SCDP: Incarcéré pour avoir écrit au chef de l'Etat

Yaoundé, 04 septembre 2013
© A.N (STG) | Mutations

 

Ancien prestataire à la Société camerounaise des dépôts pétroliers, Christian Mbimbe a été interpellé après avoir demandé l'arbitrage du président de la République.

 

 

«Après avoir enclenché de nombreuses démarches qui se sont heurtées à une hostilité et une attitude non justifiée du Directeur général de la Scdp qui déclare avec condescendance ne rendre compte qu'au président de la République, nous nous en remettons à votre bienveillance et à votre sens de l'arbitrage». Cette phrase est extraite de la correspondance que Christian Mbimbe a adressé au chef de l'Etat peu avant son arrestation le jeudi 22 août 2013. Une correspondance qui apparemment n'a pas laissé indifférent Gaston Eloundou Essomba, le Directeur général de la Scdp qui selon le prestataire a «activé ses réseaux» dès le retour dudit courrier. «Le Sed m'a convoqué jeudi, après quelques temps, j'ai été envoyé au Tribunal criminel spécial puis à la prison centra, le de Kondengui», confie Christian Mbimbe. 

Tout part de ce que prestataire à la Scdp de 2006 à 2010, il a réalisé, sous l'ère Nguini Effa, 10 marchés notamment sur l'aménagement des dépôts. Des prestations d'une valeur de près de 210 millions de FCFA qui ne pourront être payées du fait de l'arrestation puis de l'incarcération de l'ancien Dg. En outre, les comptes sont bloqués. Du coup, les paiements tardent à se faire. Le temps que l'affaire Nguini Effa soit vidée au tribunal, le jeune entrepreneur ronge son frein. Une fois le procès terminé, Christian Mbimbe tentera de rentrer en possession de son dû. Un recouvrement de fonds qui ne se fait pas aussi facilement que l'entrepreneur spécialisé dans la construction des logements sociaux et dans l'ex¬tension et la réhabilitation des stations d'eau potable en zone rurale l'espérait. 

Dépité, alors que son entreprise frise la faillite, l'entrepreneur abat sa dernière carte en vu de recouvrer les 430 millions de francs CFA qu'il réclame à la société. C'est ainsi qu'il adresse une correspondance au Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh avec la suite que L'on sait «Il me paraît important aujourd'hui de dénoncer avec courage certaines pratiques obscurantistes qui sont combattues avec véhémence par votre politique d'assainissement des mœurs en matière de gestion d'entreprises publiques et plus globalement de la lutte contre la corruption», avoue le prestataire qui ajoute que l'attitude du directeur général en personne tient du fait qu'il aurait refusé de «souscrire à de telles pratiques». A la Scdp, personne n'a voulu commenter cette affaire. Tout juste, nous a-t-on confié, c'est à la Justice de dire le droit.



05/09/2013
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