Sénatoriales 2013-Enjeux et batailles politiques : Présidence du Sénat : que fera Paul Biya?
Yaoundé, 11 mars 2013
© G.R.E. | L'Anecdote
C'est la grande palabre dans différents états-majors des partis politiques pour les sénatoriales annoncées le 14 avril prochain.
C'est la grande palabre dans différents états-majors des partis politiques pour les sénatoriales annoncées le 14 avril prochain. On le sait maintenant et avec grande précision que le chef de file de l'opposition, le Chairman du SDF est candidat autant que l'actuel Président de l'Assemblée Nationale, l'Honorable Cavaye Yéguié Djibril. Deux candidatures qui animent les débats dans les salons feutrés de la capitale. Pour autant qu'en fin de semaine dernière tout a failli basculer avec une espèce d'appel à la désobéissance civile orchestrée par le leader du Social Democratic Front qui appelait les Camerounais à prendre des machettes pour pallier un certain «hold up» pré-sénatorial minutieusement ourdi par le pouvoir en place. L’ambiguïté des réponses de Fru Ndi devant la presse laissait entrevoir de sérieux calculs politiques. En effet, avec recul nécessaire au terme de sa rencontre avec le NEC, l'espèce de bureau politique de son parti, Ni John Fru Ndi a offert aux Camerounais son éternelle danse Bafia. C'est-à-dire, un pied en avant, un pied en arrière. Il lui fallait une rencontre avec le Chef de l'Etat pour certainement lui faire connaître que Ntarikon a tari et qu'il fallait en rajouter un peu. Combien ? Comme d'habitude. Pour tout dire, se laisser convaincre par le Chef de l'Etat «d'aller aux sénatoriales et de demander aux Camerounais à son tour d'aller à ces dernières». Après des rencontres, le Chairman est allé jusqu'à infirmer ses intentions d'appel à la guerre à la machette. Devant ce revirement, les Camerounais moyens sont restés pour la plupart dubitatifs. Mais les analystes politiques ont tôt fait de pénétrer les contours d'une décision quelque peu inattendue. C'est que pour le leader du SDF, il s'agit véritablement du pont de la dernière chance. Après avoir officiellement déclaré ne plus se présenter à une élection présidentielle, Ni John Fru Ndi n'aurait hésité de sauter sur une occasion aussi idoine. Puisque, en dépendait sa survie politique et l'unique occasion de s’asseoir pendant 120 jours sur le fauteuil présidentiel et d'organiser des élections généralisées dans le pays. Autant, il faut le savoir, le prochain Président du Sénat camerounais sera incontestablement le N°2 du régime. Ce qu'on appelle chez nous un homme fort. D'une part et d'autre part, entendu que le Sénat sera le lieu où sera donné tout quitus avant toute promulgation de loi par le Chef de l'Etat, la présence de Ni John Fru Ndi sera pour l'opposition, l'un des moyens de tenir le régime en lieu stratégiquement important. Mais en écoutant ce qui se murmure dans les états-majors de l'opposition, il y a grincement de temps. Anicet Ekane, membre du bureau politique du MANIDEM, le Mouvement pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie, au téléphone nous affirme que le RDPC et le SDF, c'est du pareil au même. Ici et là, on semble asserter que le SDF joue le jeu du RDPC.
Mais lorsqu'on parle de bataille politique dans les différentes formations, un enseignant de l'Université de Buea évoque un possible retour au deal de la réunification qui voulait que si le Président de la République est Francophone, que le vice soit anglophone. Mais cela tient-il ? Plusieurs balaient cet argument du revers de la main.
