Sénatoriales: Sur les traces des 30 sénateurs de Biya
Yaoundé, 08 avril 2013
© Lucien Embom | Le Soir
L'idée de bâtir le Sénat a toujours habité le Président de la République. Après moult hésitations, le promoteur du Renouveau a décidé de mettre son projet à exécution.
© Lucien Embom | Le Soir
L'idée de bâtir le Sénat a toujours habité le Président de la République. Après moult hésitations, le promoteur du Renouveau a décidé de mettre son projet à exécution.
Le Sénat est non seulement la deuxième
chambre du Parlement, mais aussi un pôle de représentativité des
collectivités territoriales décentralisées. Chaque région est
représentée au Sénat par 10 sénateurs. 7 sont élus au suffrage universel
indirect sur la base régionale et 3 nommés par le Chef de l'Etat. En
faisant les calculs, on constate que 30 sénateurs sortiront de la
cuisine du locataire du Palais d'Etoudi. Et 70 seront élus par les
conseillers municipaux. Il faut signaler que lors du vote de la loi
portant création du Sénat, les députés camerounais s'étaient inspirés de
deux expériences. La première expérience concerne les Etats-Unis
d'Amérique. Signalons qu'au pays de l'Oncle Sam, les sénateurs sont
nommés. La deuxième nous permet de nous intéresser au Canada. Là-bas,
les sénateurs sont désignés par le Chef de l'exécutif. Pour faire
original, le Cameroun s'est appuyé sur les deux formules afin de mieux
configurer son Sénat.
Pourquoi ce choix?
Des experts expliquent qu'en donnant le pouvoir de nommer au Président, on lui offre le privilège de corriger certaines erreurs que le vote peut introduire dans le système. Il peut arriver qu'au terme du scrutin, un déséquilibre apparaisse au niveau de La représentativité. Le Président de la République par le biais des nominations peut remettre les choses en ordre.
Les textes nous enseignent que les sénateurs doivent être élus par les conseillers régionaux et municipaux. Selon une opinion bien répandue, il se pose un problème de légitimité puisque les conseils régionaux ne sont pas encore opérationnels, et les conseillers municipaux ont vu leur mandat prorogé. Les spécialistes de la chose politique estiment que les conditions dans lesquelles les futurs sénateurs vont être élus ne sont pas démocratiques. Donc, tous ceux qui vont se retrouver dans l'auguste chambre, à la faveur des nominations présidentielles vont se bomber le torse. Ils diront qu'ils sont les seuls à arborer la tunique de la légitimité.
Un Sénat sous contrôle
Pour Paul Biya, le souci majeur est de coudre un costume sur mesure. Il serait juste et bon pour lui de bâtir un édifice sénatorial à l'ombre de son autorité. Pour cette raison, il doit piocher parmi ses fidèles collaborateurs. Si d'aventure le magistrat suprême ne s'entoure pas d'hommes et de femmes contrôlables, le Sénat va apparaître comme une bombe à retardement. C'est-à-dire cette prestigieuse institution pourrait se retourner contre lui. Quelle méthode adopter pour éviter l'effet boomerang? Des voix recommandent au promoteur des Grandes Réalisations de faire appel A ses anciens collaborateurs. Oui, il faut se tourner vers des gens qui ont marqué le peuple par leurs services. Des serviteurs qui n'ont pas un passé nuageux. Des hommes ayant soutenu le fondateur du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais dans tous ses combats. La question qu'on se pose est de savoir, dans quelle sphère son excellence Paul Biya va trouver ces perles rares? Le Sénat ne devrait être ni un club d'amis du Chef de l'Etat, ni une réplique de l'Assemblée Nationale encore moins, un conglomérat de gestionnaires indélicats de la fortune publique pourchassés par l'Opération Epervier. Le premier Camerounais pourrait même lorgner du côté des acteurs sociaux qui n'ont pas encore servi le peuple, mais qui hébergent des talents à faire valoir. Si le Sénat est piloté par d'un cercle d'amis du Président, on risque d'assister à toutes sortes de dérives. Des gens sachant que c'est leur ami qui les a nommés vont se permettre toutes les incartades de ce monde. Si le Sénat est une réplique de l'Assemblée Nationale, les intérêts du peuple seront relégués au second plan. Les Camerounais ont encore en mémoire, les misères que leurs représentants de l'hémicycle font régner. Si le Sénat est un ramassis de délinquants économiques, lesdits délinquants profiteront de leur immunité pour piller les richesses nationales en attendant que le règne de Biya prenne fin. Si le Sénat est un panier à crabes, il peut devenir une source d'instabilité pour le Cameroun. Une indiscrétion nous apprend que le Président du Sénat sortira parmi les 30 sénateurs nommés par le promoteur de la rigueur et la moralisation.
