Roger Milla : Prêt à devenir président de la Fecafoot !
L’Ambassadeur itinérant pose un regard sur l’impasse actuelle à la Fécafoot et n’exclut pas la possibilité de prendre les rênes de la maison de Tsinga.
La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) traverse une crise qui tarde à connaître sa fin depuis quelque temps. Selon vous, qu’est-ce qui est à l’origine de cette situation?
Cela est provoqué par ceux qui veulent accaparer ce football, ceux qui veulent faire croire aux gens que les lois du Cameroun n’ont rien à voir avec le football camerounais, ceux qui veulent faire croire que l’argent du football camerounais n’appartient pas au Cameroun, ceux qui veulent faire croire aux gens que les footballeurs doivent être des mendiants dans ce pays. Pourtant, nous voulons un football propre, avec des dirigeants propres, pour un bel avenir de ce football.
A un moment donné on ne vous a plus senti. Vous étiez fatigué ?
Ecoutez ! Comment voulez-vous que je passe le temps à parler de choses que j’ai dénoncées depuis très longtemps, que le Gouvernement a pris en considération. J’ai fait ce que j’avais à faire et c’est au Gouvernement de continuer à gérer cette affaire. Nous sommes contents aujourd’hui que le Tribunal arbitral du sport (Tas) a donné raison à ceux qui croient en ce pays et au football camerounais.
Et pour vous, après cette décision du Tas, qu’est-ce qu’il y a lieu de faire ?
Nous attendons. On a prorogé le mandat du Comité de normalisation jusqu’au 20 mars prochain. Nous attendons cette date pour que la Fifa les dégage (les membres actuels du comité de normalisation, ndlr). Il faut que ce soit la Fifa elle-même qui les dégage, parce qu’ils ont fauté même contre les lois de la République. Ensuite, il faudra que le Cameroun mette en place un Comité provisoire pour gérer la fédération, en attendant de préparer les élections. On l’a déjà fait une ou deux fois ici au Cameroun ; ça peut se faire une troisième, une quatrième ou une cinquième fois. Pourvu que ce soit pour trouver des gens intègres, honnêtes, corrects, qui veulent vraiment travailler pour le pays.
Et si on vous demandait quelle est la solution pour régler définitivement ce problème. Que proposeriez-vous ?
La solution n’est pas compliquée. Il faut simplement, comme je l’ai dit, des gens honnêtes. Nous sommes 23 millions d’habitants. Vous ne pouvez pas me dire que sur cette population, il n’y a pas de gens honnêtes. On peut bien en trouver qui puissent gérer cette fédération avec honnêteté, avec patriotisme comme on le voit dans beaucoup d’autres pays. Il ne faut pas que des gens cherchent à profiter des retombées du football camerounais. Ces retombées doivent profiter aux Camerounais et au Cameroun. Cela veut dire que s’il y a des retombées, on peut en profiter pour construire des stades et d’autres bonnes choses.
Cela vous est-il déjà passé par la tête de prendre les commandes de la Fécafoot ?
S’il y a une opportunité qui se présente, pourquoi pas ? Je suis un Camerounais fier de travailler pour mon pays. S’il y a cette possibilité, avec tous ceux qui vont m’entourer dans le travail, je la saisirai. Je ferai correctement mon travail comme je l’ai toujours fait.
Si, de votre posture d’Ambassadeur itinérant on vous demandait de proposer une ou deux personnes ayant toutes les qualités que vous avez évoquées. Qui proposeriez –vous ?
Je me concerterais avec quelques personnes pour désigner l’oiseau rare. Ce n’est pas compliqué, ni écrit qu’il n’y a que telle ou telle autre personne qui doit être président de la Fécafoot et bien travailler. Il y a des dames qui peuvent aussi être à la tête de la Fédération camerounaise de football. Il ne faut pas les négliger. Il y a dans le monde des femmes qui dirigent des fédérations. Je compte sur tout le monde pour arriver à ce changement radical à la Fécafoot.
© Le Jour : Propos recueillis par Achille Chountsa