Sénat-RDPC-Ouest: La décision de la Cour Suprême n'est pas «anti-bami»
Douala, 02 avril 2013
© BENJAMIN ZÉBAZÉ | Ouest Littoral
La décision de la Cour Suprême disqualifiant la liste RDPC pour les sénatoriales a été beaucoup commentée la semaine dernière. Malheureusement, la haute juridiction ne pouvait pas faire autrement contrairement à ce que certains «politicards» de la Région de l'Ouest veulent faire croire.
Quatre listes du RDPC avaient été rejetées par l'organe chargé de l'organisation des élections au Cameroun, ELECAM. Comme il est prévu par la loi, les partis politiques s'estimant lésés pouvaient saisir la Cour Suprême siégeant en lieu et place du Conseil Constitutionnel. Cette dernière a rendu un verdict dans lequel le rejet de la liste du RDPC à l'Ouest a ravi la vedette aux autres pour des raisons évidentes: la Région de l'Ouest fait figure d'épouvantail politique tandis que le RDPC, parti au pouvoir, a comme Secrétaire Général de son Comité central un Bamiléké qui a pris un risque inouï en plaçant sur la liste une inconnue dans des conditions ubuesques.
La Cour Suprême n'a pas pris une décision anti-bamiléké
Voulant se rattraper, le parti au pouvoir avait demandé à la Cour Suprême de l'autoriser à remplacer la candidature controversée. On a entendu depuis la décision de cette dernière rejetant la demande du RDPC des choses étranges. Nous sommes, comme l'ancien Ministre de la Justice le Vice/Premier Ministre Amadou Ali, convaincus que la justice de ce pays est «corrompue»; mais nous sommes en total désaccord avec tous ceux qui veulent «tribaliser» une décision pour masquer le faible niveau des hommes qui représentent l'Ouest au sommet du parti au pouvoir. Nous avons entendu des gens, parfois au-delà de tout soupçon dirent: «c'est parce qu'il s'agit des Bamiléké qu'on fait comme cela. Pourquoi n'a-t-on pas disqualifié les autres listes?».
On ne peut pas passer toute sa vie à rejeter la faute sur les autres. C'est quand même un Bamiléké qui a confectionné cette liste; de toutes les listes rejetées par ELECAM, c'est bien celle de l'Ouest qui portait la plus grande «tare originelle». Bien que ne sachant pas exactement ce qui a motivé les décisions des juges puisque n'ayant pas lu le contenu de la décision, on peut quand même remarquer que sur une des listes querellées, ELECAM reprochait à un candidat de n'être pas camerounais d'origine. Peut-être qu'à la Cour Suprême a-t-il pu prouver le contraire? Sur une autre, la cause du rejet portait sur l'âge d'un candidat, trente neuf ans au lieu de quarante? Peut-être a-t-il pu prouver qu'au moment du vote, il aura bien les quarante ans? De toutes les façons, ces dossiers étaient «défendables».
Comment défendre l'indéfendable?
Nous, ne sommes cependant pas naïfs; sans doute les magistrats n'ont pas voulu prendre le risque de disqualifier quatre listes du parti de l'homme qui peut décider, d'un coup de crayon, de la suite de leur carrière. Mais comment défendre une liste dans laquelle figurait le dossier d'un candidat où un «faux grossier» (extrait de casier judiciaire) servait à prouver sa probité? Comment ne pas penser que ce «faux» avait pour objectif de masquer le contenu du «vrai» extrait de casier N° 3? Peut-être faut-il rappeler que l'existence de la production de ce document vise à éviter l'élection d'un individu privé de ce droit par une condamnation de justice. Si la Cour Suprême avait permis à la liste du RDPC-Ouest de concourir malgré cette entorse grave, imagine-t-on l'ampleur du scandale si on apprenait par la suite que cette candidate était une reprise de justice par exemple? Le faux document produit par le RDPC avait l'effet d'un cancer foudroyant dans la mesure où il «infectait» la liste entière de ce parti dans la région de telle sorte qu'il n'y avait plus grand-chose à sauver.
Les juges n'ont pas pu ou voulu prendre un tel risque et pour une fois, il faut les en féliciter eux qui, dans le contentieux électoral, agissent très souvent avec plus de chauvinisme et de mauvaise foi que des militants encartés du RDPC. Un seul vrai mot pour eux: «continuez».
Ce n'est quand même pas de leur faute si la hiérarchie d'un parti qui dirige le pays depuis trente années et une candidate au poste de sénateur ne savent pas qu'un casier judiciaire, comme son nom ne «l'indique d'ailleurs pas», est signé par une autorité judiciaire. Ce n'est pas de leur faute si un peuple aussi dynamique, vaillant et travailleur est représenté le plus souvent par autant de médiocrité.
