Le départ d’Etoundi Nsoé était prévu depuis plusieurs semaines.Avant de s’envoler hier pour Paris lundi dernier, Paul Biya a pris le soin d’apporter des changements importants au sein des forces armées camerounaises, et plus particulièrement dans les corps rattachés à la sécurité présidentielle. C’est dans cette perspective que deux officiers supérieurs de l’armée camerounaise ont été mutés et affectés à des postes qui pour certains sont jugés « périphériques ».
A cet effet, le colonel Raymond Thomas Etoundi Nsoé, précédemment commandant de la garde présidentielle a été nommé adjoint chargé des forces terrestres de la troisième région militaire interarmées et le colonel Gabriel Mbida, ancien commandant de la brigade du quartier général a été envoyé adjoint chargé des opérations à la deuxième région militaire interarmées. Et pour les remplacer, Paul Biya a choisi deux de ses proches. A la garde présidentielle, il a placé le commandant Raymond Beko’o, qui occupait le poste de conseil spécial à la présidence de la République en charge des forces spéciales, dont le Bataillon d’intervention rapide, et le colonel Melingui, son ancien directeur adjoint du cabinet civil au poste de commandant de la brigade du quartier général.
Si pour la majorité de l’opinion publique, ce jeu de chaises apparait comme une surprise, au sein des forces de défense « l’on s’y attendait », souligne une source. Mutations a à cet effet appris de sources bien informées que depuis plusieurs semaines, Paul Biya envisageait le remplacement du commandant de la garde présidentielle. Ceci principalement après l’incident survenu au quartier Elig-Edzoa à Yaoundé, où le caporal Abena Meba, âgé de 25 ans, élément de la garde présidentielle a tiré sur son cortège alors qu’il venait d’assister à la coupe du Cameroun. C’était l’incident de trop après celui de Noute Léonin, lui également caporal en service à la garde présidentiel qui a envoyé un short message service (Sms) à sa hiérarchie, menaçant de tirer sur le cortège présidentiel lors de son retour de Malabo.
Dans le même temps, nos sources indiquent que Paul Biya a cherché à prendre conseil auprès de nombreux responsables de la sécurité présidentielle, qui lui ont conseillé de limoger Etoundi Nsoé. Notre source poursuit en indiquant que « lorsqu’il s’envole pour son cours séjour privé en Europe, le décret de limogeage du commandant de la Gp est prêt. Mais il décide contre toutes attentes de le retarder ».
Vendredi dernier, Paul Biya a reçu au palais de l’unité le ministre de la Défense, des responsables de son état-major particulier et de la direction de la sécurité présidentielle. De sources bien introduites, Edgard Alain Mebe Ngo’o a fait de nombreux tours au palais présidentiel ce vendredi-là. Au final, le colonel Etoundi Nsoé a été limogé. Mais le chef de l’Etat est resté cohérent sur une idée qui trottait dans son esprit depuis quelques semaines : confier la garde présidentielle à un élément du Bir. Cependant, de sources proches de l’ex-commandant de la garde présidentielle, l’on explique plus tôt son départ par « ses inimitiés avec des responsables du ministère de la Défense et le conflit qu’il entretient avec le colonel Mbida au sujet de la mort du capitaine Akam ».