Alors que le Boko Haram a réussi à diviser considérablement la sécurité camerounaise avec des guerres intestines sur le contrôle du renseignement et des opérations sur le terrain, Paul Biya vient de sortir une nouvelle carte.
Selon plusieurs informations, le Chef de l’Etat devant la menace récurrente de la secte islamique Boko Haram qui sévit pour l’instant à l’Extrême Nord du Cameroun, s’est fait informer sur plusieurs incongruités remarquées depuis l’arrestation grandeur nature et inédite de plusieurs combattants de cette secte et de leurs interrogatoires effectués par l’armée camerounaise. Il serait ressortit de cette activité militaire que les insurgés parleraient couramment l’anglais et seraient en partie ressortissant de l’Extrême Nord du Cameroun. Cet exercice qui aura permis de conclure d’après plusieurs sources à une préparation minutieuse d’infiltration de la sécurité présidentielle via le General Ivo Desancio lui aussi originaire de l’Extrême Nord par la filiation de son père (sa mère étant elle de la zone anglophone du Cameroun). Cette information aurait définitivement permis à Paul Biya de prendre des mesures draconiennes pour ne pas se retrouver dans une mauvaise posture plus tard.
Info ou intox ?
Pour les habitués d’intrigues qui entourent généralement la gestion
du renseignement et du pouvoir au Cameroun, s’il est avéré que les
combattants de la secte islamique qui sévit dans l’Extrême Nord sont
d’origines Kanuri et Haoussa et parlent ses deux dialectes, il n’est pas
exclu qu’ils puissent exister dans leurs rangs quelques miliciens
recrutés çà et là dans plusieurs pays au regard des différents conflits
qui les ont vu arriver tel du pain béni pour les putschistes comme en
RCA. Mais loin de voir s’estomper même avec l’appui des alliés tels que
le Tchad, le Nigeria et le Niger, la nocivité de la secte islamique Boko
Haram qui n’a jusqu’ici jamais revendiqué quoi que ce soit, il est
évident de comprendre que la pression sur le pouvoir d’Etoudi ne
s’estompera qu’après « l’abdication » de Paul Biya. Aujourd’hui au
regard de l’enchainement des malheurs qui frappent curieusement à un
moment précis certains pays très proche du Cameroun signataires d’une
coopération militaire lors des assises de Yaoundé conclus sur un accord
conjoint bien murit, l’on pourrait pousser la réflexion jusqu’à penser
qu’un mot serait passé chez quelques-uns d’entre eux afin d’éviter Paul
Biya, considéré à tort ou à raison comme une répugne au regard de sa
longévité au pouvoir poussant dans les tréfonds chaque jour le Cameroun
définit par excellence comme un « pays prospère et riche » par les
occidentaux soucieux de remettre au peuple les clés de leur croissance
économique.
Le voyage du Sommet Afrique/Etats-Unis n’ayant que permis au monde
entier de confirmer la haine qu’entretient une bonne franche de
camerounais de la diaspora, porte-voix de leurs frères restés au pays et
qui ne peuvent « ouvrir leurs bouches » au risque de se voir infliger
de violentes représailles officieuses d’un régime aux abois, il n’est
pas curieux de constater qu’aucun contrat n’a pu être signé par les
investisseurs camerounais et ceux américains au regard de l’immixtion
des politiques dans les affaires alors qu’ils n’ont aucune idée des
réalités camerounaises.
Requiem
Un lourd climat de suspicion et de traitrise entretenu par les dirigeants camerounais permet à ce jour de tirer la conclusion selon laquelle il ne serait pas possible de défendre le Cameroun contre une attaque rebelle si l’avenir et les prémices d’une fin de règne s’accentuent. Dans le contexte camerounais, la réalité de l’embourgeoisement des hauts gradés camerounais se vérifie désormais sur le terrain avec l’information selon laquelle plusieurs soldats protégés par certains d’entre eux ont refusé catégoriquement d’aller au front au risque de se voir imposé une guerre dont l’issue finale n’est jusqu’ici pas connue. Lors de l’attaque de Bargaram ou Kolofata selon certaines sources, le dispositif sécuritaire dans la ville a été levé plusieurs fois et définitivement après la confirmation de la présence dans la ville des miliciens de la secte islamique Boko Haram. A-t-on voulu évité un affrontement frontale avec les adeptes de Boko Haram dans cette petite ville proche du Nigeria ou décision stratégique du Haut commandement militaire pour limiter les dégâts devant l’objectivité ambigüe et le dessein jusqu’ici non déterminé de la nébuleuse ? Question qui est resté jusqu’à la décision finale du Chef des Armées d’autoriser et de déployer à l’Extrême Nord une véritable force de feu qui devrait dans les prochains jours jouer un rôle déterminant face à ces attaques asymétriques et surprises de Boko Haram
Devant un tel constat et afin de se préparer au pire et au-delà de toutes ces turpitudes de fin de règne, le principal à noter est actuellement la réaction de Paul Biya qui, devant toutes les informations fournies plus haut à aujourd’hui décidé de mettre en quarantaine le General Ivo Desancio seul protecteur et jadis détenteur de la dernière information sécuritaire pour sa survie. Que s’est-il passé pour en arriver à cela ? Notre source parle de la panique qui a emparé le Chef de l’Etat. Désormais soutient-il, Paul Biya permet de faire graviter très proche de lui le BIR et la GP qui n’avait le droit il y a quelques années de traverser le cordon sécuritaire, chasse gardée de la DSP (Direction de sécurité présidentielle). Dans sa nouvelle politique sécuritaire, pas question de voir uniquement ses « gorilles » autour de lui ou très proche de lui car l’heure étant grave.
Dans l’histoire de la sécurité présidentielle, la Direction de la sécurité présidentielle, considéré comme dernier rempart pour atteindre le Chef de l’Etat camerounais s’est toujours trouvé en nombre modeste numériquement raison pour laquelle la cooptation dans ce « corps particulier » se fait de façon minutieuse. En l’adjoignant d’autre force de défense, le Chef de l’Etat selon plusieurs observateurs se met en danger car auparavant il n’était possible de se procurer une arme et des munitions en leur présence sans qu’il ne fasse un contrôle d’usage et ne donne l’autorisation. Lors des sorties du pays, il est désormais coutume de voir en premier rideau sécuritaire les éléments de la brigade du quartier général suivi de ceux de la garde présidentielle qui sont talonnés par le BIR et enfin la DSP qui n’exerce plus aucun contrôle sur le déploiement de ces autres troupes. Que va-t-il se passer dans ce cas précis où la possibilité d’infiltration d’éléments incontrôlables autour du Chef de l’Etat via ces autres corps de défense se passe ? Question centrale à l’heure où notre pays entame un autre virage sécuritaire. Affaire à suivre.