L’occasion était belle pour re-préciser la position du Sdf au sujet d’Elecam et des futures élections. John Fru Ndi a aussi taclé Paul Atanga Nji, nouveau secrétaire permanent au Conseil national de sécurité (Cns) Mardi 14 septembre 2010, Ni John Fru Ndi, Président national du Social Democratic Front (Sdf) était au siège d’Elections Cameroon, l’organe chargé de gérer les prochaines élections au Cameroun. Le président de la principale formation politique de l’opposition camerounaise continu à douter de la neutralité de l’équipe à Fonkam Azu, président du Conseil électoral d’Elecam. Pour signifier cette déception au peuple camerounais, il a donné un point de presse au siège de son parti à Yaoundé, en présence de nombreux journalistes, militants et sympathisants de son parti.
Le Social Democratic Front est ferme et constant dans sa position : à savoir qu’Elecam n’est pas à mesure d’organiser des élections libres et transparentes au Cameroun. Ni John Fru Ndi, le Chairman de ce parti, juste après des discussions avec les membres d’Elections Cameroon, se dit encore plus déçu. « Pendant notre conversation, les responsables d’Elecam ont reconnu qu’ils ne sont pas parfaits en terme de neutralité et d’impartialité ; mais ils demandent au peuple camerounais de leur accorder une chance. », révèle Fru Ndi avant de préciser que l’élection n’est pas une loterie. Pour le Sdf, il ne s’agit pas d’accorder une chance à des personnes qui roulent pour le Rdpc, le parti au pouvoir. Le principal responsable du SDF dit avoir prodigué des conseils au président du Conseil électoral et à son équipe. «Nous pensons qu’au lieu de démissionner du Rdpc, ils doivent démissionner d’Elecam parce que cet organe n’a aucune chance de réussir si elle n’est pas redéfinie», estime l’homme fort de Ntarikon. En revanche, ce parti continue de conditionner la participation du Sdf aux prochaines élections.A propos des inscriptions sur les listes électorales, le SDF déclare que c’est une question citoyenne et non politique. Une réponse embarrassante pour l’opinion qui ne sait plus quelle est la position exacte de ce parti. Et pour cause : l’intervention de John Fru Ndi survient 24h seulement après la sortie médiatique de M. Kah Wala, militante et par ailleurs conseillère municipale Sdf à Douala Ier. Celle-ci invitait, dans les colonnes d’un confrère, tous les Camerounais à s’inscrire massivement sur les listes électorales. Pour tenter de dissiper les malentendus, Fru Ndi a laissé entendre que Madame Kah Wala intervenait en tant que responsable de Cameroon Ô’Bosso, une association qu’elle dirige. « Nous ne pouvons pas exhorter les Camerounais à aller s’inscrire sur les listes électorales alors que nous disons qu’il n’y aura pas d’élection au Cameroun avec Elecam sous sa forme actuelle », explique le Chairman.
Menace pour le Cameroun
Comme à l’accoutumée, les actions du Rdpc et les actes de Paul Biya ont été passés en revue par son principal challenger du Sdf. De Paul Biya, Fru Ndi relève une kyrielle de défaillances. D’abord, l’absence d’eau potable qui serait la cause principale du choléra qui s’est signalé dans le Grand Nord et est en train de se répandre dans tout le pays, semant mort et désolation à son passage. Pire, le chef de l’État, éternel vacancier, n’est pas là pour constater les conséquences de sa gestion calamiteuse du pays. Une situation déplorable qui n’honore pas le Cameroun. Celui qui revendique 20 années d’opposition, assimilées à 20 ans de combat contre le régime Rdpc, estime que ce régime sert les intérêts autres que ceux des Camerounais.
Les absents étaient présents dans le discours de Fru Ndi. Rapportant les propos selon lesquels M. Paul Atanga Nji aurait été nommé Secrétaire permanent du Conseil national de Sécurité pour signer l’acte de décès du Sdf qu’il connait bien, les hommes de média ont donné l’occasion à Fru Ndi de dévoiler « la face cachée » de ce proche collaborateur du chef de l’État. « Vous savez où cet Atanga Nji se trouvait dans les années 1990 ? », Interroge le Chairman. « En prison pour escroquerie », répond une voix anonyme dans un coin de la salle. Le secret de polichinelle est sans cesse révélé ; à savoir que l’homme qui assure le Secrétariat permanent du Conseil national de sécurité est un homme à la moralité douteuse. Escroc, il a été écroué à la prison centrale de New- Bell à Douala. « Un tel homme est une menace pour le Cameroun et non pour le Sdf qui le connait bien », conclut Fru Ndi.
Les 11 exigences du SDF
1. Organiser une refonte de la liste électorale;
2. Respect scrupuleux de la loi portant création et organisation d’Elecam, notamment les dispositions de l’article 8 & 13 relatives à l’indépendance et à la neutralité des membres du Conseil et de la Direction Générale d’Elecam;
3. La nomination dans les meilleurs délais de nouveaux membres du Conseil et de la Direction Générale d’Elecam, ainsi que l’application des mêmes dispositions aux représentations régionales, départementales, arrondissementales et locales ;
4. L’introduction des données biométriques dans la confection des listes électorales et des cartes d’électeurs;
5. L’exclusion du Ministère de l’Administration Territoriale de toutes les missions d’Elecam;
6. L’implication des partis politiques engagés à tous les niveaux de prise de décision et dans toutes les commissions chargées de l’organisation et de la conduite des élections ;
7. L’utilisation d’un bulletin de vote unique;
8. L’institution d’une élection présidentielle à deux tours;
9. Dotation d’Elecam d’une autonomie financière effective ;
10. Mise en place de dispositions précises pour interdire l’engagement des responsables publics, parapublics et des fonctionnaires dans des campagnes électorales ;
11. La participation effective de la Diaspora camerounaise aux échéances électorales
Koumpa Mahamat