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Le 12 juin 2013 dernier, c'est un coup de fil qui réveille le doyen d'âge Moukete qui se demandait encore quelle surprise lui réservait «ce terrible pays». Mais c'était pour apprendre comme plusieurs personnalités de haut vol du Rdpc, que le groupe parlementaire de la Haute Chambre à l'image de celui de la Chambre Basse se réunirait dès le début de l'après-midi pour la désignation du candidat du parti à la tête du Premier Sénat camerounais. Entre temps à Yaoundé, les téléphones crépitent dans les salons feutrés de la capitale. Surtout que la veille, il se chuchotait de bouches à oreilles que le Secrétaire national à la communication, le Ministre Jacques Fame Ndongo qui était resté «de longues heures au téléphone avec le chef du parti» selon un activiste qu'on ne présente plus dans les milieux propagandistes du parti avait, le nom de la personnalité sur qui, Son excellence Paul Biya, Président de la République et Chef du parti avait jeté son dévolu. Du coup, dès 13H00, chacun des intéressés à l'appel, et qui savait qu'il n'y aura ni débats, ni casting et encore moins d'élections, prend place au Palais de verre. L'occasion est ultime. De part et d'autre, des clins d'œil et des hochements de têtes donnent clairement à penser que depuis l'annonce du moment fatidique, l'on s'est parlé assez suffisamment au téléphone. En public comme en privé. Dès qu'arrive le Secrétaire Général du parti et la forte délégation de conseillers et de secrétaires nationaux qui l'accompagne, le silence se fait de plus en plus pressent et chacun retient son souffle. Jean Nkuété passe à des civilités puis, c'est au tour du doyen d'âge et, finalement au Secrétaire national à la communication qui annonce que Paul Biya a choisi Peter Mafany Musonge comme Président du groupe parlementaire du Rdpc à la Chambre Haute. Plusieurs personnes roulent les yeux dans les orbites. La chose parait invraisemblable d'autant que dans les contenus d'autant de journaux et dans les commentaires et débats télé et radio diffusés l'ancien Premier Ministre était présenté comme l'un des favoris de premier plan. Aussi, les Sénateurs Rdpc présents commencent-ils à se perdre en conjecture. «Avec Biya, on aura tout vu» s'exclame l'un d'entre eux, ressortissant du Sud du pays. L'effet de surprise non encore dissipée, l'on apprendra tour à tour que sont désignés Vice-Président, le Sénateur Zang Oyono Calvin et Secrétaire, Marava Abdoulaye Wouyack. Voilà pour le bureau de séance.

Du coup, on se perd en conjecture avec au bout de la langue, la question de savoir: qui sera donc le candidat Rdpc à la présidence du Sénat? Dans la salle, Ministres, Gouverneurs, Députés, Préfets et mêmes des journalistes se perdent en conjectures. Des noms défilent. On Parle de Simon Achidi Achu. Un fidèle aux idéaux du parti et très proche de Biya. Il aura bouleversé les tendances dans le Nord -Ouest lors de la présidentielle du 09 octobre 2011. D'autres pensent que le Littoral trouvera une place honorable dans l'échiquier politique camerounais, avec la désignation de Tobbo Eyoum Thomas. C'est plutôt René Zé Nguelé l'un des anciens dans la territoriale... Dans la lancée, reviennent les noms de Madeleine Tjouès, Ibrahim Mbombo Njoya... Le tollé est général, obligeant Jean Nkuété à un rappel à l'ordre avec au bout une recommandation: Tous les suffrages à celui qui sera désigné. Près de 45 minutes après, le Président de séance annonce avoir le pli portant désignation du candidat du Rdpc remis par le Secrétaire Général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh. La surprise est totale ! C'est Niat Njifendji. On se regarde, on a de la peine à applaudir. Quelqu'un dans la salle souffle: «Biya n'a pas fini de surprendre...». Et pour cette fois, la surprise ne sera pas seulement de taille mais lourde de signification.


Le vrai film de l'enterrement de Jean Nkuété et de ses complices

Dès qu'est lancée l'idée de la désignation des membres Rdpc pour la constitution du bureau du tout Premier Sénat camerounais, tout de suite, des puissants réseaux d'enjeux souterrains dans le parti du Chef de l'Etat se sont mis en branle. Et du coup, on a vu défiler à longueur de journées, moult émissaires vers le Palais des Congrès de Yaoundé, siège du Rdpc. Notamment au bureau du Secrétariat général où, selon toute vraisemblance, tout sera décidé. Parallèlement, au Minatd où trône le Ministre Emmanuel René Sadi, l'ancien Secrétaire Général du parti, il s'agit de véritables réunions politiques. Paul Biya qui n'ignore rien des mesquineries de la plus part de ses lieutenants est en Europe en séjour privé.

