Son dossier a été déposé hier devant la commission départementale de réception, d’analyse et d’évaluation des candidatures du Mayo Sava dans l’Extrême Nord, où Cavaye Yeguié Djibril se trouve en ce moment. Une option que d’autres députés vont imiter.
Cavaye Yeguié Djibril a donc franchi le cap. Le
président de l’Assemblée nationale (Pan) s’est porté candidat à
l’investiture au sein du Rdpc pour les sénatoriales. Son dossier a été
déposé hier devant la commission départementale de réception, d’analyse
et d’évaluation des candidatures du Mayo Sava dans l’Extrême Nord, où
Cavaye Yeguié Djibril se trouve en ce moment.
La presse, notamment Le Messager, s’était récemment faite l’écho des
hésitations du Pan sur la démarche à adopter dans le cadre des
sénatoriales du 14 avril prochain.
En effet, Cavaye Yeguié et ses proches s’interrogeaient sur
l’opportunité ou non pour lui de participer à ce scrutin. D’un côté
d’aucuns soutenaient qu’il n’était pas utile qu’il prenne ce risque du
moment qu’il devait logiquement être nommé parmi les trente sénateurs
dont le choix incombe au Chef de l’Etat. A contrario, d’autres
soulignaient que cette option présentait l’inconvénient de faire de lui
un sénateur dépourvu de légitimité, d’où l’urgence de sa candidature.
Cavaye président du Sénat ?
Finalement, c’est la deuxième option qui l’a emporté. Avec cette
candidature, c’est aussi un pan de voile qui se lève sur l’identité du
futur président du Sénat, à propos de laquelle de nombreuses
spéculations ont cours depuis quelques jours. De fait, il est peu
plausible que cette candidature n’ait pas reçu l’assentiment du
président national du Rdpc, Paul Biya. Lequel pourrait songer à faire de
Cavaye Yeguié Djibril le président du Sénat, lui qui a fait preuve
d’une loyauté à toutes épreuves à la tête de l’Assemblée nationale
depuis 1992, une qualité tout aussi indispensable au Sénat.
Députés Rdpc à l’assaut du Sénat
Outre Cavaye Yeguié Djibril, de nombreux députés du Rdpc se lancent
aussi dans la course aux sénatoriales au point où l’Assemblée nationale
est l’objet d’un branle bas ces jours –ci, les honorables étant à la
recherche des bordereaux de versements de leurs cotisations au sein de
leur parti, une disposition essentielle pour se porter candidat.
Sur le plan du droit, un début de polémique est observé à propos des
candidatures des députés, certains estimant qu’il y a incompatibilité
entre le statut de député et de sénateur. Le code électoral, dans son
article 162 (2), précise en effet que «le mandat des députés est
(également) incompatible avec celui des sénateurs, avec les fonctions de
maire». Seulement l’article 163 indique que « l’accession à l’une des
fonctions visées à l’article 162 entraine la vacance du poste de député
». Ce n’est donc qu’à l’issue de ce scrutin, au cas où ils sont élus,
que la question de l’incompatibilité se posera.