La seule certitude est que Nicolas Sarkozy et sa petite famille sont partis se reposer au Maroc dès la passation des pouvoirs à François Hollande.
Mais aussitôt, a ressurgi une information parue initialement en novembre dans un magazine marocain, jamais démentie ni confirmée, selon laquelle l’ancien président de la République aurait reçu en cadeau, fin 2011, une villa luxueuse de près de 700m2 de la part d’un richissime homme d’affaires des Emirats arabes unis. La villa ferait partie du projet immobilier de luxe Amelkis à Marrakech.
Pour être précis, l’hebdomadaire marocain Al-Ousboue, repris par d’autres sites marocains, n’avait pas cité le nom de Nicolas Sarkozy, mais avait dit qu’il s’agissait d’un cadeau à un « chef d’Etat européen à l’occasion de la naissance récente de son bébé »... L’état civil n’en donne qu’un seul dans ce cas.
Avec un point d’interrogation
De ce magazine, cette information imprécise ressurgit ces derniers jours sur un site français, SlateAfrique.com, sous la signature du journaliste marocain Ali Amar (auteur d’une biographie de Mohammed VI interdite au Maroc), avec un point d’interrogation.
Puis elle se répand dans les réseaux sociaux, et aboutit enfin dans la presse suisse, qui publie souvent ce que la presse française ne peut pas ou n’ose pas publier. Ainsi, LeMatin.ch de cette fin de semaine.
Et pour boucler la boucle, l’information revient au Maroc, sur le site i-biladi.com, qui reprend ... l’article suisse !
Cela ne signifie évidemment pas que ce soit vrai. Mais, s’agissant d’un cadeau censé avoir été offert alors que Nicolas Sarkozy était toujours président de la République, l’information appellerait clarification : le meilleur moyen de tuer une rumeur n’est-il pas de jouer la carte de la transparence ?
Pour l’instant, c’est le silence complet du côté de Nicolas Sarkozy.
Les présidences sont régulièrement polluées par des histoires de cadeaux ou de logements abusifs : de Valéry Giscard d’Estaing et ses diamants de Bokassa, à François Mitterrand et le logement de sa « deuxième famille » aux frais de l’Etat, ou à Jacques Chirac et à l’appartement « prêté » par la famille Hariri à son départ de l’Elysée et dans lequel il vit toujours.
Cadeaux encombrants
Il y a les cadeaux dont on fait les musées pour amuser les enfants et les touristes, celui de Mitterrand à Château-Chinon (Nièvre), celui de Chirac à Sarran (Corrèze). Et il y a les cadeaux plus encombrants.
Au moment où les membres du gouvernement signent une Charte déontologique, il est ô combien malsain que des rumeurs circulent sur un cadeau démesuré fait au chef de l’Etat d’alors. Dans quelles conditions, pour quelles raisons, pour quel retour ?
Il ne s’agit pas ici de gâcher les vacances marocaines de Nicolas Sarkozy, mais de ne pas laisser se diffuser le poison de la rumeur que la presse n’ose pas toucher pour ne pas se salir les mains, mais qui fait néanmoins son oeuvre
Source : Rue89