Reconnaître le bon grain de l'ivraie
Nombre des proches de Biya sont convaincus que c'est son dernier mandat à la tête du pays. Si le destin leur permet de siéger au Sénat, ils vont y rester en embuscade attendant le moment opportun pour bondir sur le fauteuil présidentiel. Au milieu de toutes ces supputations, comment reconnaître le bon grain de l'ivraie? Avant de lancer le Sénat, le conjoint de Chantal Biya a certainement pris le temps d'étudier toutes les hypothèses. Ce fin stratège a imaginé toutes les situations qui pourraient se produire un de ces quatre matins. C'est un homme qui sait sur quel levier agir pour obtenir ce qu'il désire. Il ne cède jamais aux pressions quelque soit leur origine et maîtrise parfaitement le fonctionnement de la société camerounaise. En raison de sa longue présence au sommet de l'Etat, le leader du parti des flammes sait dans quelle direction regarder. Ce sont les critères de compétence qui vont sûrement présider le choix des sénateurs.
Consolider les valeurs démocratiques
Le Nnom Ngui depuis un moment ne badine plus. Il n'y qu'à voir la hargne avec laquelle les délinquants économiques sont traqués ces derniers temps. Des collaborateurs qui se disaient intouchables sont tombés avec fracas dans les filets de l'Opération Epervier. L'homme du 06 novembre n'est pas prêt de s'arrêter en si bon chemin. La lutte contre la corruption va s'intensifier a-t-il coutume de dire dans ses adresses à la nation. Le Sénat que les populations camerounaises attendent, doit être une entité de consolidation de notre démocratie. Un outil de développement et un signe de maturité politique au service de toutes les couches sociales.
Les sénateurs ne doivent pas apparaître comme étant une race de politicards à la solde du pouvoir. Et si c'est le cas, les tensions sociales ne feront que s'amplifier. A quoi servirait le Sénat si les intérêts du pays ne sont pas préservés?
Un sénat de prestige
Si la mise sur pied du Sénat n'est pas porteur de changements, les détracteurs du Renouveau national trouveront là du grain à moudre. Eux qui font feu de tout bois pour déstabiliser le régime actuel, souhaitent que le projet de mise en place du Sénat rencontre l'échec. Ce mot échec, l'occupant du Palais de l'Unité l'a extrait complètement de son vocabulaire. Il veut gagner et rien que gagner. Son penchant pour la victoire est le seul ferment qui lui reste pour relever les défis. Paul Biya dispose désormais de toutes les cartes pour bâtir un Sénat de qualité. Celui qui est jusqu'à preuve du contraire le patron de la République, compte laisser une bonne impression à ses concitoyens. Lors d'un voyage en Hexagone, le dirigeant camerounais répondant à une question du journaliste français Yves Mourousi a dit: «J'aimerais que les Camerounais gardent de moi, l'image d'un homme qui a apporté la prospérité et la démocratie».
Dans cette déclaration du Chef de l'Etat, on lit sa volonté sans faille de marquer les générations futures. Dans son livre intitulé «Pour le libéralisme communautaire», le natif de Mvomeka précise: «Je veux construire le Cameroun à l'équerre». Voilà encore une illustration de sa bonne foi. Tout au long de son règne Biya a toujours recherché le bonheur de son peuple mais cependant, il ne cesse de buter sur certains prédateurs des richesses du Cameroun. A chaque fois, le Père des Grandes Ambitions tombe, il prend le temps de se relever et de reprendre son œuvre de construction nationale. Le gardien du musée entend exposer les pièces qui feront la joie des visiteurs.
