Selon La Lettre du continent, Le cas Michel Atangana abordé par Hollande et Biya

DOUALA - 17 OCT. 2012
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager

Dans son numéro 644 du 15 octobre 2012, le confidentiel français revient entre autres sur les sujets ayant meublé la « rencontre au sommet » entre les présidents français et camerounais le 13 octobre 2012 à Kinshasa en marge du 14e sommet de la Francophonie.

Dans son numéro 644 du 15 octobre 2012, le confidentiel français revient entre autres sur les sujets ayant meublé la « rencontre au sommet » entre les présidents français et camerounais le 13 octobre 2012 à Kinshasa en marge du 14e sommet de la Francophonie.

L’Ambassadeur de France est adoubé par son patron. C’est le prisme choisi par quelques diplomates du Quay d’Orsay contactés via email par Le Messager après la lecture d’une dépêche de La Lettre du Continent révélant une partie du contenu des échanges entre le président français et son homologue camerounais. Laquelle dépêche informe qu’ « avec Paul Biya, François Hollande a longuement évoqué le cas Michel Atangana» alors qu’ « aucun chef d'Etat français n'avait jusqu'à présent abordé frontalement le sujet ». Plus loin le célèbre confidentiel note que « Paul Biya n'a pas réagi, se contentant d'écouter son homologue». A croire La Lettre du Continent et des diplomates en poste au Quay d’Orsay, le dossier Atangana est ainsi porté par le sommet de l’Etat français qui subi depuis quelques mois, d’après les mêmes sources, les pressions de la presse hexagonale et de parlementaires.

Quelques signaux de ce soutien précieux à Michel Thierry Atangana incarcéré au secrétariat d’Etat à la Défense (Sed) depuis 1997 pour, officiellement, détournement de deniers publics avaient déjà été perçus derrière le communiqué de l’ambassadeur de France Bruno Gain réagissant le 5 octobre 2012 à une nouvelle condamnation à une peine de prison de 20 ans de son compatriote. Le diplomate français certainement courroucé de savoir que Michel Atangana écopait d’une nouvelle peine pour les mêmes faits qu’en 1997 sortait des formules convenues de la diplomatie pour exprimer vertement sa « déception » et inviter les autorités camerounaises à tenir compte des dispositions prévues par la loi pour permettre au Franco-camerounais de bénéficier de clémence. En off, des diplomates français en poste à Yaoundé évoquent notamment la grâce présidentielle. Mais pour l’heure, le célèbre détenu du Sed n’a pas encore sollicité cette faveur présidentielle. Puisque ses avocats se sont pourvus en cassation de la décision en premier ressort, rendu par le Tribunal de grande instance du Mfoundi. La section spécialisée de la plus haute juridiction du Cameroun a 6 mois pour se prononcer conformément aux dispositions de la loi créant le tribunal criminel spécial qui se saisit dès ce 17 octobre 2012 de toutes les affaires relevant d’un détournement de biens publics supérieur ou égal à 50 millions Fcfa.

Côté camerounais, aucun officiel -dont un ayant assisté à l’audience Hollande/Biya- contacté par Le Messager n’a voulu commenter la dépêche de La Lettre du Continent et les confidences de fonctionnaires du Quay d’Orsay. Elles ont toutes renvoyé votre journal à l’interview accordée par Paul Biya au sortir de son entrevue avec François Hollande. De fait, le président camerounais donnait une interview à bâtons rompus à la Crtv et Cameroon-tribune juste après l’audience avec François Hollande. Le chef de l’Etat camerounais mentionnant ce qui à son goût paraissait les sujets les plus importants de l’échange, notait qu’il a invité son homologue français à se rendre en visite officielle au Cameroun après avoir confié aux journalistes des médias d’Etat qui l’entretenaient que l’occasion a permis à son hôte et lui de faire le tour de la coopération.

Rodrigue N. TONGUE


L’intégralité de la dépêche

France/Cameroun/Congo-B: Sassou et Biya malmenés par Hollande

Le 15/10/2012 - Reçus tour à tour pendant un quart d'heure par François Hollande le 13 octobre en marge du 14e Sommet de la francophonie, les présidents congolais Denis Sassou Nguesso et camerounais Paul Biya ont eu droit respectivement à une "sortie" sur les droits de l'homme et une fin de non-recevoir sur un sujet sensible de la part du président français. Avec Paul Biya, François Hollande a longuement évoqué - pour mieux le défendre- le cas de Michel-Thierry Atangana , Français emprisonné depuis 1997 dans l'affaire Epervier. Le 4 octobre, ce dernier, défendu à Paris par Rémi Barousse (cabinet Froment-Meurice & associés), a écopé d'une nouvelle peine de vingt ans de prison après un procès expéditif. Aucun chef d'Etat français n'avait jusqu'à présent abordé frontalement le sujet. Paul Biya n'a pas réagi, se contentant d'écouter son homologue.

Côté congolais, Sassou a pris les devants dès le début de la rencontre en se plaignant de l'affaire des Biens mal acquis, qui "pose un problème dans la relation bilatérale". Le président congolais s'est dit "victime d'un acharnement". François Hollande lui a rétorqué qu'il ne fera pas obstacle à la justice sur ce dossier, confirmant des propos tenus le 12 octobre, à Dakar, lors de la conférence de presse ayant ponctué son entretien avec Macky Sall. Le président français avait alors affirmé devant les journalistes : "Nous serons intraitables dans cette affaire et refuserons toutes pressions et espèce d'influence". Les questions économiques, en particulier les projets de l'Agence française de développement (Afd), ont également été abordées au cours de ces deux entretiens organisés dans la salle de la délégation française à l'Assemblée du peuple de Kinshasa.



17/10/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres