Sécurité dans le Septentrion: Le gouvernement camerounais conteste la position des Français

DOUALA - 25 FEV. 2013
© Alain NOAH AWANA | Le Messager

Le ministre du Tourisme soutient que le Cameroun reste une destination touristique sûre alors que les Français l'ont d'ores et déjà classée dans la zone rouge.

C’est le moins qu’on puisse dire : depuis le rapt de sept touristes français dans l’Extrême-Nord du Cameroun le 19 février 2013, les autorités camerounaises sont en émoi. C’est ce que démontre la récente sortie du ministre du Tourisme et des loisirs (Mintoul), le 22 février 2013. Bello Bouba Maïgari, flanqué de l’omnipotent ministre de la Communication Issa Tchiroma bakary, a en effet donné un point de presse à Yaoundé pour, non seulement répondre à la France, mais également rassurer les touristes. «Non ! Le Cameroun n’est pas une destination [touristique] dangereuse ! », a déclaré le ministre à la cinquantaine de journalistes nationaux et français présents dans la salle. Ajoutant, pour être plus précis que « l’Extrême-Nord reste ouverte en tant que région dans sa totalité touristique. Mais, bien plus, il a tenu à contredire les autorités françaises. « Nous voulons dire le contraire de ce que les autorités françaises ont dit s’agissant de cette zone : elle n’est pas dangereuse », a déclaré avec fermeté Bello Bouba Maïgari. On se souvient que immédiatement après l’enlèvement de la famille Moulin, le gouvernement français avait lancé des appels à ses ressortissants de quitter la zone de l’Extrême-Nord, en leur déconseillant tout projet de voyage dans cette zone classée « rouge » jusqu’à nouvel avis.

La réponse camerounaise à la France est donc tombée par la voix du ministre du Tourisme. Et ce dernier veut davantage rassurer les populations locales et les touristes. D’ailleurs, d’après ses informations, d’autres touristes étaient dans cette zone au moment du rapt et ils n’ont pas interrompu leur voyage ni changé leurs itinéraires. En somme, le « Cameroun reste et demeure une des destinations touristiques de premier choix en Afrique », réitère Bello Bouba Maïgari. Il ne se prive pas d’arguments pour faire ces affirmations. D’abord, c’est la première fois qu’un kidnapping de touristes se produit dans le pays. Ensuite, la famille Moulin aurait organisé son voyage dans un certain confort sécuritaire, preuve qu’elle se sentait en toute confiance dans le territoire. Troisièmement, les experts militaires et géo stratèges estiment que cet enlèvement peut s’expliquer par la montée de l’intolérance en Afrique et la situation actuelle dans certains pays voisins. Et pour finir, le Mintoul note que cet enlèvement ne remet pas en cause le caractère pacifique et hospitalier du Cameroun.




25/02/2013
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