La tête de liste de ce parti au Nord-Ouest invite les autoritØs administrative et traditionnelle à plus de probité morale.
Les faits sont-ils réels ou s’agit-il d’une simple rumeur ? Les derniers développements de la campagne électorale au Nord-Ouest laissent croire que certaines personnalités sillonnent cette région pour demander aux conseillers municipaux du Social Democratic Front (Sdf) de présenter les bulletins du Sdf, le moment venu, contre une ‘‘forte récompense’’. Ce que John Fru Ndi a décrié le 4 avril dernier, au cours d’une conférence de presse donnée à son domicile au quartier Ntarinkon à Bamenda.
Le Chairman du Sdf, visiblement courroucé, a dit sa détermination à lutter contre ce phénomène : «Je condamne avec la dernière énergie cette pratique qui consiste à acheter les consciences des électeurs en leur demandant d’apporter les bulletins de vote du Sdf pour une récompense financière. Cette pratique viole le code électoral et en même temps est un dénigrement de la lutte contre la corruption », martèle John Fru Ndi dans une salle pleine de militants de son parti. Où il en a profité pour présenter les candidats du Sdf aux prochaines sénatoriales. Il a également, avec insistance, demandé que les uns et les autres cessent d’intimider les électeurs en les invitant à voter les listes du Rdpc sur l’ensemble du territoire.
Les hommes de média n’ont pas manqué de savoir pourquoi le Sdf s’est finalement engagé aux sénatoriales annoncées, alors qu’il juge le collège électoral d’irrégulier. «Notre volonté de participer est fondée sur une résolution de notre congrès qui voudrait que nous nous battons pour voir nos lois changées et améliorées, et que nous ne boycottions plus jamais les élections», répond John Fru Ndi. Avant d’ajouter : «A cet égard, nous nous sommes engagés dans une lutte effrénée pour améliorer le processus électoral de notre pays. Si nous sommes là où nous sommes aujourd’hui, nous n’iront jamais au bout de la lutte».
Finalement, John Fru Ndi s’est montré plus réaliste, en soutenant qu’il ne manquera pas de négocier avec le président de la République, Paul Biya, pour qu’il ait des militants du Sdf sur la liste des sénateurs qui seront nommés. Ce n’est point un pacte secret, a-t-il conclu.