Sécurité présidentielle: Pétards mouillés sur le Général Ivo Desancio Yenwo

Yaoundé, 13 août 2013
© GRE | L'Anecdote

Fidèle parmi peu du Président de la République, l'officier général de gendarmerie confirme, en tant que directeur de la sécurité présidentielle, le vieil adage qui dit: la peur du gendarme est le début de la sagesse. Des apprentis sorciers viennent d'en essuyer un sacré coup de froid en tentant des bruits de bottes au cœur de la Dsp.

Depuis bientôt dix jours, le Général Ivo Desancio Yenwo aura été au centre de plusieurs publications de la presse nationale. Certaines, évoquant un état de désuétudes profond auprès du chef de l'Etat et de son épouse pendant que d'autres à la plume cocasse, poussaient le bouchon plus loin dans des analyses fortement trempées au vitriol annonçant la déchéance tous azimuts de ce Général de gendarmerie à cause de détournements de fonds alloués aux éléments de la Dsp. On faisait alors valoir la thèse d'un mécontentement autour et au sein de la sécurité présidentielle. Des projections et des affirmations balayées d'un revers de la main par des sources crédibles qui affirmaient preuves à l'appui qu'il n'y avait pas de problèmes à la Dsp. Si ce n'était qu'un complot des Bais dont l'essentiel était de faire sauter les verrous des relations profondes et sincères entre ce compatriote de souche anglophone et le chef de l'Etat Paul Biya. Quelques noms sont cités: on parle d'un colonel muté à L'Est du pays et d'un autre à retrouver au Quartier général. Animateurs d'une fronde qui semble ne pas aboutir du fait que depuis ce qu'on est convenu d'appeler la tragédie des Bétis par les Bétis, Paul Biya ne semble plus céder aux chantages, ni écouter les chants de Cygnes. On se souvient qu'il y a quelques années, le Général Ivo Desancio Yenwo Directeur adjoint de la sécurité présidentielle à cause d'intrigues savamment montés, avait Ce muté dans le Sud du pays. Quelques mois seulement après, il avait été rappelé aux côtés du Chef de l'Etat comme Directeur de la sécurité présidentielle. Ce rappel suffirait pour biens des comploteurs d'être méfiants car, ne sachant pas les réalités d'actualités entre ce Général de gendarmerie et le Chef de l'Etat.

La présence du Général Ivo Desancio Yenwo à deux pas de Paul Biya depuis plus de 25 ans, au point d'en devenir la silhouette lors des apparitions publiques du Chef de l'Etat, commence par une histoire macabre. Celle d'une insurrection dans les casernes ayant mis en péril la vie physique du président de la République et la vie de la nation. Des évènements douloureux à rappeler mais que l'on ne peut éluder quand il s'agit de parler du Général Ivo. C'était le 6 avril 1984, alors que le palais présidentiel est assiégé par les soldats mutins de la Garde républicaine, cet officier anglophone du Nord-Ouest se range du côté des loyalistes. A la tête de 7 éléments, il conduit Paul Biya à l'abri dans un bunker blindé au sous-sol du palais et organise la résistance au front face aux poches de replis des putschistes. La légende ajoute qu'il aurait intimé l'ordre au Chef de l'Etat, très ému par l'ampleur des combats et les pertes en vies humaines, de garder son sang-froid de Président de la République et de ne pas bouger de sa planque quelque fût le prétexte. Il organisa la résistance au dehors et sauva la vie à Paul Biya et la République fût sauvée d'un chaos qui n'aurait eu de pareil que ceux observés dans les pays ou des coups d'Etats avortent ou réussissent. Les deux hommes ne se sont plus quittés depuis ces trois jours de triste mémoire. «Honneur et fidélité». Honneur à un homme et à un pays; fidélité à un homme et à un corps. Tel semble être le credo de ce brillant officier de gendarmerie né le 23 juillet 1944 à Jakiri dans le Bui, entré en service le 1er janvier 1961, breveté de l'Ecole des Officiers de Gendarmerie de Melun en France et diplômé d'Etat-major, promu général de Brigade le 25 septembre 2001. En prenant ses galons de général suite à cette reconnaissance du Chef suprême des armées, le promu déclarera: «C'est un couronnement de mes efforts. Je le dois au Chef de l'Etat, Paul Biya, Président de la République et Chef suprême des Armées qui me la décerné. J'en profite pour dédier mes attributs de Général de Brigade au Chef de l'Etat qui m'a fait confiance et à son épouse Madame Chantal Biya, aux camarades des forces armées qui sont tombés à Bakassi pour défendre le territoire national, à mon épouse qui a tenu le parcours avec moi, et à tous les ressortissants du Nord-Ouest représentés aujourd'hui par les Fons sans lesquels je ne saurais prétendre porter ces galons...».

On ne devrait pas aller plus loin pour savoir si les deux hommes se font confiance, si l'on sait que des postes comme celui de Directeur de la Sécurité présidentielle, garant de la sécurité personnelle du Chef de l'Etat et de ses proches, ne sont généralement confiés qu'à des proches de confiance. Voire à de très proches. Ivo est le gardien de Paul Biya et pas seulement le garant de sa sécurité, après avoir été Directeur Adjoint de la Sécurité Présidentielle (cumulativement avec des fonctions de directeur adjoint du Cener) et Commandant de la Légion de Gendarmerie du Sud.

Beaucoup se sont inquiétés de cette proximité étroite entre le général Ivo Desancio Yenwo et Paul Biya; d'autres se sont servi d'arguments politico-tribalistes pour essayer de déconstruire la sérénité qui règne dans la sécurité du Président de la République. Parmi les griefs nourrissant de soupçons: le fait que cet officier général soit anglophone, originaire de la région du Nord-ouest, fief s'il en est toujours de Ni John Fru et de la contestation au régime de Paul Biya.

Toujours bon pied, bon œil derrière le Président de la Président de la République, veillant au moindre mouvement du vent au tour et aux alentours de son protégé, le général Ivo Desancio Yenwo forme et reforme la sécurité présidentielle. Tant les hommes que les stratégies. Pour ce qui est des hommes, il y a la troupe. Toujours au pas et en éveil. Bien plus, son second le colonel Donatien Melingui Nouma, qui a sûrement beaucoup appris à ses côtés, a récemment été nommé commandant de la brigade du Quartier général de Yaoundé. En tout cas, en ce qui concerne la sécurité du Président de la République, lorsqu'apparaître gendarme Ivo Desancio Yenwo, tout le monde devient sage. Et c'est tant mieux pour les institutions.


14/08/2013
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