Rumeur : Remaniement ministériel

 

cameroun,rumeur,remaniement,ministeriel,cameroon 

Depuis quelques jours, le paysage médiatique est inondé par un gouvernement virtuel faisant état d’importants chamboulements. Mais autant l’éventualité se veut plausible, eu égard aux attentes longtemps inassouvies des populations, autant à la lecture du gouvernement qui circule, on en vient à y déceler des manœuvres visant à influencer Paul Biya, à défaut d’en faire un otage de fait des réseaux malveillants.

 

S’il est récurrent que Paul Biya n’obéit point à la logique visant à le mettre en porte-à-faux contre ses propres convictions, certains croient néanmoins l’y pousser, en lançant de véritables ballons d’essai insidieux. C’est le cas notamment de le penser, si l’on s’en tient au gouvernement publié par certains de nos confrères plus enclins à servir de supports informationnels des adeptes de la manipulation servile de l’opinion. Pourtant, en matière de remaniement, Paul Biya est resté égal à lui-même, c’est-à-dire, un maître du temps que ne saurait ébranler quelque manœuvre, émane-t-elle de ses propres collaborateurs commis aussi bien à la sécurité nationale qu’aux services de renseignements.

 

Car, c’est bien de ces secteurs que semble être partie la rumeur lancinante sur l’imminence d’un remaniement ministériel dont la structure sociologique s’écarte malheureusement du mode opératoire qui aura jusqu’alors été celui de Paul Biya. A titre d’illustration, le jeu de chaises musicales récurrent ferait ainsi place à la promotion d’hommes neufs qui malheureusement, ne bénéficient guère de la technocratie requise pour le cas d’espèce. Ce d’autant plus que le mobile dudit remaniement serait à n’en point douter, l’impératif d’impulser une nouvelle dynamique à l’équipe gouvernementale décriée autant pour son inertie que pour son incapacité à s’approprier les enjeux inhérents à l’émergence attendue à l’horizon 2035. Dans un tel contexte, on comprend aisément que ceux qui se savent sur le départ, recourent aux manœuvres en tous genres pour retarder leur déchéance, surtout que par ailleurs plane sur le gros de la troupe, une véritable épée de Damoclès, sous la forme de poursuites judiciaires à son encontre.

 

Mesquinerie

Fort de ce qui précède, il est évident que loin de résulter de quelque fuite au sommet de l’Etat, le gouvernement en circulation se veut plutôt une savante mesquinerie visant de sombres desseins. Et dans ce registre, on comprend qu’on veuille ainsi mettre à mal le carré des irréductibles de Paul Biya, en leur affectant des départements ministériels qui ne cadrent ni avec leur aura ni avec leurs aptitudes intrinsèques reconnues. Sinon, comment penser que certains desdits postes échouent à d’illustres inconnus et pire à de fieffés incompétents pour les départements ministériels à la tête desquels ils devront pourtant présider ? En fait, si la manœuvre est connue et vise à écarter ceux qui hériteraient, de l’avis des initiateurs de ce gouvernement virtuel, des postes ministériels convoités ou que voudraient simplement sauvegarder ces mêmes initiateurs, pour le cas d’espèce les curiosités relevées tiennent d’incongruités que ne saurait certainement avaliser Paul Biya.

 

 

A titre d’illustration, qu’est-ce qui justifierait par exemple que le Grand Mbam ne se retrouve désormais qu’avec un seul membre du gouvernement, alors qu’il est quelque peu sous-représenté ? Cela, ces initiateurs l’auront très certainement ignoré, non pas parce qu’ils ignorent la géopolitique nationale ou les inductions qu’elle charrie, mais simplement parce qu’obnubilés par leur sombre dessein, ils arrivent à balayer d’un revers de la main de telles considérations. Or, ces dernières constituent à bien d’égards la clé de voûte de la composition gouvernementale, avec en toile de fond, l’impératif de promouvoir les équilibres sociologiques au sein du gouvernement. A moins de penser que face aux enjeux qui interpellent notre pays, Paul Biya ait subitement décidé de les reléguer au second plan.
 
Bataille de réseaux

Analyse faite, ledit gouvernement ressemble à s’y méprendre à la matérialisation patente de l’exacerbation de la bataille de réseaux en pareille circonstance. Une assertion fondée en ce que, l’usage récurrent des supports médiatiques qui lui consacrèrent leur Une est révélateur de cet état de faits. Peut-être nous trompons-nous, mais il reste constant que la mise au-devant d’une telle rumeur est loin d’être anodine, surtout que ceux sensés détenir l’exclusivité d’une telle information au sommet se seront bien gardés de s’évincer, alors qu’ils ne sauraient échapper à l’élagage de fait qu’ils annoncent eux-mêmes.

 

Aussi croient-ils qu’il est de bonne guerre de vouer littéralement aux gémonies de potentiels successeurs, non sans jeter l’opprobre sur ceux de leurs homologues dont les états de service militent plutôt en faveur de leur promotion. Le faisant, ils ignorent cependant que Paul Biya reste encore mieux informé qu’ils ne le pensent et peut par conséquent se passer de leurs avis, au moment d’opérer le choix de ses collaborateurs. En maître du temps qu’il est, il sait s’en donner pour diluer au mieux, le risque de concéder un nouveau sursis à ceux-là mêmes qui torpillent la pleine réalisation des objectifs qui leur sont assignés.

© Aurore Plus : Muna Dimbambe


01/09/2015
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres