Sérail: L'enquête pour les nominations des sénateurs s'est achevée
YAOUNDE - 25 JUIN 2012
© Thierry Mbouza | La Météo
© Thierry Mbouza | La Météo
Chargés
d'évaluer le comportement de certaines personnalités dans leurs zones
de compétence, les chefs de terre ont envoyé discrètement les copies de
leurs rapports à la Présidence de la République via le Ministère de
l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), fin
mai dernier...
C'est avec une extrême confidentialité
que les sous préfets et les préfets se sont acquittés du travail que
leur a confié en début d'année leur ministère de tutelle, le Minatd. Il
était question pour les chefs de terre de fournir à la hiérarchie, des
renseignements stricts sur les comportements et la cote de popularité de
certaines personnalités originaires de leurs zones de compétence.
Pendant près de cinq mois, dans une discrétion absolue, les uns et les
autres se sont donc attelés à remplir cette délicate mission. Et selon
une source proche de la Présidence de la République, les résultats de
ces enquêtes sont tout simplement étonnants, non pas parce que le
travail était difficile, mais tout simplement parce que l'image que
projette certains individus au sein de l'opinion publique nationale ne
correspond pas du tout avec leurs états de service dans leurs contrées
d'origine où ils sont généralement vomis. Le chef de l'Etat voudrait
donc tirer toutes les conséquences de ces rapports afin de choisir comme
indique la loi, des personnalités capables de mieux défendre les
intérêts des leurs au Senat. C'est d'ailleurs dans ce sens que Paul Biya
a donné des instructions au Ministre de l'Administration territoriale
et de la Décentralisation pour que des personnalités ayant eu maille à
partir avec la justice, ou étant impliquées dans des scandales
politiques et socio-économiques, lui soient bien indiquées. Ces
différents rapports des chefs de terre envoyés au Président de la
République prouvent ainsi à suffisance que les batailles de
positionnement que la plupart des élites se livrent dans leurs localités
ne serviront à rien, puisque, à en croire un habitué du sérail, les
sénateurs qui seront nommés par le Président de la République
refléteront l'environnement géopolitique du moment. Certains noms sont
même déjà avancés comme le confirment quelques proches du Minatd, comme
faisant partie de la short-list de Paul Biya.
Nul doute donc que la mise sur pieds du Senat est plus que jamais à l'ordre du jour, reste simplement à régler d'abord le problème des inscriptions sur les listes électorales et le vote des conseillers municipaux qui risquent encore faire perdre un peu de temps. Un autre signe que cette institution sera bientôt fonctionnelle, c'est la multiplication des missions à l'étranger des hauts fonctionnaires de la Présidence de la République pour s'enquérir des expériences des autres pays ayant des parlements bicamérales. Rappelons tout simplement que la constitution camerounaise de 1972 révisée en 1996 prévoit que le parlement camerounais est composé de deux chambres que sont l'Assemblée nationale, et le Senat, et jusqu'à ce jour il n y'a que l'Assemblée nationale qui fonctionne normalement. Il est plus que jamais question d'organiser au courant des prochains mois les élections pour élire les 70 sénateurs prévus par la constitution et que le chef de l'Etat désigne les 30 restants, soit 100 au total. C'est à ce niveau que les carottes sont entrain d'être cuites pour certaines personnalités qui croyaient que le peuple n'était qu'une marionnette. Qui vivra verra. |
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