En s’appuyant sur la loi, elles lancent un plaidoyer en faveur de leur juste représentation.Si le président Paul Biya nommait 15 femmes sénateurs, sur les 30 membres qu’il désignera pour siéger à la future chambre haute du parlement camerounais qui va être constituée le 14 avril prochain, il serait alors pleinement respectueux de l’esprit de la Constitution camerounaise, laquelle pose femmes et hommes sur un même pied d’égalité.
Ce serait « décrocher la lune », a analysé Justine
Diffo Tchunkam, la coordonnatrice nationale de More Women in Politics,
réseau féministe favorable à l’implication de la gent féminine dans la
vie publique et politique au Cameroun. Réflexion faite à haute voix lors
d’une rencontre avec la presse samedi à Yaoundé. Aussi, s’est-elle
également laissé aller à dire que même le plancher de 30% de femmes au
Sénat ne serait pas une mauvaise performance. Et pour cause…
« Le plan stratégique sur le genre et les élections au Cameroun validé
le 13 juin 2012 à Mbalmayo par l’ensemble des acteurs du processus
électoral qui, de façon consensuelle, ont adopté l’application d’un
quota plancher transitoire de 30% de participation et de représentation
de l’un ou l’autre sexe dans les mandats électoraux et fonctions
électives », a-t-elle rappelé.
Interrogée sur l’implication des pouvoirs publics
dans l’adoption de cette résolution, Mme Diffo Tchunkam a déclaré que ce
dessein tire sa source d’instruments et engagements juridiques
internationaux dont le plan d’action de Beijing 1995 et le protocole de
Maputo (Union africaine) relatif aux droits des femmes. Au plan interne,
elle recourt au Code électoral d’avril 2012 qui prescrit la prise en
compte du genre et de la diversité sociologique.
Selon une représentante d’Onu Femmes présente à la réunion de samedi,
les réclamations des femmes sont d’autant plus sérieuses que leur
participation en nombre conséquent à la vie politique conditionne
globalement la gouvernance démocratique. D’après elle, le Cameroun peut
faire mieux que les 13% de femmes que compte la législature actuelle à
l’Assemblée nationale.