Senatoriales 2013 - Duel SDF-UDC: Vers une confrontation déséquilibrée à l’Ouest
Douala, 03 avril 2013
© Guy Modeste DZUDIE | Le Messager
Un optimisme quasi-béat règne chez les candidats des deux listes. Le Sdf dispose de 105 conseillers municipaux alors que l’Udc en a plus de 200.
Contrairement au Front social démocrate (Sdf en anglais), l’Union démocratique du Cameroun (Udc) a lancé une offensive auprès des conseillers municipaux de la commune d’arrondissement de Bafoussam III à Bamougoum dimanche 31 mars dernier. A travers cette opération, ils comptent rallier les six conseillers municipaux du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) en leur faveur. Par contre, les candidats du Front social démocrate, entendent brandir la proximité sociologique avec les conseillers du Rdpc pour les convaincre à voter pour eux. Et au cours des concertations stratégiques qui ne cessent de se multiplier à différents niveaux, les responsables du Front social démocrate sont optimistes et comptent sur les votes des conseillers municipaux Rdpc. Ceux-ci entendent définir des options stratégiques pour inverser la tendance politique dans la région de l’Ouest en raflant, à défaut de la majorité, les sept sièges du sénat dans la région de l’Ouest.
C’est ainsi que les candidats du Sdf se sont réunis le 1er avril dernier au siège régional du Sdf à l’Ouest. Au cours d’une conférence de presse, ils ont tenu à faire comprendre aux uns et aux autres que les intérêts de la région de l’Ouest doivent être placés au-dessus des considérations partisanes. Jean Tsomelou, le mandataire de cette liste et ses lieutenants ont tablé sur les voies et moyens nécessaires pour fidéliser la centaine des conseillers Sdf de la Mifi, et envisager comment amener les conseillers municipaux du Rdpc, majoritaires dans la région, et ceux de l’Union démocratique du Cameroun (largement dominant dans le département du Noun), à porter leur choix sur la liste du parti du 26 mai. Ce leader compte exposer le bilan des élus du Sdf ayant exercé majoritairement dans la région de l’Ouest au terme des élections municipales de janvier 1996. Surtout que les élections sénatoriales engagent la vie de la région de l’Ouest.
Des cartes à jouer
Youmo Koupit, tête de liste de l’Union démocratique du Cameroun surfe sur ce registre. « Je suis connu à Bafoussam et dans toute la région de l’Ouest. J’y ai exercé comme responsable dans un établissement de micro-fiance. J’ai construit à Bafoussam. Les gens me connaissent dans toute la région de l’Ouest », soutient-il. C’est d’ailleurs sans complexe qu’il a conduit le jour de Pâques les élus de l’Udc auprès des conseillers municipaux de la commune de Bafoussam III. Il se voit d’ailleurs dans une posture de « vénérable ». Car il compte d’ailleurs sur le fait que l’Udc dispose de plus de conseillers municipaux à l’Ouest que le Sdf. L’on estime qu’avec plus de 200 conseillers municipaux contre les 106 du Sdf, les candidats du parti de Ndam Njoya disposent d’une avance importante. Surtout si le respect de la discipline du parti est de mise. Bernard Kouepou, président- régional de l’Udc dans la région de l’Ouest II est l’une des forces que l’Udc entend exploiter.
Surtout que son activité de camionneur à Baham dans le département des Haut-plateaux et le fait qu’il ait passé sa tendre enfance dans la Moumé près de Kekem renforce sa cote du côté du département du Hauts-Nkam. Notons que M. Ngeuheula, numéro II sur la liste Udc, est originaire de Batié toujours dans les Hauts-plateaux. Une situation que les candidats du Sdf perçoivent comme un handicap à exploiter. Pour Etienne Sonkin, les conseillers municipaux auront besoin de voter les gens qu’ils connaissent et de qui ils se sentent proches. Une manière de faire un clin deuil aux conseillers municipaux du Rdpc. Et le fait que l’Udc, sur les 5 conseillers de la liste ait investis 5 originaires du Noun est exploité par le Sdf dans une approche de séduction par la proximité sociologique et tribale. M. Koupit banalise cet argument en soulignant que sur les 14 investis de l’Udc on dénombre des originaires des Bamboutos à l’instar de Jules Ngoudem (suppléant), Dassi et Petouo de la Mifi.
