SDF: A l’épreuve de la réconciliation

YAOUNDE - 28 AVRIL 2015
© Jean Francis BELIBI | Cameroon Tribune

 

Le 26 mai 2015, le Social Democratic Front (SDF) va souffler sur sa 25e bougie. 25 ans pour un parti politique, cela peut paraître à la fois énorme et insuffisant. Mais dans le contexte camerounais, il s’agit d’un quart de siècle.

 

 

Ce qui est non-négligeable. Le SDF a donc parcouru du chemin, même si de l’avis de certains observateurs, ses militants notamment, il en a encore à faire. Car en 25 ans d’existence, beaucoup d’eau a coulé sous le navire conduit par John Fru Ndi. Le parti a su tenir son rang de principale formation de l’opposition camerounaise. Les résultats enregistrés au cours de différents scrutins le prouvent. Il s’est toujours classé juste derrière le RDPC. Mais le quart de siècle d’existence de ce parti politique n’aura pas été un long fleuve tranquille. Pourtant, il n’est pas inutile de rappeler que le SDF est l’émanation d’un groupe de réflexion qui s’est constitué dans les années 80 et que l’on avait surnommé le « Study Group 89 ». Au rang de ses initiateurs, on peut citer Siga Asanga, Gemuh Akuchu, Nyo Wakai, Clément Ngwasiri, Vincent Feko, Albert Mukong, Carlson Anyangwé, James Mba-Akhu Banga, Aloysius Tebo et Alfred Azefor et John Fru Ndi dont les aspirations sont guidées par des initiatives pro-démocratiques en construction dans plusieurs pays. Que reste-t-il aujourd’hui de ceux qui ont été à l’origine de cette formation politique en mai 1990 ? Pas grand monde assurément. D’autres sont arrivés après et sont repartis. Ils sont nombreux à avoir quitté la barque pour diverses raisons. Qu’il s’agisse de Bernard Muna, Siga Asanga, Mahamat Souleymane, Basile Kamdoum, Edith Kah Walla, Sani Alhadji, Saidou Yaya Maidadi, Charly Gabriel Mbock, très en vue lors de la campagne de la présidentielle de 1992, Dorothée Kom … ont pris chacun sa voie. Certains, à l’instar d’Evariste Fopoussi Fotso, ancien secrétaire national à la Communication, après avoir démissionné, ont réintégré les rangs du parti. Tout comme le Dr Léolin Nja Kwa, ancien maire de Douala 1er, qui a quitté le SDF et est revenu pour conduire la liste du parti aux dernières élections sénatoriales dans le Littoral.

 

Au cours de la réunion du Conseil exécutif national (NEC) tenue le 17 avril dernier à Bamenda, sous la présidence du Chairman Ni John Fru Ndi, il a été question de la préparation de la célébration du 25e anniversaire du parti. Avec en bonne place, la volonté affichée du parti de ramener tous ses fils dans la maison. Ce, dans le cadre d’un processus de réconciliation que doit conduire le Pr Paul Nchoji Nkwi. Tâche ardue s’il en est, tant les uns et les autres ont pris des chemins parfois très opposés. Certains ont créé leurs propres formations politiques ou se sont fondus dans d’autres partis. On peut citer ici l’ancien premier vice-président, Saidou Maidadi Yaya, qui, après un passage à l’Alliance des forces progressistes (AFP) qu’il a dirigée pendant quelques années, est rentré au Comité central de l’UNDP. Bernard Muna, qui avait dirigé une aile dissidente du parti en 2006, a pris les commandes de l’AFP. Edith Kahbang Walla a créé son propre parti politique, le Cameroon People’s Party (CPP) pour lequel elle a été candidate lors de la dernière élection présidentielle. Pascal Zamboué a été candidat aux dernières élections législatives pour le compte du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Pierre Kwemo, premier vice-président du parti, et ancien vice-président de l’Assemblée nationale, a créé l’Union des mouvements socialistes (UMS). Il est aujourd’hui maire de la commune de Bafang dans le département du Haut-Nkam, région de l’Ouest.

 

Quatre secrétaires généraux, du moins tous ceux que le parti a eus depuis sa création, ont été obligés de rendre leur tablier. Le dernier en date étant Elizabeth Tamajong qui a démissionné il y a quelques mois seulement. Tous ont quitté le navire pour des incompatibilités d’humeur avec le Chairman Ni John Fru Ndi. Au sein du SDF, on se félicite de la création de cette Commission de réconciliation que va conduire l’anthropologue Paul Nchoji Nkwi. Le ministre de la Jeunesse et des Affaires sociales au sein du Shadow Cabinet mis sur pied par le parti a donc du pain sur la planche. Il n’a pas un agenda particulier mis sur pied pour la circonstance par la dernière session du NEC. Mais, on peut quand même relever qu’au regard des différentes trajectoires prises par les uns et les autres, la tâche ne s’annonce pas aisée

 



28/04/2015
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