Rouleau compresseur: 16 entreprises de travail temporaire interdites d’activités au Cameroun
DOUALA - 23 AOUT 2013
© Hervé B. Endong | La Nouvelle Expression
Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop) a divulgué un communiqué de presse dans ce sens ce 21 août 2013.
Zacharie Perevet a frappé fort. Très fort même. Si l’on s’en tient à ce communiqué publié dans Cameroon Tribune du 21 août dernier. Au total, ce sont 16 entreprises de travail qui sont interdites d’activités de mise à disposition temporaire de travailleurs. Il s’agit, entre autres, d’Amdale Sarl, Antirouille, Cabinet de placement temporaire, Camerounaise d’intérim et de gestion commerciale, Interim services, Job assistance. Parmi les 16 entreprises sanctionnées, 12 sont établies à Douala, deux à Yaoundé (Interim services et Job assistance), une à Limbé et une à Edéa. Six offices privés de placement sont interdits de continuer à placer des travailleurs auprès des entreprises. En outre, quatre entreprisses de travail et offices privés de placement sont mis en demeure pour «entrave au Contrôle des services compétents du Minefop. «Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle invite les chefs d’entreprises utilisatrices de la main-d’œuvre temporaire à cesser toute relation professionnelle avec les structures mises en cause», conseille Zacharie Perevet. Selon le Minefop, ces sanctions surviennent après constat de ce que nombre de ces structures prennent des libertés avec la réglementation en vigueur au Cameroun. Entre autres griefs, le ministre de l’Emploi relève «le défaut de contrat de mise à disposition des travailleurs comme le stipule le code du travail, le refus de communiquer les statistiques sur les placements des travailleurs, les abus dans l’utilisation des agréments à des fins de prestation de service». «Ces infractions constituent non seulement des violations de la réglementation en vigueur qui ne sauraient être tolérées, mais elles contribuent à diluer les efforts du gouvernement dans la lutte pour la promotion de l’emploi décent», explique-t-il. Au Cameroun, les entreprises de travail temporaire et de placement de travailleurs sont généralement accusées de s’enrichir sur le dos des travailleurs qu’ils exploitent. Il est ainsi constant de voir ces structures payer leur employé trois fois moins cher que ce que stipule le contrat passé avec l’employeur final du travailleur. Les cas les plus en vue sont ceux des agents de sécurité payés à 30.000 Fcfa à la fin du mois, alors que le client verse 150.000 Fcfa, voire plus à l’entreprise de placement pour rétribuer ledit agent.