Sénatoriales: La dernière escroquerie du Renouveau
Douala, 28 Février 2013
© BENJAMIN ZEBAZE | Ouest Littoral
On ne perd même plus le temps pour faire semblant. Le décret signé hier par Paul Biya convoquant le collège électoral pour les sénatoriales du 14 avril 2013 atteint un summum en matière de mesquinerie politique. C'est tellement grossier cette fois-ci que même les «idiots» que nous sommes peuvent donner les résultats avant même que l'élection ait lieu.
© BENJAMIN ZEBAZE | Ouest Littoral
On ne perd même plus le temps pour faire semblant. Le décret signé hier par Paul Biya convoquant le collège électoral pour les sénatoriales du 14 avril 2013 atteint un summum en matière de mesquinerie politique. C'est tellement grossier cette fois-ci que même les «idiots» que nous sommes peuvent donner les résultats avant même que l'élection ait lieu.
Le Président de la République Paul
Biya a annoncé hier la convocation du corps électoral en vue d'une
élection sénatoriale qui aura lieu le 14 avril prochain. Au vu de
l'importance des institutions à mettre en place, on peut se demander
pourquoi cette précipitation.
Pourquoi n'avoir pas privilégié la loi sur la décentralisation, la mise en place du Conseil Constitutionnel ou encore l'application de l'article 66 de la Constitution?
Les règles en la matière
Toute la phobie de la perte du pouvoir par un homme pourtant âgé de 80 ans apparaît nettement. Puisque son successeur à la tête du pays en cas d'alternance est le Président du Sénat, on voit qu'avec sa fourberie habituelle, il veut tout contrôler.
Alors que la loi créant ce Sénat est elle-même d'une incroyable iniquité, ne serait-ce que parce qu'une région comme le Sud qui ne représente pas 5% de l'électorat aura le même nombre de sénateurs que l'Extrême-nord qui représente trois fois plus, l'homme du 06 novembre organise sa mise en place avec des gens dont l'illégitimité est avérée depuis la fin de leurs mandats électifs que l'on prolonge à l'infini.
Selon les textes en effet, le Sénat camerounais est composé de 100 membres dont 30% nommés par le Président de la république. Les 70% restants sont élus par les Conseillers régionaux et les Conseillers municipaux de chaque région. Chaque parti doit présenter une liste de 7 personnes ainsi que leurs suppléants. Le mode de scrutin est un scrutin de liste sans vote préférentiel ni panachage.
La liste qui obtient la majorité absolue rafle tous les sept sièges tandis que celle qui arrive en tête avec moins de 50% obtient 4 voix et participe au partage des 3 autres selon une technique relativement complexe.
Une véritable escroquerie.
Décidément, on aura tout connu avec le Renouveau de Paul Biya. Alors que selon les textes fabriqués de toute pièce par lui, il contrôle avant le début des élections 30% dudit Sénat, avait-il besoin de cette autre petite magouille pour parfaire une victoire qui lui est acquise d'avance?
Pourquoi tant de précipitations chez cet octogénaire qui nous a donné rendez-vous dans 20 ans? Les sénateurs sont élus par les «grands électeurs» que sont les Conseilleurs régionaux et municipaux. Or, même un citoyen camerounais avec l’esprit détruit par «l'odontol» sait que les Conseillers régionaux n'existent pas. Certes, par un artifice dont il a le secret, les textes indiquent qu'en leur absence, ce sont les Conseillers municipaux qui sont chargés d'élire tout seuls les sénateurs. Quand est-ce que ce monsieur acceptera de faire les choses dans les règles en ne prenant pas son peuple pour du bétail? Pourquoi n'avoir pas mis en place les institutions régionales avant d'organiser cette élection avec un minimum de respect pour le bipède électeur?
On comprend dès lors pourquoi les élections municipales sont renvoyées à l'infini depuis des années. Alors que les mandats des Conseillers municipaux sont arrivés à terme, c'est à eux, dont l'illégitimité ne souffre d'aucun doute, qui vont devoir mettre en place une institution aussi importante que le Sénat; on voudrait se moquer des gens que, l’on ne s'y prendrait pas autrement. Des gens qui ont été élus avec des listes électorales gonflées aux «produits dopants», avec de l'encre qui n'avait rien d'indélébile, avec des urnes bourrées ont quelle légitimité pour jouer le rôle de «grands électeurs».
Un régime paresseux avec à sa tête un « voyageur éternel » veut rester par tous les moyens au sommet de l'Etat sans faire le moindre effort. Cette énième roublardise montre au moins qu'il est tellement conscient de son impopularité qu'il ne peut se permettre d'organiser des élections justes. Organiser des régionales et des municipales avant les sénatoriales comme l'aurait fait toute personne éprise d'un peu de justice aurait été un désastre électoral pour le parti de «l'homme qui ne fait rien» depuis le 06 novembre 1982.