Des têtes fortes
Dans les rangs du Sdf, Etienne Sonkin, maire crédité d’une certaine aura dans toute la région de 1996 à 2007, se trouve être une bonne carte à jouer par les militants du parti de Fru Ndi. De même que l’autorité traditionnelle de Paul Tchatchouang, Fo’o des Bametcha dans le groupement Bandjoun, fait partie des ingrédients qu’entendent agiter Jean Tsomelou et ses colistiers. Aussi la gestion et la publicité autour des microprojets parlementaires orchestrés par ce dignitaire et l’honorable Evariste Fopoussi Fotso constituent des éléments sur lesquels comptent surfer les potentiels sénateurs du Sdf à l’Ouest. Le passage de Jean Tsomelou comme l’un des plus jeunes députés à l’Assemblée nationale de 1997 à 2002 semble être un argument pour faire basculer les conseillers municipaux du Rdpc dans le département des Bamboutos.
Bien plus, il pourrait faire valoir son titre de président régional pour flatter l’égo des originaires de ce département ; quelle que soit leur chapelle politique. Le fait qu’il conduise cette liste est de surcroît un honneur à exploiter. Dans le département du Haut-Nkam, le Sdf compte jouer, plus, dans le registre des déçus des investitures du Rdpc. Ils entendent rallier les élus des grandes communes de Bafang, de Banka, de Kekem qui ne portent point à cœur le ministre François Xavier Ngoubeyou, tête de liste du Rdpc, mais pas visiblement très populaire à la base du parti. La fraicheur politique de Bernard Tantse Tagne constitue un socle sur lequel pourrait s’appuyer toute la liste du Sdf. Surtout que le discours sur le renouvellement du personnel politique est en rigueur. Ce d’autant qu’à l’Ouest, on est séduit par son curriculum studiorum acquis essentiellement aux Etats-Unis d’Amérique. Une aubaine que compte exploiter le Sdf.
Guy Modeste DZUDIE
© Guy Modeste DZUDIE | Le Messager
Un optimisme quasi-béat règne chez les candidats des deux listes. Le Sdf dispose de 105 conseillers municipaux alors que l’Udc en a plus de 200.
Contrairement au Front social démocrate (Sdf en anglais), l’Union démocratique du Cameroun (Udc) a lancé une offensive auprès des conseillers municipaux de la commune d’arrondissement de Bafoussam III à Bamougoum dimanche 31 mars dernier. A travers cette opération, ils comptent rallier les six conseillers municipaux du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) en leur faveur. Par contre, les candidats du Front social démocrate, entendent brandir la proximité sociologique avec les conseillers du Rdpc pour les convaincre à voter pour eux. Et au cours des concertations stratégiques qui ne cessent de se multiplier à différents niveaux, les responsables du Front social démocrate sont optimistes et comptent sur les votes des conseillers municipaux Rdpc. Ceux-ci entendent définir des options stratégiques pour inverser la tendance politique dans la région de l’Ouest en raflant, à défaut de la majorité, les sept sièges du sénat dans la région de l’Ouest.
C’est ainsi que les candidats du Sdf se sont réunis le 1er avril dernier au siège régional du Sdf à l’Ouest. Au cours d’une conférence de presse, ils ont tenu à faire comprendre aux uns et aux autres que les intérêts de la région de l’Ouest doivent être placés au-dessus des considérations partisanes. Jean Tsomelou, le mandataire de cette liste et ses lieutenants ont tablé sur les voies et moyens nécessaires pour fidéliser la centaine des conseillers Sdf de la Mifi, et envisager comment amener les conseillers municipaux du Rdpc, majoritaires dans la région, et ceux de l’Union démocratique du Cameroun (largement dominant dans le département du Noun), à porter leur choix sur la liste du parti du 26 mai. Ce leader compte exposer le bilan des élus du Sdf ayant exercé majoritairement dans la région de l’Ouest au terme des élections municipales de janvier 1996. Surtout que les élections sénatoriales engagent la vie de la région de l’Ouest.
