SCANDALE DES 32 MILLIARDS CROQUÉS DU CRASH CAMAIR : LA RESCAPÉE WELISSANE PARLE DE SA RENCONTRE AVEC MARAFA H. YAYA ET ENFONCE TCHIROMA
« SCANDALE DES 32 MILLIARDS CROQUÉS DU CRASH CAMAIR : LA RESCAPÉE
WELISSANE PARLE DE SA RENCONTRE AVEC MARAFA H. YAYA ET ENFONCE TCHIROMA
De retour de France où elle vient de rencontrer ses médecins pour ses traditionnels soins reçus depuis le crash Camair du 03 décembre 1995, notre rédaction a pu arracher quelques confidences à la célèbre rescapée du vol « Nyong », La quinquagénaire est à la fois meurtrie et révoltée, Elle salue les qualités humanistes de l'ex-Ministre d'Etat Marafa Yaya et déshabille le « perroquet de la République « en poste au ministère de la communication.
Peux-tu raconter à nos lecteurs les circonstances du crash Camair de 1995 dans lequel tu restes l'un des rescapés?
On atterrit à Douala et à atterrissage il y a un réacteur qui a pris feu, Le pilote a redécollé sans reposer la roulette avant, Et c'est comme ça qu'on s'est retrouvé dans la mangrove de Youpwé en chute libre.
Vous qui faisiez partie de l'équipage lors de ce crash, avez-vous vu venir le coup ?
Ecoutez, lorsque le réacteur a pris feu, la logique aurait voulu que l'avion s'arrête tout seul,puisque les roues arrière étaient déjà posées sur la piste, D'après les simulations qu'on fait souvent au cours de nos stages, l'avion en principe devrait rester au sol. Malheureusement, le pilote qui était aux commandes en a décidé autrement.
Vous êtes listée comme faisant partie des rares rescapés de ce crash, Peut-on avoir le nombre et les noms des autres miraculés ?
Ecoutez, je faisais partie de l'équipage. J'étais de réserve. Mais, je remplaçais une collègue hôtesse empêchée. Il y avait je crois 87 passagers au total y compris les pilotes et les hôtesses. Pour ce qui est des rescapés,il y en avait 4 au total. Ousseni Moulai, Monsieur Dong Tou, un Sierra-léonais et moi Après le crash,
comment les secours se sont organisés ?
Est-ce que vous avez bénéficié de l'assistance de la Camair ou de celle de l'Etat ?
Pour ce qui est des secours, je dois vous avouer qu'ils ne sont pas vite arrivés. Nous avons eu plus de chance parce que ce sont les pêcheurs de Youpwé qui nous ont récupérés dans la nuit du drame. Les autres secours d'après ce qu'on m'a dit ne sont arrivés que le lendemain autour de 06h,
Et comment se sont organisés les évacuations des rescapés en direction de l'Europe ? Qui payait la note ?
Pour ce qui est de la note, l'assurance s'en était occupée. Pour les évacuations, il a fallu des protestations formulées par le personnel de la Camair contre le gouvernement pour qu'on soient évacués. Il a fallu la menace de grève de mes collègues dirigée par le Commandant Angounou pour que le gouvernement cède. Une polémique est née au Cameroun depuis quelques jours à propos de ce crash. Polémique déclenché e par une lettre du Ministre d'Etat Marafa. On parle d'un scandale de 32 milliards détournés. De l'argent qui était destiné aux indemnisations des victimes et familles des victimes. Avez-vous été indemnisée ?
Parlant de cette polémique, je rentre à l'instant même de France. J'y suis allée pour mes soins. Je profite de votre tribune pour remercier le Ministre d’État Marafa Hamidou YAYA qui a été le seul à m'ouvrir ses portes. Je suis allé à son domicile. Il m'a reçu en compagnie de son épouse pendant toute une journée. J'ai cherché à rencontrer d'autres personnalités à l'instar du premier ministre et du Ministre des transports de l'époque, ils n'ont pas daigné me recevoir. Seul Monsieur Marafa l'a fait. Je lui ai parlé de mes doléances, je lui ai remis mon dossier, je l'avais exhorté de le porter au chef de l'Etat.