En définitive, le Cameroun va dépenser des milliards pour mettre en place une institution qui coûtera elle-même des milliards en fonctionnement par an et qui n'aura en plus aucune utilité. Le Rdpc contrôlant presque tous les exécutifs communaux, nous ne prenons aucun risque en donnant les résultats des sénatoriales à l'avance. C'est ainsi qu'a l'exception du Nord-Ouest où le Social Democratic Front de Fru Ndi peut espérer 6 sénateurs, le Rdpc raflera tous les autres sièges. Nous ne voyons pas comment les choses pourront se passer autrement tant Paul Biya ne se cache même plus pour organiser d'étranges simulacres qu'il appelle élections.
Pourquoi n'avoir pas privilégié la loi sur la décentralisation, la mise en place du Conseil Constitutionnel ou encore l'application de l'article 66 de la Constitution?
Les règles en la matière
Toute la phobie de la perte du pouvoir par un homme pourtant âgé de 80 ans apparaît nettement. Puisque son successeur à la tête du pays en cas d'alternance est le Président du Sénat, on voit qu'avec sa fourberie habituelle, il veut tout contrôler.
Alors que la loi créant ce Sénat est elle-même d'une incroyable iniquité, ne serait-ce que parce qu'une région comme le Sud qui ne représente pas 5% de l'électorat aura le même nombre de sénateurs que l'Extrême-nord qui représente trois fois plus, l'homme du 06 novembre organise sa mise en place avec des gens dont l'illégitimité est avérée depuis la fin de leurs mandats électifs que l'on prolonge à l'infini.
Selon les textes en effet, le Sénat camerounais est composé de 100 membres dont 30% nommés par le Président de la république. Les 70% restants sont élus par les Conseillers régionaux et les Conseillers municipaux de chaque région. Chaque parti doit présenter une liste de 7 personnes ainsi que leurs suppléants. Le mode de scrutin est un scrutin de liste sans vote préférentiel ni panachage.
La liste qui obtient la majorité absolue rafle tous les sept sièges tandis que celle qui arrive en tête avec moins de 50% obtient 4 voix et participe au partage des 3 autres selon une technique relativement complexe.
Une véritable escroquerie.
Décidément, on aura tout connu avec le Renouveau de Paul Biya. Alors que selon les textes fabriqués de toute pièce par lui, il contrôle avant le début des élections 30% dudit Sénat, avait-il besoin de cette autre petite magouille pour parfaire une victoire qui lui est acquise d'avance?
Pourquoi tant de précipitations chez cet octogénaire qui nous a donné rendez-vous dans 20 ans? Les sénateurs sont élus par les «grands électeurs» que sont les Conseilleurs régionaux et municipaux. Or, même un citoyen camerounais avec l’esprit détruit par «l'odontol» sait que les Conseillers régionaux n'existent pas. Certes, par un artifice dont il a le secret, les textes indiquent qu'en leur absence, ce sont les Conseillers municipaux qui sont chargés d'élire tout seuls les sénateurs. Quand est-ce que ce monsieur acceptera de faire les choses dans les règles en ne prenant pas son peuple pour du bétail? Pourquoi n'avoir pas mis en place les institutions régionales avant d'organiser cette élection avec un minimum de respect pour le bipède électeur?
On comprend dès lors pourquoi les élections municipales sont renvoyées à l'infini depuis des années. Alors que les mandats des Conseillers municipaux sont arrivés à terme, c'est à eux, dont l'illégitimité ne souffre d'aucun doute, qui vont devoir mettre en place une institution aussi importante que le Sénat; on voudrait se moquer des gens que, l’on ne s'y prendrait pas autrement. Des gens qui ont été élus avec des listes électorales gonflées aux «produits dopants», avec de l'encre qui n'avait rien d'indélébile, avec des urnes bourrées ont quelle légitimité pour jouer le rôle de «grands électeurs».
Un régime paresseux avec à sa tête un « voyageur éternel » veut rester par tous les moyens au sommet de l'Etat sans faire le moindre effort. Cette énième roublardise montre au moins qu'il est tellement conscient de son impopularité qu'il ne peut se permettre d'organiser des élections justes. Organiser des régionales et des municipales avant les sénatoriales comme l'aurait fait toute personne éprise d'un peu de justice aurait été un désastre électoral pour le parti de «l'homme qui ne fait rien» depuis le 06 novembre 1982.
En définitive, le Cameroun va dépenser des milliards pour mettre en place une institution qui coûtera elle-même des milliards en fonctionnement par an et qui n'aura en plus aucune utilité. Le Rdpc contrôlant presque tous les exécutifs communaux, nous ne prenons aucun risque en donnant les résultats des sénatoriales à l'avance. C'est ainsi qu'a l'exception du Nord-Ouest où le Social Democratic Front de Fru Ndi peut espérer 6 sénateurs, le Rdpc raflera tous les autres sièges. Nous ne voyons pas comment les choses pourront se passer autrement tant Paul Biya ne se cache même plus pour organiser d'étranges simulacres qu'il appelle élections.