Sécurité sociale : Vers une cessation de paiement à la Cnps en 2018
L’alerte a été donnée au cours d’un diner débat organisé à Douala, par la Cnps pour restructurer la sécurité sociale.
C’est
l’une des grandes informations donnée mardi, 29 novembre 2011 dans la
salle de conférence du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam).
«En 2009, la Cnps a ordonné une étude actuarielle de son système qui
arrivait à bout de souffle. Cette étude a conclue que, si des efforts
d’ajustement n’étaient pas consentis, on s’acheminerait vers une
cessation de paiement vers 2018. En clair, le moment est venu de changer
les paramètres pour assurer la viabilité financière du système à moyen
et à long terme», notait pour le déplorer Noel Mekulu Mvondo Akame,
directeur général de la Cnps au cours du diner-débat organisé au Gicam.
Le thème, «la problématique de la sécurité sociale au Cameroun ; enjeux,
défis et perspective», n’était donc pas anodin.
Tout au long de la
soirée, le Dg de la Cnps du Cameroun, Bernard N’doumi, Dg de la Cnps de
Côte d’Ivoire, Henri Ewélé, contrôleur général à Chanas assurance ont,
chacun pour sa part, proposer des solutions pour une restructuration de
la Cnps tout en améliorant la qualité de la sécurité sociale des
travailleurs. De nombreuses propositions ont ainsi été faites.
Il
s’agit, pour le Dg de la Cnps Cameroun de «relever le taux de
cotisation qui devrait dépasser les 13% ; relever le plafond qui est de
300.000 Fcfa à 750.000Fcfa ; changer la durée de cotisation en passant
de 15 ans à 20 ans tout en modifiant l’âge de la retraite». Des choix
qu’il explique par le fait qu’ «en trois ans et 1 mois, de retraite, on
aura perçu tout ce qu’on aura cotisé en 15 ans». Cependant, selon Henri
Ewélé, l’espérance de vie après la retraite est de 14 ans.Une série de
réformes est annoncée par Noel Mekulu Mvondo Akame et qui préconisent
l’extension de la couverture, l’instauration de la couverture maladie,
la gestion privée de la Cnps, une caisse des fonctionnaires et la
révision des paramètres de cotisation et de prestations.
Pourtant,
Henri Ewélé contrôleur général à Chanas assurance qui exposait les
préoccupations des entreprises n’a pas caché son «inquiétude sur le
devenir de l’entreprise avec la sécurité sociale».
Il cite comme
inconvénient de la sécurité sociale, la hausse du coût de production
entrainant l’affaiblissement de la compétitivité des entreprises ; la
fraude à l’assurance ; l’incertitude des financements. Ce d’autant plus
qu’ «en 2010, les sociétés d’assurance ont émis 23.3 milliards Fcfa de
prime d’assurance maladie-accident avec une charge sinistre de 16.5
milliards Fcfa. Ce qui représente 0.0025% du Pib du Cameroun évalué à
11.655 milliards Fcfa. L’assurance retraite complémentaire émis par les
sociétés camerounaises en 2010 est de 9.3 milliards Fcfa en 2010 alors
que seulement 10% de la population camerounaise est couverte par le
système actuel de sécurité sociale», note Henri Ewélé.
Blaise Djouokep