Finalement vous avez été indemnisée ?
Non malheureusement ! ( Elle écrase une larme).Je n'ai jamais vu un centime de dédommagement. Que ce soit du gouvernement ou de la Camair. Il faut que ce soit clair.
Monsieur Issa Tchiroma Bakary ne vous a-t-il pas apporté quelque secours que ce soit même à titre personnel ?
Je n'ai jamais vu Issa Tchiroma Bakary et je ne le connais pas. N'eût été les photos que je vois ces jours dans les journaux, je ne le connaîtrais pas. Il ne m'a jamais approché. Pourtant il étais notre ministre de tutelle au moment du crash.
Eprouvez-vous des regrets ?
Des ressentiments ? Ecoutez, je constate qu'au Cameroun,il faut être puissant pour bénéficier d'une attention gouvernementale. Jusqu'à ce jour, personne ne s'occupe de moi. Je paie péniblement mes billets d'avions pour aller suivre mes soins en France. La nouvelle compagnie Camer-co n'a pas daigné me reprendre. C'est inacceptable ? Qu'on en vienne à oublier les rescapés et les familles des victimes est inhumain, N'importe qui au gouvernement aurait pu se retrouver dans cet avion. Quelques années après notre crash, une autre compagnie (Kenyan Airways) a vécu le même drame, mais curieusement, à l'entrée du cimetière Le Bois des singes, on a dressé une stèle pour les victimes. Il parait même qu'on veut en construire un deuxième. Mais, personne à Yaoundé ou à la Communauté urbaine de Douala ne songe le faire pour les victimes du crash de la Camair. C'est injuste. Pourtant des architectes voulaient nous accompagner gratuitement dans ce projet. C'est dommage surtout lorsque j'apprends que 32 milliards de francs Cfa destinées aux indemnisations des victimes ont été détournés par des individus, Il faut faire rapidement la lumière sur ce scandale. Il est impératif que les les familles des victimes soient indemnisées et qu'on construise une grande stèle pour les victimes. ©
Le Front Hebdo : Interview réalisée par William Mandio »
De retour de France où elle vient de rencontrer ses médecins pour ses traditionnels soins reçus depuis le crash Camair du 03 décembre 1995, notre rédaction a pu arracher quelques confidences à la célèbre rescapée du vol « Nyong », La quinquagénaire est à la fois meurtrie et révoltée, Elle salue les qualités humanistes de l'ex-Ministre d'Etat Marafa Yaya et déshabille le « perroquet de la République « en poste au ministère de la communication.
Peux-tu raconter à nos lecteurs les circonstances du crash Camair de 1995 dans lequel tu restes l'un des rescapés?
On atterrit à Douala et à atterrissage il y a un réacteur qui a pris feu, Le pilote a redécollé sans reposer la roulette avant, Et c'est comme ça qu'on s'est retrouvé dans la mangrove de Youpwé en chute libre.
Vous qui faisiez partie de l'équipage lors de ce crash, avez-vous vu venir le coup ?
Ecoutez, lorsque le réacteur a pris feu, la logique aurait voulu que l'avion s'arrête tout seul,puisque les roues arrière étaient déjà posées sur la piste, D'après les simulations qu'on fait souvent au cours de nos stages, l'avion en principe devrait rester au sol. Malheureusement, le pilote qui était aux commandes en a décidé autrement.
Vous êtes listée comme faisant partie des rares rescapés de ce crash, Peut-on avoir le nombre et les noms des autres miraculés ?
Ecoutez, je faisais partie de l'équipage. J'étais de réserve. Mais, je remplaçais une collègue hôtesse empêchée. Il y avait je crois 87 passagers au total y compris les pilotes et les hôtesses. Pour ce qui est des rescapés,il y en avait 4 au total. Ousseni Moulai, Monsieur Dong Tou, un Sierra-léonais et moi Après le crash,
comment les secours se sont organisés ?