Des cartes à jouer
Youmo Koupit, tête de liste de l’Union démocratique du Cameroun surfe sur ce registre. « Je suis connu à Bafoussam et dans toute la région de l’Ouest. J’y ai exercé comme responsable dans un établissement de micro-fiance. J’ai construit à Bafoussam. Les gens me connaissent dans toute la région de l’Ouest », soutient-il. C’est d’ailleurs sans complexe qu’il a conduit le jour de Pâques les élus de l’Udc auprès des conseillers municipaux de la commune de Bafoussam III. Il se voit d’ailleurs dans une posture de « vénérable ». Car il compte d’ailleurs sur le fait que l’Udc dispose de plus de conseillers municipaux à l’Ouest que le Sdf. L’on estime qu’avec plus de 200 conseillers municipaux contre les 106 du Sdf, les candidats du parti de Ndam Njoya disposent d’une avance importante. Surtout si le respect de la discipline du parti est de mise. Bernard Kouepou, président- régional de l’Udc dans la région de l’Ouest II est l’une des forces que l’Udc entend exploiter.
Surtout que son activité de camionneur à Baham dans le département des Haut-plateaux et le fait qu’il ait passé sa tendre enfance dans la Moumé près de Kekem renforce sa cote du côté du département du Hauts-Nkam. Notons que M. Ngeuheula, numéro II sur la liste Udc, est originaire de Batié toujours dans les Hauts-plateaux. Une situation que les candidats du Sdf perçoivent comme un handicap à exploiter. Pour Etienne Sonkin, les conseillers municipaux auront besoin de voter les gens qu’ils connaissent et de qui ils se sentent proches. Une manière de faire un clin deuil aux conseillers municipaux du Rdpc. Et le fait que l’Udc, sur les 5 conseillers de la liste ait investis 5 originaires du Noun est exploité par le Sdf dans une approche de séduction par la proximité sociologique et tribale. M. Koupit banalise cet argument en soulignant que sur les 14 investis de l’Udc on dénombre des originaires des Bamboutos à l’instar de Jules Ngoudem (suppléant), Dassi et Petouo de la Mifi.
Des têtes fortes
Dans les rangs du Sdf, Etienne Sonkin, maire crédité d’une certaine aura dans toute la région de 1996 à 2007, se trouve être une bonne carte à jouer par les militants du parti de Fru Ndi. De même que l’autorité traditionnelle de Paul Tchatchouang, Fo’o des Bametcha dans le groupement Bandjoun, fait partie des ingrédients qu’entendent agiter Jean Tsomelou et ses colistiers. Aussi la gestion et la publicité autour des microprojets parlementaires orchestrés par ce dignitaire et l’honorable Evariste Fopoussi Fotso constituent des éléments sur lesquels comptent surfer les potentiels sénateurs du Sdf à l’Ouest. Le passage de Jean Tsomelou comme l’un des plus jeunes députés à l’Assemblée nationale de 1997 à 2002 semble être un argument pour faire basculer les conseillers municipaux du Rdpc dans le département des Bamboutos.
Bien plus, il pourrait faire valoir son titre de président régional pour flatter l’égo des originaires de ce département ; quelle que soit leur chapelle politique. Le fait qu’il conduise cette liste est de surcroît un honneur à exploiter. Dans le département du Haut-Nkam, le Sdf compte jouer, plus, dans le registre des déçus des investitures du Rdpc. Ils entendent rallier les élus des grandes communes de Bafang, de Banka, de Kekem qui ne portent point à cœur le ministre François Xavier Ngoubeyou, tête de liste du Rdpc, mais pas visiblement très populaire à la base du parti. La fraicheur politique de Bernard Tantse Tagne constitue un socle sur lequel pourrait s’appuyer toute la liste du Sdf. Surtout que le discours sur le renouvellement du personnel politique est en rigueur. Ce d’autant qu’à l’Ouest, on est séduit par son curriculum studiorum acquis essentiellement aux Etats-Unis d’Amérique. Une aubaine que compte exploiter le Sdf.
Guy Modeste DZUDIE