Sénatoriales, délestages, crimes rituels: Maurice Kamto dit non à la provocation du peuple
DOUALA - 06 MARS 2013
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager
Le chien aboie, la caravane passe, peut-on être tenté de dire. Malgré le concerto de dénonciations émises par les leaders des partis politiques de l’opposition et les membres de la société civile camerounaise, le processus déclenché par Paul Biya mercredi 27 février dernier, et devant déboucher le 14 avril prochain sur la tenue de l’élection sénatoriale, suit son petit bonhomme de chemin. Le Social democratic front (Sdf) par la voix de son président national, Ni John Fru Ndi annonce le chaos au Cameroun, et invite ses militants à aiguiser leurs machettes. Abanda Kpama du Manidem estime que des électeurs illégitimes auront la charge de désigner les sénateurs, alors que Hilaire Nzipan du Mouvement progressiste fustige une aberration inacceptable… Lundi, 04 mars 2013, c’était le tour de Maurice Kamto, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) de monter au créneau.
Au cours d’une conférence de presse, ce leader politique a dénoncé sans complaisance la volonté de Paul Biya de faire du Sénat une chambre unicolore et monolithique. Selon lui, la volonté du chef de l’Etat d’organiser les sénatoriales avant les législatives est une violation de la charte de l’Union africaine dont le Cameroun est membre. « En faisant des conseillers municipaux dont le mandat a expiré depuis juin 2012, et prorogé à deux reprises, le collège électoral des sénateurs, le président de la République prive les citoyens camerounais de leur droit à la « participation effective (…) aux processus démocratiques »stipulé par l’article 3(7) de la charte de la démocratie, des élections et de la gouvernance de l’Union africaine, entrée en vigueur en 2012 à la suite de sa ratification par le Cameroun et qui s’impose donc à notre pays. Or le Cameroun et les autres Etats-parties à cette charte « considèrent la participation populaire au suffrage universel comme un droit inaliénable des peuples (article 4) », explique Maurice Kamto aux Hommes de médias à l’occasion de cet échange. Le président du Mrc qui qualifie le collège électoral ainsi convoqué par le président de la République, de résiduel estime que les conseillers municipaux actuels ne tiennent plus leurs mandats du suffrage universel, mais des décrets présidentiels successifs qui ont déjà prorogé leur mandat de 12 mois. « Ils n’ont plus une légitimité issue du suffrage universel, mais une légitimité décrétale », s’indigne le leader de ce parti politique lancé en septembre dernier.
L’appel du Mrc
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) estime que le calendrier électoral tel que ficelé constitue une atteinte grave à la démocratie, en ce sens qu’il exclut d’office de ce scrutin sénatorial les partis politiques qui n’ont pas de conseillers municipaux. « Le Mrc attire l’attention de la communauté nationale et internationale sur la multiplication des actes de provocation du peuple camerounais par le régime en place. Tout se passe comme si ce régime s’engageait dans la préparation de la déstabilisation du pays afin de plonger le Cameroun dans une crise politique et une rupture de la paix qui lui donnerait une nouvelle occasion d’exercer une répression aveugle et de reprendre le contrôle d’une situation politique dont il n’a plus la maîtrise complète», regrette le président de ce nouveau-né dans le paysage politique camerounais, qui invite ses compatriotes à exprimer leur rejet de cette décision inacceptable en sanctionnant sévèrement le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dans les urnes lors des prochaines élections municipales et législatives.
Au sujet des crimes rituels de Mimboman, le parti de Maurice Kamto déplore la faiblesse de l’assistance gouvernementale et le déficit d’une prise en charge psychologique des proches des victimes. Il propose pourla circonstance un redéploiement des forces de défense et de sécurité en charge du protocole et à la garde des personnalités à la protection effective des populations, de même qu’il souhaite que les Camerounais soient informés sur le sort réservé aux présumés assassins interpelés depuis plusieurs mois. « Face à la stupeur et l’indignation générale des premiers jours, le Mrc n’a pas souhaité ajouter à la confusion et à la psychose. Il n’a pas souhaité entraver l’action du gouvernement et celle des services d’enquête», précise Maurice Kamto. Pour ce qui est des délestages, le Mrc constate qu’à aucun moment, le gouvernement n’a manifesté la moindre compassion à l’égard des victimes de ces coupures à répétitions de la fourniture d’énergie électrique, tout en proposant, lorsqu’il sera en capacité de gouverner, de mettre sur pied une stratégie de valorisation de toutes les sources d’énergie.