Est-ce que vous avez bénéficié de l'assistance de la Camair ou de celle de l'Etat ?
Pour ce qui est des secours, je dois vous avouer qu'ils ne sont pas vite arrivés. Nous avons eu plus de chance parce que ce sont les pêcheurs de Youpwé qui nous ont récupérés dans la nuit du drame. Les autres secours d'après ce qu'on m'a dit ne sont arrivés que le lendemain autour de 06h,
Et comment se sont organisés les évacuations des rescapés en direction de l'Europe ? Qui payait la note ?
Pour ce qui est de la note, l'assurance s'en était occupée. Pour les évacuations, il a fallu des protestations formulées par le personnel de la Camair contre le gouvernement pour qu'on soient évacués. Il a fallu la menace de grève de mes collègues dirigée par le Commandant Angounou pour que le gouvernement cède. Une polémique est née au Cameroun depuis quelques jours à propos de ce crash. Polémique déclenché e par une lettre du Ministre d'Etat Marafa. On parle d'un scandale de 32 milliards détournés. De l'argent qui était destiné aux indemnisations des victimes et familles des victimes. Avez-vous été indemnisée ?
Parlant de cette polémique, je rentre à l'instant même de France. J'y suis allée pour mes soins. Je profite de votre tribune pour remercier le Ministre d’État Marafa Hamidou YAYA qui a été le seul à m'ouvrir ses portes. Je suis allé à son domicile. Il m'a reçu en compagnie de son épouse pendant toute une journée. J'ai cherché à rencontrer d'autres personnalités à l'instar du premier ministre et du Ministre des transports de l'époque, ils n'ont pas daigné me recevoir. Seul Monsieur Marafa l'a fait. Je lui ai parlé de mes doléances, je lui ai remis mon dossier, je l'avais exhorté de le porter au chef de l'Etat.
Finalement vous avez été indemnisée ?
Non malheureusement ! ( Elle écrase une larme).Je n'ai jamais vu un centime de dédommagement. Que ce soit du gouvernement ou de la Camair. Il faut que ce soit clair.
Monsieur Issa Tchiroma Bakary ne vous a-t-il pas apporté quelque secours que ce soit même à titre personnel ?
Je n'ai jamais vu Issa Tchiroma Bakary et je ne le connais pas. N'eût été les photos que je vois ces jours dans les journaux, je ne le connaîtrais pas. Il ne m'a jamais approché. Pourtant il étais notre ministre de tutelle au moment du crash.
Eprouvez-vous des regrets ?
Des ressentiments ? Ecoutez, je constate qu'au Cameroun,il faut être puissant pour bénéficier d'une attention gouvernementale. Jusqu'à ce jour, personne ne s'occupe de moi. Je paie péniblement mes billets d'avions pour aller suivre mes soins en France. La nouvelle compagnie Camer-co n'a pas daigné me reprendre. C'est inacceptable ? Qu'on en vienne à oublier les rescapés et les familles des victimes est inhumain, N'importe qui au gouvernement aurait pu se retrouver dans cet avion. Quelques années après notre crash, une autre compagnie (Kenyan Airways) a vécu le même drame, mais curieusement, à l'entrée du cimetière Le Bois des singes, on a dressé une stèle pour les victimes. Il parait même qu'on veut en construire un deuxième. Mais, personne à Yaoundé ou à la Communauté urbaine de Douala ne songe le faire pour les victimes du crash de la Camair. C'est injuste. Pourtant des architectes voulaient nous accompagner gratuitement dans ce projet. C'est dommage surtout lorsque j'apprends que 32 milliards de francs Cfa destinées aux indemnisations des victimes ont été détournés par des individus, Il faut faire rapidement la lumière sur ce scandale. Il est impératif que les les familles des victimes soient indemnisées et qu'on construise une grande stèle pour les victimes. ©
Le Front Hebdo : Interview réalisée par William Mandio »