Liste des 30 personnalités pressenties aux fonctions de Sénateur
1-Ibrahim Mbombo Njoya
2-Peter Mafany Musonge
3-Joseph Owona
4-Augustin Kontchou Kouemegne
5-Charles Salé
6-Sadou Hayatou
7-Simon Achidi Achu
8-Delphine Medjo
9-Charles Ateba Eyene
10-Fon Chafah
11-Francis Nkwain
12-Hamadjodja Adoudji
13-James Onobiono
14-Thomas Tobbo Eyoum
15-Joseph Mboui
16-Bipoun Oum
17-Geremi Sollé
18-Hervé Nkom
19-Aboubakary Abdoulaye
20-Paul Célestin Ndembiyembé
21-René Emmanuel Sadi
22-Innocent Ondoa Nkou
23-Martin Belinga Eboutou
24-Emile Onambélé Zibi
25-Charles Boromée Etoundi
26-Gilbert Tsala Messi
27-Marcel Niat Njifenji
28-Mohamadou Ousmane Abbo
29-Edouard Akame Mfoumou
30-Emmanuel Mvé
Pourquoi ce choix?
Des experts expliquent qu'en donnant le pouvoir de nommer au Président, on lui offre le privilège de corriger certaines erreurs que le vote peut introduire dans le système. Il peut arriver qu'au terme du scrutin, un déséquilibre apparaisse au niveau de La représentativité. Le Président de la République par le biais des nominations peut remettre les choses en ordre.
Les textes nous enseignent que les sénateurs doivent être élus par les conseillers régionaux et municipaux. Selon une opinion bien répandue, il se pose un problème de légitimité puisque les conseils régionaux ne sont pas encore opérationnels, et les conseillers municipaux ont vu leur mandat prorogé. Les spécialistes de la chose politique estiment que les conditions dans lesquelles les futurs sénateurs vont être élus ne sont pas démocratiques. Donc, tous ceux qui vont se retrouver dans l'auguste chambre, à la faveur des nominations présidentielles vont se bomber le torse. Ils diront qu'ils sont les seuls à arborer la tunique de la légitimité.
Un Sénat sous contrôle
Pour Paul Biya, le souci majeur est de coudre un costume sur mesure. Il serait juste et bon pour lui de bâtir un édifice sénatorial à l'ombre de son autorité. Pour cette raison, il doit piocher parmi ses fidèles collaborateurs. Si d'aventure le magistrat suprême ne s'entoure pas d'hommes et de femmes contrôlables, le Sénat va apparaître comme une bombe à retardement. C'est-à-dire cette prestigieuse institution pourrait se retourner contre lui. Quelle méthode adopter pour éviter l'effet boomerang? Des voix recommandent au promoteur des Grandes Réalisations de faire appel A ses anciens collaborateurs. Oui, il faut se tourner vers des gens qui ont marqué le peuple par leurs services. Des serviteurs qui n'ont pas un passé nuageux. Des hommes ayant soutenu le fondateur du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais dans tous ses combats. La question qu'on se pose est de savoir, dans quelle sphère son excellence Paul Biya va trouver ces perles rares? Le Sénat ne devrait être ni un club d'amis du Chef de l'Etat, ni une réplique de l'Assemblée Nationale encore moins, un conglomérat de gestionnaires indélicats de la fortune publique pourchassés par l'Opération Epervier. Le premier Camerounais pourrait même lorgner du côté des acteurs sociaux qui n'ont pas encore servi le peuple, mais qui hébergent des talents à faire valoir. Si le Sénat est piloté par d'un cercle d'amis du Président, on risque d'assister à toutes sortes de dérives. Des gens sachant que c'est leur ami qui les a nommés vont se permettre toutes les incartades de ce monde. Si le Sénat est une réplique de l'Assemblée Nationale, les intérêts du peuple seront relégués au second plan. Les Camerounais ont encore en mémoire, les misères que leurs représentants de l'hémicycle font régner. Si le Sénat est un ramassis de délinquants économiques, lesdits délinquants profiteront de leur immunité pour piller les richesses nationales en attendant que le règne de Biya prenne fin. Si le Sénat est un panier à crabes, il peut devenir une source d'instabilité pour le Cameroun. Une indiscrétion nous apprend que le Président du Sénat sortira parmi les 30 sénateurs nommés par le promoteur de la rigueur et la moralisation.