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager
Le
président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a
donné lundi dernier au siège de son parti au quartier Odza à Yaoundé,
une conférence de presse au cours de laquelle il a dénoncé la volonté de
Paul Biya de faire du Sénat une chambre unicolore et monolithique.
Le chien aboie, la caravane passe, peut-on être tenté de dire. Malgré le concerto de dénonciations émises par les leaders des partis politiques de l’opposition et les membres de la société civile camerounaise, le processus déclenché par Paul Biya mercredi 27 février dernier, et devant déboucher le 14 avril prochain sur la tenue de l’élection sénatoriale, suit son petit bonhomme de chemin. Le Social democratic front (Sdf) par la voix de son président national, Ni John Fru Ndi annonce le chaos au Cameroun, et invite ses militants à aiguiser leurs machettes. Abanda Kpama du Manidem estime que des électeurs illégitimes auront la charge de désigner les sénateurs, alors que Hilaire Nzipan du Mouvement progressiste fustige une aberration inacceptable… Lundi, 04 mars 2013, c’était le tour de Maurice Kamto, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) de monter au créneau.
Au cours d’une conférence de presse, ce leader politique a dénoncé sans complaisance la volonté de Paul Biya de faire du Sénat une chambre unicolore et monolithique. Selon lui, la volonté du chef de l’Etat d’organiser les sénatoriales avant les législatives est une violation de la charte de l’Union africaine dont le Cameroun est membre. « En faisant des conseillers municipaux dont le mandat a expiré depuis juin 2012, et prorogé à deux reprises, le collège électoral des sénateurs, le président de la République prive les citoyens camerounais de leur droit à la « participation effective (…) aux processus démocratiques »stipulé par l’article 3(7) de la charte de la démocratie, des élections et de la gouvernance de l’Union africaine, entrée en vigueur en 2012 à la suite de sa ratification par le Cameroun et qui s’impose donc à notre pays. Or le Cameroun et les autres Etats-parties à cette charte « considèrent la participation populaire au suffrage universel comme un droit inaliénable des peuples (article 4) », explique Maurice Kamto aux Hommes de médias à l’occasion de cet échange. Le président du Mrc qui qualifie le collège électoral ainsi convoqué par le président de la République, de résiduel estime que les conseillers municipaux actuels ne tiennent plus leurs mandats du suffrage universel, mais des décrets présidentiels successifs qui ont déjà prorogé leur mandat de 12 mois. « Ils n’ont plus une légitimité issue du suffrage universel, mais une légitimité décrétale », s’indigne le leader de ce parti politique lancé en septembre dernier.
L’appel du Mrc
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) estime que le calendrier électoral tel que ficelé constitue une atteinte grave à la démocratie, en ce sens qu’il exclut d’office de ce scrutin sénatorial les partis politiques qui n’ont pas de conseillers municipaux. « Le Mrc attire l’attention de la communauté nationale et internationale sur la multiplication des actes de provocation du peuple camerounais par le régime en place. Tout se passe comme si ce régime s’engageait dans la préparation de la déstabilisation du pays afin de plonger le Cameroun dans une crise politique et une rupture de la paix qui lui donnerait une nouvelle occasion d’exercer une répression aveugle et de reprendre le contrôle d’une situation politique dont il n’a plus la maîtrise complète», regrette le président de ce nouveau-né dans le paysage politique camerounais, qui invite ses compatriotes à exprimer leur rejet de cette décision inacceptable en sanctionnant sévèrement le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dans les urnes lors des prochaines élections municipales et législatives.
Au sujet des crimes rituels de Mimboman, le parti de Maurice Kamto déplore la faiblesse de l’assistance gouvernementale et le déficit d’une prise en charge psychologique des proches des victimes. Il propose pourla circonstance un redéploiement des forces de défense et de sécurité en charge du protocole et à la garde des personnalités à la protection effective des populations, de même qu’il souhaite que les Camerounais soient informés sur le sort réservé aux présumés assassins interpelés depuis plusieurs mois. « Face à la stupeur et l’indignation générale des premiers jours, le Mrc n’a pas souhaité ajouter à la confusion et à la psychose. Il n’a pas souhaité entraver l’action du gouvernement et celle des services d’enquête», précise Maurice Kamto. Pour ce qui est des délestages, le Mrc constate qu’à aucun moment, le gouvernement n’a manifesté la moindre compassion à l’égard des victimes de ces coupures à répétitions de la fourniture d’énergie électrique, tout en proposant, lorsqu’il sera en capacité de gouverner, de mettre sur pied une stratégie de valorisation de toutes les sources d’énergie.