Sali Dahirou a le profil de l'emploi, membre du bureau politique et président de section, il est à ce jour le seul dans cette anti-chambre du RDPC à détenir un mandat d'élu politique au sein du parti doublée de sa casquette de député. Le Grand Nord tout entier se reconnaitrait derrière ce peulh qui semble faire l'unanimité tant chez les chrétiens, les animistes et les musulmans. Pour y parvenir il devra démontrer au Président Biya qu'il a grandi, qu'il a mûri et qu'il s'est assagi. La preuve c'est que lui au moins a le mérite de descendre régulièrement dans l'arène avec les opposants de tous bords, les journalistes impertinents pour défendre la politique de Paul Biya et porter haut les idéaux du RDPC. C'est une carte mieux encore un joker que Paul Biya peut utiliser pour séduire la jeunesse de l'Extrême-Nord. En terme de développement auto-centré, Sali Dahirou reste l'élite du Grand Nord qui aura plus promu les ressortissants de ces régions dans les grandes écoles et qui sont près à lui retourner l'ascenseur. Si la question se posait d'autant plus que le Grand Nord vit la présence de Cavayé Yéguié Djibril comme étant quelque chose qui n'aura profité qu'a l'individu lui-même. A bien penser, c’est plus le Premier Ministère qui intéresse les Nordistes et ils sont surs qu'avec Sali Dahirou ils seront plus et mieux servis. Un joker possible. Cavaye Yéguié Djibril, actuel Président de l'Assemblée Nationale, ne souhaite aucunement perdre sa casquette de deuxième personnalité de la République. Ce qui est de nature à donner un sens à la rumeur selon laquelle, il aurait déposé une liste : Equation personnelle ou volonté de Paul Biya, de le maintenir au prestige d'éternel N°2 devant l'Eternel ? Ça va se savoir. Toujours est-il que le Grand Nord estime n'avoir rien obtenu de cet Honorable à l'Assemblée, position doublée d'une longévité à nulle autre pareille qui lui vaut l'antipathie des Camerounais d'une manière générale et du Grand Nord en particulier. Son éviction pourrait s'inscrire dans l'ordre normal des attentes. Une telle analyse se heurte aux habitudes de Paul Biya qui préfère le diable qu'il connaît au saint qu'il ne connaît pas. Quelque peu conspué par le peuple pour sa longévité à l'Assemblée Nationale, mais ayant la confiance du Chef de l'Etat. Cavaye Yéguié Djibril est attendu le 11 mars prochain à l'ouverture de la session de l'Assemblée Nationale qui, avant l'ouverture des travaux, procède d'abord à l'élection du Bureau de la session et au cours duquel sa démission est très attendue. A suivre.
© G.R.E. | L'Anecdote
C'est la grande palabre dans différents états-majors des partis politiques pour les sénatoriales annoncées le 14 avril prochain.
C'est la grande palabre dans différents états-majors des partis politiques pour les sénatoriales annoncées le 14 avril prochain. On le sait maintenant et avec grande précision que le chef de file de l'opposition, le Chairman du SDF est candidat autant que l'actuel Président de l'Assemblée Nationale, l'Honorable Cavaye Yéguié Djibril. Deux candidatures qui animent les débats dans les salons feutrés de la capitale. Pour autant qu'en fin de semaine dernière tout a failli basculer avec une espèce d'appel à la désobéissance civile orchestrée par le leader du Social Democratic Front qui appelait les Camerounais à prendre des machettes pour pallier un certain «hold up» pré-sénatorial minutieusement ourdi par le pouvoir en place. L’ambiguïté des réponses de Fru Ndi devant la presse laissait entrevoir de sérieux calculs politiques. En effet, avec recul nécessaire au terme de sa rencontre avec le NEC, l'espèce de bureau politique de son parti, Ni John Fru Ndi a offert aux Camerounais son éternelle danse Bafia. C'est-à-dire, un pied en avant, un pied en arrière. Il lui fallait une rencontre avec le Chef de l'Etat pour certainement lui faire connaître que Ntarikon a tari et qu'il fallait en rajouter un peu. Combien ? Comme d'habitude. Pour tout dire, se laisser convaincre par le Chef de l'Etat «d'aller aux sénatoriales et de demander aux Camerounais à son tour d'aller à ces dernières». Après des rencontres, le Chairman est allé jusqu'à infirmer ses intentions d'appel à la guerre à la machette. Devant ce revirement, les Camerounais moyens sont restés pour la plupart dubitatifs. Mais les analystes politiques ont tôt fait de pénétrer les contours d'une décision quelque peu inattendue. C'est que pour le leader du SDF, il s'agit véritablement du pont de la dernière chance. Après avoir officiellement déclaré ne plus se présenter à une élection présidentielle, Ni John Fru Ndi n'aurait hésité de sauter sur une occasion aussi idoine. Puisque, en dépendait sa survie politique et l'unique occasion de s’asseoir pendant 120 jours sur le fauteuil présidentiel et d'organiser des élections généralisées dans le pays. Autant, il faut le savoir, le prochain Président du Sénat camerounais sera incontestablement le N°2 du régime. Ce qu'on appelle chez nous un homme fort. D'une part et d'autre part, entendu que le Sénat sera le lieu où sera donné tout quitus avant toute promulgation de loi par le Chef de l'Etat, la présence de Ni John Fru Ndi sera pour l'opposition, l'un des moyens de tenir le régime en lieu stratégiquement important. Mais en écoutant ce qui se murmure dans les états-majors de l'opposition, il y a grincement de temps. Anicet Ekane, membre du bureau politique du MANIDEM, le Mouvement pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie, au téléphone nous affirme que le RDPC et le SDF, c'est du pareil au même. Ici et là, on semble asserter que le SDF joue le jeu du RDPC.