Reconnaître le bon grain de l'ivraie
Nombre des proches de Biya sont convaincus que c'est son dernier mandat à la tête du pays. Si le destin leur permet de siéger au Sénat, ils vont y rester en embuscade attendant le moment opportun pour bondir sur le fauteuil présidentiel. Au milieu de toutes ces supputations, comment reconnaître le bon grain de l'ivraie? Avant de lancer le Sénat, le conjoint de Chantal Biya a certainement pris le temps d'étudier toutes les hypothèses. Ce fin stratège a imaginé toutes les situations qui pourraient se produire un de ces quatre matins. C'est un homme qui sait sur quel levier agir pour obtenir ce qu'il désire. Il ne cède jamais aux pressions quelque soit leur origine et maîtrise parfaitement le fonctionnement de la société camerounaise. En raison de sa longue présence au sommet de l'Etat, le leader du parti des flammes sait dans quelle direction regarder. Ce sont les critères de compétence qui vont sûrement présider le choix des sénateurs.
Consolider les valeurs démocratiques
Le Nnom Ngui depuis un moment ne badine plus. Il n'y qu'à voir la hargne avec laquelle les délinquants économiques sont traqués ces derniers temps. Des collaborateurs qui se disaient intouchables sont tombés avec fracas dans les filets de l'Opération Epervier. L'homme du 06 novembre n'est pas prêt de s'arrêter en si bon chemin. La lutte contre la corruption va s'intensifier a-t-il coutume de dire dans ses adresses à la nation. Le Sénat que les populations camerounaises attendent, doit être une entité de consolidation de notre démocratie. Un outil de développement et un signe de maturité politique au service de toutes les couches sociales.
Les sénateurs ne doivent pas apparaître comme étant une race de politicards à la solde du pouvoir. Et si c'est le cas, les tensions sociales ne feront que s'amplifier. A quoi servirait le Sénat si les intérêts du pays ne sont pas préservés?
Un sénat de prestige
Si la mise sur pied du Sénat n'est pas porteur de changements, les détracteurs du Renouveau national trouveront là du grain à moudre. Eux qui font feu de tout bois pour déstabiliser le régime actuel, souhaitent que le projet de mise en place du Sénat rencontre l'échec. Ce mot échec, l'occupant du Palais de l'Unité l'a extrait complètement de son vocabulaire. Il veut gagner et rien que gagner. Son penchant pour la victoire est le seul ferment qui lui reste pour relever les défis. Paul Biya dispose désormais de toutes les cartes pour bâtir un Sénat de qualité. Celui qui est jusqu'à preuve du contraire le patron de la République, compte laisser une bonne impression à ses concitoyens. Lors d'un voyage en Hexagone, le dirigeant camerounais répondant à une question du journaliste français Yves Mourousi a dit: «J'aimerais que les Camerounais gardent de moi, l'image d'un homme qui a apporté la prospérité et la démocratie».
Dans cette déclaration du Chef de l'Etat, on lit sa volonté sans faille de marquer les générations futures. Dans son livre intitulé «Pour le libéralisme communautaire», le natif de Mvomeka précise: «Je veux construire le Cameroun à l'équerre». Voilà encore une illustration de sa bonne foi. Tout au long de son règne Biya a toujours recherché le bonheur de son peuple mais cependant, il ne cesse de buter sur certains prédateurs des richesses du Cameroun. A chaque fois, le Père des Grandes Ambitions tombe, il prend le temps de se relever et de reprendre son œuvre de construction nationale. Le gardien du musée entend exposer les pièces qui feront la joie des visiteurs.
Liste des 30 personnalités pressenties aux fonctions de Sénateur
1-Ibrahim Mbombo Njoya
2-Peter Mafany Musonge
3-Joseph Owona
4-Augustin Kontchou Kouemegne
5-Charles Salé
6-Sadou Hayatou
7-Simon Achidi Achu
8-Delphine Medjo
9-Charles Ateba Eyene
10-Fon Chafah
11-Francis Nkwain
12-Hamadjodja Adoudji
13-James Onobiono
14-Thomas Tobbo Eyoum
15-Joseph Mboui
16-Bipoun Oum
17-Geremi Sollé
18-Hervé Nkom
19-Aboubakary Abdoulaye
20-Paul Célestin Ndembiyembé
21-René Emmanuel Sadi
22-Innocent Ondoa Nkou
23-Martin Belinga Eboutou
24-Emile Onambélé Zibi
25-Charles Boromée Etoundi
26-Gilbert Tsala Messi
27-Marcel Niat Njifenji
28-Mohamadou Ousmane Abbo
29-Edouard Akame Mfoumou
30-Emmanuel Mvé