Sénégal: des violences éclatent après la candidature de Wade
Sénégal: des violences éclatent après la candidature de Wade
La violence s'installe à Dakar, au Sénégal. Après le rejet par le Conseil constitutionnel de la candidature de Youssou N'Dour, officiellement pour manque de signatures, et la validation de celle du président Abdoulaye Wade, la tension est montée d'un cran.Le chanteur sénégalais a dénoncé un «coup de force» du président en place, autorisé à concourir pour un troisième mandat en février. «Le Sénégal est un pays qui vote depuis longtemps. Toujours, il y a eu des problèmes électoraux. Et toujours le peuple a gagné», a assuré Youssou N'Dour. «Abdoulaye Wade n'aurait même pas dû déposer sa candidature, car la loi fondamentale dit qu'il n'en a pas le droit. Nous nous exposons à des tensions», a poursuivi le chanteur.
L'opposition s'organise. Le Mouvement du 23 juin (M23), coalition de partis politiques de l'opposition et de la société civile contestant la candidature de Abdoulaye Wade à la présidentielle de février, a appelé samedi les Sénégalais à «marcher sur le palais de la République» pour le «déloger».
«Dès ce samedi matin, le M23 mettra tout en oeuvre» pour pouvoir organiser cette «marche sur le palais et aller déloger» Abdoulaye Wade, assure Aziz Diop, un des responsables du mouvement. Le M23 regroupe des partis politiques et coalitions de partis ayant investi certains des candidats autorisés, dont les anciens Premiers ministres Moustapha Niasse, Idrissa Seck et Macky Sall, ainsi que le chef du Parti socialiste (PS), Ousmane Tanor Dieng.
Le mouvement leur a toutefois demandé de suivre la décision commune. «Il n'y a pas d'autre stratégie que de regrouper le pays, d'appeler les Sénégalais» et «en marchant dans les prochains jours sur le palais de la République, parce que c'est le seul moyen de bouter Abdoulaye Wade dehors et de remettre la démocratie sénégalaise sur les rails», a-t-il conclu.
Violences à Dakar. Dans la nuit de vendredi à samedi, un policier a été tué lors de violences qui ont éclaté après la publication de la liste des candidats retenus par le Conseil constitutionnel pour la présidentielle de février, selon une source policière. «Ils ont tué un policier», a affirmé le commissaire de police Arona Sy, sans donner les circonstances de cette mort survenue lors de violences entre policiers et jeunes opposants à une nouvelle candidature du président Abdoulaye Wade qui a été validée par le Conseil constitutionnel.
Les violences se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi dans plusieurs quartiers de Dakar, selon un témoin et des médias privés. Les télévisions privées montraient des jeunes érigeant des barricades, brûlant des pneus et des planches sur plusieurs artères, ainsi que des échanges de projectiles et gaz lacrymogènes entre des manifestants, essentiellement des jeunes, et les forces de l'ordre anti-émeutes de police et de gendarmerie.
Des manifestations de colère étaient en cours également dans les provinces, d'après les médias locaux, notamment à Thiès et à Kaolack (centre), Matam et Ourossogui (nord).