Mais lorsqu'on parle de bataille politique dans les différentes formations, un enseignant de l'Université de Buea évoque un possible retour au deal de la réunification qui voulait que si le Président de la République est Francophone, que le vice soit anglophone. Mais cela tient-il ? Plusieurs balaient cet argument du revers de la main.
Sali Dahirou a le profil de l'emploi, membre du bureau politique et président de section, il est à ce jour le seul dans cette anti-chambre du RDPC à détenir un mandat d'élu politique au sein du parti doublée de sa casquette de député. Le Grand Nord tout entier se reconnaitrait derrière ce peulh qui semble faire l'unanimité tant chez les chrétiens, les animistes et les musulmans. Pour y parvenir il devra démontrer au Président Biya qu'il a grandi, qu'il a mûri et qu'il s'est assagi. La preuve c'est que lui au moins a le mérite de descendre régulièrement dans l'arène avec les opposants de tous bords, les journalistes impertinents pour défendre la politique de Paul Biya et porter haut les idéaux du RDPC. C'est une carte mieux encore un joker que Paul Biya peut utiliser pour séduire la jeunesse de l'Extrême-Nord. En terme de développement auto-centré, Sali Dahirou reste l'élite du Grand Nord qui aura plus promu les ressortissants de ces régions dans les grandes écoles et qui sont près à lui retourner l'ascenseur. Si la question se posait d'autant plus que le Grand Nord vit la présence de Cavayé Yéguié Djibril comme étant quelque chose qui n'aura profité qu'a l'individu lui-même. A bien penser, c’est plus le Premier Ministère qui intéresse les Nordistes et ils sont surs qu'avec Sali Dahirou ils seront plus et mieux servis. Un joker possible. Cavaye Yéguié Djibril, actuel Président de l'Assemblée Nationale, ne souhaite aucunement perdre sa casquette de deuxième personnalité de la République. Ce qui est de nature à donner un sens à la rumeur selon laquelle, il aurait déposé une liste : Equation personnelle ou volonté de Paul Biya, de le maintenir au prestige d'éternel N°2 devant l'Eternel ? Ça va se savoir. Toujours est-il que le Grand Nord estime n'avoir rien obtenu de cet Honorable à l'Assemblée, position doublée d'une longévité à nulle autre pareille qui lui vaut l'antipathie des Camerounais d'une manière générale et du Grand Nord en particulier. Son éviction pourrait s'inscrire dans l'ordre normal des attentes. Une telle analyse se heurte aux habitudes de Paul Biya qui préfère le diable qu'il connaît au saint qu'il ne connaît pas. Quelque peu conspué par le peuple pour sa longévité à l'Assemblée Nationale, mais ayant la confiance du Chef de l'Etat. Cavaye Yéguié Djibril est attendu le 11 mars prochain à l'ouverture de la session de l'Assemblée Nationale qui, avant l'ouverture des travaux, procède d'abord à l'élection du Bureau de la session et au cours duquel sa démission est très attendue. A suivre.