire. Sur le papier, Emmanuel Nganou Djoumessi avait convié ses collègues du gouvernement autour d’un «colloque sur l’exécution du budget d’investissement public». L’ancien secrétaire général adjoint des services du Premier ministre, avait à cœur de comprendre le faible niveau de consommation du BIP. Mais très vite, les échanges prennent une tournure dramatique. Abba Sadou, le ministre des Marchés publics accuse les maitres d’ouvrages de lenteurs. Il met donc sur la sellette les ministères qui, de son point de vue, trainent sur les Dossiers d’Appel d’Offres (DAO). Il n’en faut pas plus pur que son collègue des Travaux publics conteste catégoriquement cette analyse. Patrice Amba Salla - dont ont dit que le département ministériel est le plus gros gisement des marchés publics- met, pour sa part, en cause, le ministère des Marchés publics qui, à l’en croire, ne serait pas à la hauteur de la tache. Le ton monte. Et on craint une dérive. Hasard ou calcul? Emmanuel Nganou Djoumessi décide de quitter la salle et de confier la conduite des travaux a…Abba Sadou. Le Ministre des Travaux publics reprend la parole. Et enfonce le ministre des Marchés publics. Ce-dernier- excédé- tente de lui retirer la parole. Peine perdue. Patrice Amba Salla, insiste. Achève son réquisitoire. Et quitte la salle des travaux. Laissant sans voix, les participants à ce «Colloque». Le ministre des Marchés publics et celui des Travaux publics se connaissent du reste fort bien. 

Leurs antagonismes, pour être aussi spectaculaires à la faveur du colloque organisé par le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, ne sont pas moins connus du «Chef du gouvernement». Selon de fiables indiscrétions, les deux ministres ont, par le passé, étalé leurs divergences devant un Philemon Yang, totalement impuissant à trancher. D’une manière générale, témoignent des sources au sein du gouvernement, l’ancien maire d’Ayos, s’est depuis toujours, montré critique sur la création du ministère des Marchés publics. En vérité, il n’est pas le seul à se plaindre d’Abba Sadou. Certains s’en sont bien rendus compte lors du Colloque du 20 août : Jacqueline Koung à Bessike, ministre des Domaines, du cadastre et des affaires foncières n’est pas allée par quatre chemins pour dénoncer la tentation du ministère des Marchés publics à se comporter comme un département ministériel au –dessus des autres. Et dire que selon des confidences, Paul Biya espérait, par le retour de ce département ministériel dans l’architecture gouvernementale, renforcer l’arsenal institutionnel de lutte contre la corruption.