Roger Milla : Aucun souci pour la Coupe du monde en Russie et au Qatar .
Roger Milla : Aucun souci pour la Coupe du monde en Russie et au Qatar .
Alors que la polémique enfle en Occident sur l’attribution de l’organisation du Mondial de football 2018 et 2002, la légende du football africain et ambassadeur de la candidature du Qatar se félicite plutôt du choix de la Fifa.
Comment réagissez-vous à la décision du comité exécutif de la Fifa d’attribuer l’organisation des Coupes du monde 2018 et 2002 à la Russie et au Qatar, respectivement ?
Je pense que c’est d’abord la logique du cahier de charges exigé aux pays candidats qui a été favorable à la Russie et au Qatar. Les rapports dressés par la commission d’inspection qui a visité tous les pays candidats ont sans doute été élogieux sur les deux pays retenus. Ensuite, il faut dire que la Russie et le Qatar n’ont pas été cités dans les affaires de magouille et de corruption ayant précédé le vote du comité exécutif. Ces soupçons de corruption ont à coup sûr entamé le crédit de certaines autres candidatures, et profité en revanche aux dossiers russe et qatari.
Enfin, pour ce qui est de la Russie (ancienne Urss), convenons que c’est un grand pays de football qui a déjà produit de grands joueurs et de grands entraîneurs, et c’était tout à fait normal que la Coupe du monde y vienne un jour.
On ne dirait pas la même chose du Qatar dont vous êtes l’un des cinq ambassadeurs (avec Zidane, Battistuta, Milutinovic et Ronald De Boer) du comité de candidature pour l’organisation du Mondial 2022…
C’est vrai que le Qatar n’est pas un grand pays sur le double plan sportif et géographique. Et justement, il voudrait gommer cette impression de petit pays et montrer au monde entier de quoi il est capable. En termes d’infrastructures, c’est déjà un très grand pays. Je peux vous dire que les membres d’inspection de la Fifa qui ont passé trois ou quatre jours là-bas ont été impressionnés par ce qu’ils ont vu, notamment la qualité et la quantité des stades dont certains sont déjà climatisés et permettent d’atténuer la critique sur la forte chaleur ambiante dans le pays. En plus, le projet de développement de la ville de Doha et de construction de nouveaux stades futuristes, de lignes ferroviaires et de métro, etc, fait que le Qatar sera prêt dans 12 ans; moi je n’ai aucune inquiétude à ce sujet. Il faut aussi savoir que pour les Qataris, l’ambition n’est pas de gagner la Coupe du monde, encore que d’ici là ils se seront préparés pour présenter une sélection nationale compétitive. Mais c’est le prestige d’accueillir la plus grande fête sportive du monde, laquelle n’était jamais venue au Moyen-Orient. Le monde entier va donc désormais découvrir ce pays encore méconnu du mouvement sportif international, et qui a véritablement de belles choses à montrer.
Le choix de la Russie et du Qatar ne confirme-t-il pas aussi l’universalité du football ?
Absolument ! Et c’est à ce niveau que, moi, j’inviterais nos amis occidentaux, toujours prompts à critiquer ce qui se fait ailleurs, de balayer d’abord dans leur propre cour. Qu’est-ce qu’ils n’avaient pas dit sur l’Afrique du Sud, avant que ce pays africain organise la plus belle Coupe du monde de l’histoire cette année ? Je ne sais pas en quoi ces pays occidentaux dépassent absolument les autres. Les stades que j’ai vus au Qatar, et ceux qui sont en projet, n’ont rien à envier à ceux qu’on voit en Europe ; pour dire le moins. Le football se joue dans tous les coins de la planète, et il est logique que la Coupe du monde de football voyage aussi et s’arrête dans des pays qui peuvent l’accueillir, comme la Russie et le Qatar qui ont déjà réalisé d’autres choses grandioses par ailleurs, et ont chacun suffisamment du temps pour offrir au monde entier un beau Mondial.
