Au
total, quatre listes du Rassemblement démocratique du peuple
camerounais (Rdpc) pour les élections sénatoriales du 14 avril 2013 ont
été disqualifiées par Elections Cameroon (Elecam), pour diverses
raisons. L’Upc, le Mdr, le Fsnc, et l’Andp également écartés de la
compétition.
L’information diffusée mercredi, 20 mars 2013 à la tombée de la nuit, a
fait l’effet d’une bombe. Des listes de candidatures du Rassemblement
démocratique du peuple camerounais (Rdpc) pour les élections
sénatoriales du 14 avril 2013 rejetées par Elecam, cela n’arrive pas
tous les jours. La nouvelle a été rendue publique à l’issue d’une
session de plein droit du Conseil électoral tenu à Yaoundé. Des 40
listes de candidats présentées par 8 partis politiques, 23 ont été
rejetées, parce que ne remplissant pas les conditions requises par la
loi. Le parti enregistre quatre listes mises hors jeu dans quatre
régions.
Dans la région de l’Adamaoua, les raisons avancées par une notification
formelle faite par Elecam souligne la non production « d’attestation
d’inscription sur la liste électorale par le candidat suppléant Ngoa
Jacques », contrairement à ce que prévoit l’article 165 du code
électoral. De même que la non production de « la déclaration sur
l’honneur par le suppléant Bakary Etienne ». La liste de la région de
l’Est est aussi hors course. Car le candidat Louis Aimé Belekou,
seulement âgé de 39 ans, puisqu’étant né le 24 mai 1974, a postulé en
violation de l’article 220 de la loi portant code électoral.
Le porte-malheur de la liste Rdpc de l’Extrême-Nord est Mourad Fayçal
qu’Elecam présente, au regard de ses pièces d’identité, comme n’étant
pas de nationalité camerounaise d’origine. Or l’article 220 du même code
électoral est péremptoire sur cette nationalité d’origine. C’est dans
la région de l’Ouest que l’on observe une certaine légèreté dans la
constitution des dossiers de candidature pour le compte du parti de Paul
Biya. Les deux raisons avancées par Elecam pour déconsidérer la liste
du Rdpc dans cette partie du pays sont évocatrices.
elon l’organe en charge de la gestion du processus
électoral et référendaire au Cameroun, le bulletin n°3 du candidat
Akwalefo Bernadette Djeudo est non conforme parce que délivré par la
Police en lieu et place de la Justice. Ce qui est une violation
flagrante des articles 580 et 581 du code de procédure pénale. De même,
Elecam estime que la déclaration de candidature en trois exemplaires du
candidat suppléant Gonso Fotsin Joseph n’a pas été légalisée, comme le
prescrit l’article 164 du code pénal.
L’opposition
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) n’est pas le
seul parti dont les listes ont été rejetées en vue des sénatoriales
2013. Le Social democratic front (Sdf) n’a pas aussi été épargné. Sa
liste comptant pour la région du Littoral a été disqualifiée, le
suppléant Fezeu n’ayant pas pris le soin de légaliser sa déclaration de
candidature. L’Union des populations du Cameroun (Upc) a payé le lourd
tribut du travail effectué par Elecam.
Aucune des neuf listes concurremment déposées par
le parti du crabe n’a été retenue. Elecam estime que du fait de la
multiplicité de ces factions, aucun bureau directeur de l’Upc n’a été
jusque-là reconnu par le ministère de l’administration territoriale et
de la décentralisation. Or, c’est une condition prescrite par la loi
N°90/56 du 19 décembre 1990 relative aux partis politiques.
A l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp), c’est
l’argent qui manque le plus. Les listes de ce parti pour les régions du
Centre et du Nord-Ouest ont été disqualifiées, tous les candidats
n’ayant pas déposé leurs cautionnements. Dans la région de
l’Extrême-Nord, la liste du parti de Bello Bouba a été recalée parce que
la candidate suppléant Maimouna Epse Oumar n’est pas de nationalité
camerounaise d’origine.
Le Mouvement démocratique pour la défense de la
République (Mdr) a surtout peché pour le non-respect du genre. Sa liste
de la région de l’Extrême-Nord a été rejetée pour absence de femme sur
la liste des candidatures comme l’exige l’article 218 du code électoral.
Le Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) d’Issa Tchiroma
Bakary est mis hors course dans les régions du Nord et de l’Adamaoua,
alors que l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (Andp)
n’ira pas aux élections sénatoriales dans l’Extrême-Nord, le Sud et le
Sud-ouest. Du moins si la requête n’aboutit pas à la Cour suprême,
siégeant Comme conseil constitutionnel.