Sénégal : « Wade veut déstabiliser le pays»
Sénégal : « Wade veut déstabiliser le pays»
Fadel Barro,
coordinateur du mouvement Y'en a marre, affirme que la jeunesse
sénégalaise ne cédera pas aux intimidations du pouvoir.
Le risque d'embrasement n'a jamais été aussi grand au Sénégal. Trois leaders du collectif sénégalais de jeunes Y'en a marre ont été arrêtés jeudi à Dakar alors qu'ils tentaient de participer à un rassemblement réclamant le retrait de la candidature du président sénégalais Abdoulaye Wade. Coordinateur du mouvement, Fadel Barro explique au Point.fr pourquoi la jeunesse de son pays ne lâchera rien.
Que s'est-il passé jeudi après-midi ?
Fadel Barro : Nous avons tenté d'organiser un sit-in pacifique, mais on nous l'a refusé. Trois leaders de Y'en a marre ont été arrêtés, parmi lesquels Simon et Kilifeu. Mais ils sont également en train d'arrêter d'autres jeunes.
Qu'allez-vous faire ?
Nous allons revenir. S'ils veulent tous nous arrêter, qu'ils le fassent. S'ils veulent envoyer toute la jeunesse sénégalaise en prison, qu'ils le fassent. Mais nous continuerons à exercer notre droit.
Ne craignez-vous pas une riposte violente de l'armée, comme ce fut le cas en juin dernier ?
Nous n'avons pas peur. Nous ne répondrons pas par la violence. Mais s'il faut recevoir des coups pour respecter notre droit, nous sommes prêts.
Le ministre sénégalais de l'Intérieur a pourtant affirmé que seuls les candidats à la présidentielle pouvaient organiser un tel rassemblement.
Ce sont que des explications fallacieuses. Étant un ministre du Parti démocratique sénégalais, celui d'Abdoulaye Wade, il ne peut rien dire d'autre. D'après l'article 8 et le préambule de la Constitution sénégalaise, nous avons bien le droit de manifester. La loi ne dit pas qu'il faut être candidat ou pas : elle s'applique à tous.
Cette nouvelle stratégie de sit-in est-elle inspirée de la place Tahrir ?
Tout ce que nous cherchons à faire, c'est à canaliser les jeunes à travers des rassemblements pacifiques. Ce n'est que de cela qu'ils ont peur !
Le ministre Ousmane Ngom, qui a qualifié la manifestation de "délit de vagabondage", dit vouloir éviter "tout dérapage".
C'est assez drôle. Celui-ci sait pourtant parfaitement qu'il n'y aura aucun dérapage si la manifestation est autorisée, comme nous l'avons si bien prouvé samedi et dimanche dernier en organisant des sit-in sur la place de l'Obélisque. Nous sommes restés calmes. Tout le monde est resté assis à terre, ce que l'on ne voit jamais au Sénégal, dans la discipline et la responsabilité. Eux ne le veulent pas. Ce que le camp Wade souhaite, c'est déstabiliser le Sénégal, par tous les moyens, ce qu'il est d'ailleurs en train d'obtenir. Nous avons prouvé notre bonne foi, à eux de la prouver à leur tour, en nous autorisant à manifester.
L'opposition semble tiraillée entre les diverses candidatures d'anciens membres du régime.
Nous refusons d'entrer dans ces querelles politico-politiciennes. Nous sommes un mouvement citoyen, la sentinelle de la démocratie. Le combat que nous menons aujourd'hui, nous ne le faisons pas pour un parti, mais pour l'amour de notre partie. Nous estimons que la candidature de Wade est une régression démocratique. Personne ne peut nous faire croire que son troisième mandat est une avancée démocratique.
Le Point
Fadel Barro, coordinateur du mouvement Y'en a marre, affirme que la
jeunesse sénégalaise ne cédera pas aux intimidations du pouvoir.Le risque d'embrasement n'a jamais été aussi grand au Sénégal. Trois leaders du collectif sénégalais de jeunes Y'en a marre ont été arrêtés jeudi à Dakar alors qu'ils tentaient de participer à un rassemblement réclamant le retrait de la candidature du président sénégalais Abdoulaye Wade. Coordinateur du mouvement, Fadel Barro explique au Point.fr pourquoi la jeunesse de son pays ne lâchera rien.
Que s'est-il passé jeudi après-midi ?
Fadel Barro : Nous avons tenté d'organiser un sit-in pacifique, mais on nous l'a refusé. Trois leaders de Y'en a marre ont été arrêtés, parmi lesquels Simon et Kilifeu. Mais ils sont également en train d'arrêter d'autres jeunes.
Qu'allez-vous faire ?
Nous allons revenir. S'ils veulent tous nous arrêter, qu'ils le fassent. S'ils veulent envoyer toute la jeunesse sénégalaise en prison, qu'ils le fassent. Mais nous continuerons à exercer notre droit.
Ne craignez-vous pas une riposte violente de l'armée, comme ce fut le cas en juin dernier ?
Nous n'avons pas peur. Nous ne répondrons pas par la violence. Mais s'il faut recevoir des coups pour respecter notre droit, nous sommes prêts.
Le ministre sénégalais de l'Intérieur a pourtant affirmé que seuls les candidats à la présidentielle pouvaient organiser un tel rassemblement.
Ce sont que des explications fallacieuses. Étant un ministre du Parti démocratique sénégalais, celui d'Abdoulaye Wade, il ne peut rien dire d'autre. D'après l'article 8 et le préambule de la Constitution sénégalaise, nous avons bien le droit de manifester. La loi ne dit pas qu'il faut être candidat ou pas : elle s'applique à tous.
Cette nouvelle stratégie de sit-in est-elle inspirée de la place Tahrir ?
Tout ce que nous cherchons à faire, c'est à canaliser les jeunes à travers des rassemblements pacifiques. Ce n'est que de cela qu'ils ont peur !
Le ministre Ousmane Ngom, qui a qualifié la manifestation de "délit de vagabondage", dit vouloir éviter "tout dérapage".
C'est assez drôle. Celui-ci sait pourtant parfaitement qu'il n'y aura aucun dérapage si la manifestation est autorisée, comme nous l'avons si bien prouvé samedi et dimanche dernier en organisant des sit-in sur la place de l'Obélisque. Nous sommes restés calmes. Tout le monde est resté assis à terre, ce que l'on ne voit jamais au Sénégal, dans la discipline et la responsabilité. Eux ne le veulent pas. Ce que le camp Wade souhaite, c'est déstabiliser le Sénégal, par tous les moyens, ce qu'il est d'ailleurs en train d'obtenir. Nous avons prouvé notre bonne foi, à eux de la prouver à leur tour, en nous autorisant à manifester.
L'opposition semble tiraillée entre les diverses candidatures d'anciens membres du régime.
Nous refusons d'entrer dans ces querelles politico-politiciennes. Nous sommes un mouvement citoyen, la sentinelle de la démocratie. Le combat que nous menons aujourd'hui, nous ne le faisons pas pour un parti, mais pour l'amour de notre partie. Nous estimons que la candidature de Wade est une régression démocratique. Personne ne peut nous faire croire que son troisième mandat est une avancée démocratique.