Propos recueillis par Emmanuel Gustave Samnick
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Alors que la polémique enfle en Occident sur l’attribution de l’organisation du Mondial de football 2018 et 2002, la légende du football africain et ambassadeur de la candidature du Qatar se félicite plutôt du choix de la Fifa.
Comment réagissez-vous à la décision du comité exécutif de la Fifa d’attribuer l’organisation des Coupes du monde 2018 et 2002 à la Russie et au Qatar, respectivement ?
Je pense que c’est d’abord la logique du cahier de charges exigé aux pays candidats qui a été favorable à la Russie et au Qatar. Les rapports dressés par la commission d’inspection qui a visité tous les pays candidats ont sans doute été élogieux sur les deux pays retenus. Ensuite, il faut dire que la Russie et le Qatar n’ont pas été cités dans les affaires de magouille et de corruption ayant précédé le vote du comité exécutif. Ces soupçons de corruption ont à coup sûr entamé le crédit de certaines autres candidatures, et profité en revanche aux dossiers russe et qatari.
Enfin, pour ce qui est de la Russie (ancienne Urss), convenons que c’est un grand pays de football qui a déjà produit de grands joueurs et de grands entraîneurs, et c’était tout à fait normal que la Coupe du monde y vienne un jour.
On ne dirait pas la même chose du Qatar dont vous êtes l’un des cinq ambassadeurs (avec Zidane, Battistuta, Milutinovic et Ronald De Boer) du comité de candidature pour l’organisation du Mondial 2022…
C’est vrai que le Qatar n’est pas un grand pays sur le double plan sportif et géographique. Et justement, il voudrait gommer cette impression de petit pays et montrer au monde entier de quoi il est capable. En termes d’infrastructures, c’est déjà un très grand pays. Je peux vous dire que les membres d’inspection de la Fifa qui ont passé trois ou quatre jours là-bas ont été impressionnés par ce qu’ils ont vu, notamment la qualité et la quantité des stades dont certains sont déjà climatisés et permettent d’atténuer la critique sur la forte chaleur ambiante dans le pays. En plus, le projet de développement de la ville de Doha et de construction de nouveaux stades futuristes, de lignes ferroviaires et de métro, etc, fait que le Qatar sera prêt dans 12 ans; moi je n’ai aucune inquiétude à ce sujet. Il faut aussi savoir que pour les Qataris, l’ambition n’est pas de gagner la Coupe du monde, encore que d’ici là ils se seront préparés pour présenter une sélection nationale compétitive. Mais c’est le prestige d’accueillir la plus grande fête sportive du monde, laquelle n’était jamais venue au Moyen-Orient. Le monde entier va donc désormais découvrir ce pays encore méconnu du mouvement sportif international, et qui a véritablement de belles choses à montrer.
Le choix de la Russie et du Qatar ne confirme-t-il pas aussi l’universalité du football ?
Absolument ! Et c’est à ce niveau que, moi, j’inviterais nos amis occidentaux, toujours prompts à critiquer ce qui se fait ailleurs, de balayer d’abord dans leur propre cour. Qu’est-ce qu’ils n’avaient pas dit sur l’Afrique du Sud, avant que ce pays africain organise la plus belle Coupe du monde de l’histoire cette année ? Je ne sais pas en quoi ces pays occidentaux dépassent absolument les autres. Les stades que j’ai vus au Qatar, et ceux qui sont en projet, n’ont rien à envier à ceux qu’on voit en Europe ; pour dire le moins. Le football se joue dans tous les coins de la planète, et il est logique que la Coupe du monde de football voyage aussi et s’arrête dans des pays qui peuvent l’accueillir, comme la Russie et le Qatar qui ont déjà réalisé d’autres choses grandioses par ailleurs, et ont chacun suffisamment du temps pour offrir au monde entier un beau Mondial.
Propos recueillis par Emmanuel Gustave Samnick