C’est la principale résolution adoptée lors de la 17ème session de la Commission nationale consultative du travail, qui s’est tenue les 16 et 17 juillet à Yaoundé. Le texte prévoit également le déplafonnement des cotisations sociales de 300 à 700.000 Fcfa. L’application de ces mesures reste cependant suspendue à un décret du gouvernement.
Houleux, les débats l’ont été pendant deux jours dans la salle des conférences du ministère du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss), entre le maître des céans, les organisations patronales et les syndicats des travailleurs. Hier en début d’après-midi, le procès-verbal de la 17ème session de la Commission nationale consultative du travail est signé par les 15 membres statutaires. Le document prévoit que soit revalorisé de 29% le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig). Celui-ci devrait passer de 28.525 Fcfa à 36.270 Fcfa. Une revalorisation à l’arrachée coté employeur et à minima selon les regroupements syndicaux. Ces derniers exigeaient un arrimage du Cameroun aux normes de l’Organisation internationale du travail (Oit) pour plafonner le Smig « tout au moins à 62. 000 Fcfa ». Hurlements du patronat qui brandit des contraintes de production et la pression fiscale pour garder le Smig en l’état. La pomme est finalement coupée en deux : 36.270 Fcfa soit une augmentation de 29%. Mais pour avaler la douloureuse, les organisations patronales demandent au gouvernement « des mesures d’accompagnement d’ordre fiscal et social ».
« C’est une perte de temps »
Cependant, à en croire les syndicats des travailleurs, ce n’est que le premier round. « Nous disons clairement que nous ne sommes pas satisfaits. Nous avons clairement exigé un minimum 62.000 Fcfa compte tenu du coût de la vie » tempête Tangono Antoinette de la Cct. Elle reconnait tout de même que les arguments du patronat, qui soulève l’environnement économique difficile, sont aussi pertinents. « Il vaut mieux un ‘tient que deux ‘tu l’auras’ » finit-elle par admettre.
La seconde grande mesure prise par cette Commission explique cette capitulation des syndicats sur le Smig : le relèvement du plafond de l’assiette des cotisations sociales de 300.000 à 750.000 Fcfa dans les branches des pensions vieillesses et invalidité. « Au-delà du Smig, c’est une grande avancée » se félicite la représentante de la Cct. Mais plaide-t-elle, « il ne faut pas que l’application de ces mesures tardent. Nous demandons que toutes les conclusions arrêtées dans le procès verbal soient appliquée au plus vite ». Jean Marc Bekoko de la Csp est plus tempéré, à la limite pessimiste, sur la partition que doit maintenant jouer le gouvernement. « La Commission nationale consultative du travail n’a pas grand intérêt, ses avis ne comptent pas, c’est une perte de temps, brocarde-t-il, on n’est pas sûr que le gouvernement va entériner ces résolutions ».
Il poursuit en rappelant « qu’il ya’ un an on a déposés un projet de loi sur les syndicats ». Le texte se trouve depuis bloqué à la primature. Non seulement il est bloqué, mais il est en train d’être caviardé. Tous les regards sont tournés vers le Comité du dialogue social récemment crée par le gouvernement, car pensent les syndicalistes, « c’est là-bas que nous ferons vraiment entendre nos voix ! ». Ca va chauffer… ! On verra bien. Sauf si le Cameroun enfin change. En bien.