© BENJAMIN ZÉBAZÉ | Ouest Littoral
La décision de la Cour Suprême disqualifiant la liste RDPC pour les sénatoriales a été beaucoup commentée la semaine dernière. Malheureusement, la haute juridiction ne pouvait pas faire autrement contrairement à ce que certains «politicards» de la Région de l'Ouest veulent faire croire.
Quatre listes du RDPC avaient été rejetées par l'organe chargé de l'organisation des élections au Cameroun, ELECAM. Comme il est prévu par la loi, les partis politiques s'estimant lésés pouvaient saisir la Cour Suprême siégeant en lieu et place du Conseil Constitutionnel. Cette dernière a rendu un verdict dans lequel le rejet de la liste du RDPC à l'Ouest a ravi la vedette aux autres pour des raisons évidentes: la Région de l'Ouest fait figure d'épouvantail politique tandis que le RDPC, parti au pouvoir, a comme Secrétaire Général de son Comité central un Bamiléké qui a pris un risque inouï en plaçant sur la liste une inconnue dans des conditions ubuesques.
La Cour Suprême n'a pas pris une décision anti-bamiléké
Voulant se rattraper, le parti au pouvoir avait demandé à la Cour Suprême de l'autoriser à remplacer la candidature controversée. On a entendu depuis la décision de cette dernière rejetant la demande du RDPC des choses étranges. Nous sommes, comme l'ancien Ministre de la Justice le Vice/Premier Ministre Amadou Ali, convaincus que la justice de ce pays est «corrompue»; mais nous sommes en total désaccord avec tous ceux qui veulent «tribaliser» une décision pour masquer le faible niveau des hommes qui représentent l'Ouest au sommet du parti au pouvoir. Nous avons entendu des gens, parfois au-delà de tout soupçon dirent: «c'est parce qu'il s'agit des Bamiléké qu'on fait comme cela. Pourquoi n'a-t-on pas disqualifié les autres listes?».
On ne peut pas passer toute sa vie à rejeter la faute sur les autres. C'est quand même un Bamiléké qui a confectionné cette liste; de toutes les listes rejetées par ELECAM, c'est bien celle de l'Ouest qui portait la plus grande «tare originelle». Bien que ne sachant pas exactement ce qui a motivé les décisions des juges puisque n'ayant pas lu le contenu de la décision, on peut quand même remarquer que sur une des listes querellées, ELECAM reprochait à un candidat de n'être pas camerounais d'origine. Peut-être qu'à la Cour Suprême a-t-il pu prouver le contraire? Sur une autre, la cause du rejet portait sur l'âge d'un candidat, trente neuf ans au lieu de quarante? Peut-être a-t-il pu prouver qu'au moment du vote, il aura bien les quarante ans? De toutes les façons, ces dossiers étaient «défendables».
Comment défendre l'indéfendable?
Nous, ne sommes cependant pas naïfs; sans doute les magistrats n'ont pas voulu prendre le risque de disqualifier quatre listes du parti de l'homme qui peut décider, d'un coup de crayon, de la suite de leur carrière. Mais comment défendre une liste dans laquelle figurait le dossier d'un candidat où un «faux grossier» (extrait de casier judiciaire) servait à prouver sa probité? Comment ne pas penser que ce «faux» avait pour objectif de masquer le contenu du «vrai» extrait de casier N° 3? Peut-être faut-il rappeler que l'existence de la production de ce document vise à éviter l'élection d'un individu privé de ce droit par une condamnation de justice. Si la Cour Suprême avait permis à la liste du RDPC-Ouest de concourir malgré cette entorse grave, imagine-t-on l'ampleur du scandale si on apprenait par la suite que cette candidate était une reprise de justice par exemple? Le faux document produit par le RDPC avait l'effet d'un cancer foudroyant dans la mesure où il «infectait» la liste entière de ce parti dans la région de telle sorte qu'il n'y avait plus grand-chose à sauver.
Les juges n'ont pas pu ou voulu prendre un tel risque et pour une fois, il faut les en féliciter eux qui, dans le contentieux électoral, agissent très souvent avec plus de chauvinisme et de mauvaise foi que des militants encartés du RDPC. Un seul vrai mot pour eux: «continuez».
Ce n'est quand même pas de leur faute si la hiérarchie d'un parti qui dirige le pays depuis trente années et une candidate au poste de sénateur ne savent pas qu'un casier judiciaire, comme son nom ne «l'indique d'ailleurs pas», est signé par une autorité judiciaire. Ce n'est pas de leur faute si un peuple aussi dynamique, vaillant et travailleur est représenté le plus souvent par autant de médiocrité.