Dès son retour au pays, il convoque une réunion d'urgence avec le Secrétaire Général du parti Jean Nkuété et le Secrétaire Général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh. Pendant la séance de travail, Jean Nkuété présente la liste qu'il pense être la plus adéquate au chef du parti. Selon des sources exclusives au journal l'Anecdote, la liste de Jean Nkuété présentait comme candidat à la présidence du Sénat, Peter Mafany Musonge, comme 1er Vice-Président Sylvestre Naah Ondoa, autre Vice–Président Mompea pour l'Est et Zang Oyono, pour ne citer que les plus en vue. Paul Biya aussi muet qu'une carpe reçoit la liste. La séance de travail se termine sans anicroches et dans le calme. Autre liste pas des moindre, est celle proposée par Emmanuel René Sadi qui croit toujours être le «fils à papa», a pour candidat le roi des Bamouns Ibrahim Mbombo Njoya. Tel est l'enjeu au moment où le chef du parti doit prendre une décision.

Côté Jean Nkuété on est rassuré. Le champagne se prépare, les bouquets de fleurs aussi. Côté Ibrahim Mbombo Njoya tout est revu jusqu'au design près. Il est même commis un gendarme habillé jusqu'aux gants de célèbres circonstances. Emmanuel René Sadi le parrain invite par téléphone. Là encore, des bouquets de fleurs de toutes tailles sont préparés. Arrive le jour fatidique. Le bureau politique du Rdpc se réuni au Palais des Congrès. Jacques Fame Ndongo, le Secrétaire national à la communication reçoit la chemise comprenant le bureau du groupe parlementaire du Rdpc. Il l'ouvre et la referme aussitôt. Complètement hagard. Le célèbre Monkam qui avait failli lors du troisième congrès ordinaire du Rdpc mettre tout sens dessus dessous à cause des calculs mesquins, et qui s'aperçoit de tout l'embarras du Ministre Fame Ndongo crie à ce dernier à haute voix, «Lit ce qui est écrit!» Le Secrétaire national à la communication obligé, déclare que Peter Mafany est Président du groupe parlementaire. La bonhomie de l'ancien Premier Ministre se transforme illico en tristesse. Et c'est totalement froissé qu'il accueille la nouvelle. Jean Nkuété croit qu'il s'agit d'un mauvais rêve. Entre temps, René Sadi attend. Fame poursuit la lecture «Vice-Président: Calvin Zang Oyono», le regard de Jean Nkuété s'assombrit d'avantage. Et puis «Secrétaire Marava Abdoulaye Wouyack». Et c'est finalement dans une atmosphère d'interloqués que le bureau politique regagne le Palais de verre de Ngoa-Ekelle.

Personne ne sait alors l'identité du candidat choisi par le Chef du parti. Là, le Président de séance reçoit des mains du Secrétaire Général de la présidence de la République, le pli contenant le nom du Président du Sénat. Personne n'est au faite de son identité. Peter Mafany Musonge frustré, ouvre le pli fermé et annonce que c'est Niat Njifendji. Le rêve d'Ibrahim Mbombo Njoya s'écroule. Son gendarme et garde de corps prend la poudre d'escampette. René Sadi arrêt de passer les invitations au téléphone. Mafany renvoie épouse, famille et bouquet de fleurs à la maison. Ici et là, des bouquets de fleurs tombent. Le clan Sadi est ouvertement en colère. Une fois de plus, Monkam et Sadi essuient un échec cuisant. Les tripatouillages n'ont pas payé. C'est le prélude à une fin politique grave. De l'autre côté, les bétis expriment leurs mécontentements.

Paul Biya venait une fois de plus de démontrer qu'il est le seul maître à bord et non influençable par qui que ce soit. Pour qui connaît le locataire d'Etoudi, les jours de Jean Nkuété sont désormais comptés au Secrétariat Général du Rdpc pour autant que la présidence du Sénat est finalement devenue à l'Ouest du pays. Et qu'il aura démontré à suffire que comme ami du Chef de l'Etat, il ne le connaît finalement pas. Même d'un iota. Le Sud actuellement réclame ouvertement sa place au soleil du Rdpc: Au Secrétariat général. Leçon, voilà qui est le Chef de l'Etat camerounais que personne ne maîtrise finalement dans le sérail politique du pays et même pas ailleurs.