Sénatoriales 2013 - John Fru Ndi: «je gagnerai avec la majorité absolue»

DOUALA - 25 MARS 2013
© Alain NJIPOU | Le Messager

Déclaration du Chairman du Social democratic front (Sdf) à la presse, samedi 23 mars 2013 à Douala, en marge des obsèques de Paul Kamerun, membre du National executive committee (Nec).

Les obsèques de son camarade Paul Kamerun, à Douala, samedi 23 mars 2013, n’ont point émoussé la verve du chairman du Sdf, Ni John Fru Ndi. De passage dans la capitale économique pour la triste circonstance, le leader du plus grand parti politique de l’opposition au Cameroun, a échangé avec la presse au domicile de son vice-président, Osih Joshua, sis à Bonanjo. Comme il fallait bien s’y attendre, les échanges ont porté sur les sénatoriales, notamment la posture du parti de Fru Ndi avant cette joute électorale du 14 avril 2013, la disqualification de la liste Sdf dans le Littoral, la bataille serrée entre le Sdf et le Rdpc dans la région du Nord Nord-Ouest, si la Cour suprême, en lieu et place du conseil constitutionnel, invalide la disqualification de la liste du Rdpc dans cette partie du pays, et bien d’autres préoccupations.

Sur l’engagement de Fru Ndi à faire sortir « des machettes» et à « aider Paul Biya à gâter le pays» au cas où les sénatoriales sont organisées avant les municipales et les législatives, le leader du Sdf a tenu d’entrée de jeu, à lever des équivoques. «Certaines personnes qui ont la mémoire courte oublient que j’ai été le tout premier à déclarer publiquement que je serai candidat aux sénatoriales. Concernant les machettes, je dois rappeler que je suis un agriculteur. Ce qui suppose que je suis censé avoir des machettes. Encore que pris dans le sens que des gens voudraient insinuer, quand on a des machettes, c’est plus pour se défendre que pour attaquer. Quand on veut attaquer ou tuer rapidement en plein 21ème siècle dans un pays comme le nôtre pour des raisons politiques, on prend plutôt des armes lourdes qui permettent de neutraliser à distance». Déclare le chairman qui ne passe pas par quatre chemins pour stigmatiser l’éventualité d’un complot ourdi contre lui et son parti et préciser les mobiles réels de sa rencontre avec le directeur du cabinet civil de la présidence de la République, Martin Belinga Eboutou.


Conformité des dossiers

«Cette fixation malsaine qu’on fait sur ma personne est tout de même surprenante. L’évocation de cet instrument rudimentaire au cours d’un meeting était une alerte en direction des pouvoirs publics. La preuve est qu’entre cette évocation et le communiqué final consacrant notre participation aux sénatoriales, le parti a pris une position intermédiaire pour l’exigence d’un dialogue politique républicain avant les sénatoriales. Ce qui a été fait.

L’essentiel pour moi n’était pas le fait de se rencontrer, mais plutôt le contenu de la rencontre…. Nous avons décidé de participer aux élections sénatoriales pour l’intérêt suprême du peuple camerounais qui impose que soient mis sur pied le Sénat et le Conseil constitutionnel que nous avons toujours réclamés depuis 1996. N’oublions surtout pas qu’en l’absence de ces deux institutions, le chaos est prévisible en cas de vacance du pouvoir».

Concernant la liste du Sdf-Littoral rejetée par Elecam, Fru Ndi fait amende honorable et assène, pince-sans-rire : «une seule liste sur huit présentées par le Sdf a été rejetée. Celle du Littoral à cause de la maladresse d’un camarade qui avait en charge de vérifier la conformité des dossiers de chaque candidat. Un mandataire se doit d’être appliqué. La politique ne se fait pas exclusivement dans les médias. Nos conseillers juridiques à la suite du rejet par Elecam ont saisi le Conseil constitutionnel pour remédier au problème qui se situe au niveau de la légalisation d’une seule pièce contenue dans le dossier d’un seul candidat» déclare-t-il, non sans lancer des flèches sur le Rdpc.


Des candidats de qualité

«Il est tout de même surprenant que les listes du parti au pouvoir aient été rejetées. Ils ont d’énormes moyens et surtout ils sont les seuls à détenir le calendrier électoral. Ce qui suppose qu’ils étaient au courant bien avant les autres, contrairement à nous qui avons mis moins de cinq jours pour constituer tous nos dossiers. On ne saurait comprendre qu’on puisse introduire dans des listes des personnes qui ont moins de 40 ans ou des personnes qui ne savent même pas que le bulletin N°3 du casier judiciaire est délivré par le tribunal et pas par un officier de police. Qu’en sera-t-il quand ils seront appelés à voter des lois sensibles et complexes au Sénat ? Cela traduit un manque de sérieux dont les conseillers municipaux devraient en tenir compte le jour du scrutin».
Sur les chances que le Sdf possède en ce qui concerne la liste que le Chairman conduit himself, dans le Nord-Ouest, Fru Ndi n’a pas fait mystère sur son optimisme et s’est voulu réaliste. «Le jeu semble déséquilibré dès le départ au vu du nombre de conseillers municipaux que nous disposons dans ces régions. La liste que je conduis est composée de sept titulaires et de sept suppléants de qualité. En raison du nombre réduit des électeurs, je puis vous dire que je gagnerai avec la majorité absolue. Nous veillerons efficacement à ce qu’il n’y ait pas du tout de fraude comme lors des dernières élections de 2007»

En tout état de cause, pour sa première bataille sur le terrain des élections en dehors des présidentielles, Ni John Fru Ndi, ne s’engage pas en victime résignée. Bien plus, il croit dur comme fer à son entrée au Sénat, pas par nomination, -ce qui est d’ailleurs possible-, mais par élection. Le verdict du 14 avril lui donnera-t-il raison?




26/03/2013
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