RIEN NE VA PLUS AU MINFI: Les dossiers qui fâchent :: CAMEROON

Minfi:Camer.beNominations en hibernation, rentabilité médiocre, démobilisation totale du personnel, détournements des véhicules administratifs, mise en oeuvre des pratiques visant à s’enrichir furtivement, sont entre autres les sujets qui fâchent et qui donnent l’impression que le Minfi s’assimile à un boulevard des allongés.Rien ne va plus dans ce département ministériel, nous l’avons dit dans une précédente édition. Bon nombre d’observateurs ne comprennent pas grand-chose de cette séance de maraboutage qui tient lieu de loi au Minfi.

Nous y revenons dans une nécessité impérieuse de restituer les aspects quelque peu oublieux des conséquences susceptibles
d’être engendrées par la situation chaotique qui prévaut actuellement dans ce ministère stratégique de notre pays.

GROSSE INCOMPÉTENCE D’ALAMINE MEY

Comment est-il arrivé là ? Les faits sont têtus, l’histoire aussi. Selon des sources, Ousmane Mey le père d’Alamine aurait soutenu le président Paul Biya dans les années 82, lorsque le feu président Ahmadou Ahidjo demandait à tous les membres du gouvernement ressortissants du Nord de démissionner.

Seul le père du ministre des finances avait réfuté l’offre d’Ahidjo et accordé son attachement indéfectible au président Biya. C’est donc l’une des raisons pour laquelle Alamine Ousmane Mey se retrouve à la tête du Ministère des finances. L’on pourrait comprendre dès lors que ce n’est pas par compétence qu’il est à la tête de ce département ministériel, mais il s’agit plutôt d’une forme de récompense du président Paul Biya, formulée à l’endroit de son père Ousmane Mey, actuel PCA de la CNPS. Toute chose qui énerverait d’ailleurs une certaine communauté du Nord notamment celle des arabes Choa majoritairement du RDPC tandis que les Kotoko, tribu d’Alamine Mey sont non seulement minoritaires, mais militent au sein de l’UNPD. Ce qui n’est pas du goût de ceux des nordistes, militants du RDPC.

Pourtant, ce ministère stratégique exige d’être dirigé par un Homme pétri de talents, d’expérience, quelqu’un qui a roulé sa bosse dans la maison et qui sait que l’enjeu majeur est de tout mettre en oeuvre pour que les choses s’améliorent davantage,
quand on sait que l’émergence à l’horizon 2035 est le défi de tous.

Jusqu’ici et au regard des manquements qui interpellent à plus d’un titre l’actuel Minfi, l’on ne saurait prétendre que l’argentier national est à la hauteur des attentes. Plus encore, tous ses collaborateurs sont unanimes sur certains points le concernant et se plaignent tous de la même manière. Une synergie d’idées, d’opinions et de plaintes qui ne trompe plus. Suivez la lecture !

LES LACUNES

Lorsqu’on se plonge un temps soit peu dans les méandres de la conduite actuelle du Minfi l’on a l’impression d’être dans un boulevard des allongés où la levée de corps est vivement attendue. En effet, les choses vont à reculons. L’émergence à laquelle aspire chaque département ministériel ou du moins toutes les structures publiques, parapubliques ou privées n’est visiblement pas à l’ordre du jour au Minfi. Pour preuve, les nominations tant attendues sont en hibernation, les recettes seraient insignifiantes par rapport aux années précédentes, on parle de détournements de véhicule, bref, tout y est paralysé.

TRIBALISME

On en reparle encore. Car, la réalité est stricte et ne saurait être dissimulée à partir du moment où les faits semblent patents. Alamine Ousmane Mey, à peine arrivé à la tête du Minfi, n’a pas caché son désir ardent de s’appuyer sur ses frères du Grand-Nord pour motiver toutes ses décisions. Si déterminé dans cette posture,il mettra tout son charisme en exergue pour positionner ses frères à des postes stratégiques. Il aurait produit ses premières propositions de nominations à forte odeur tribaliste, des hommes qui devaient l’accompagner dans ses obligations à savoir les directeurs généraux. Toutes choses
que le premier ministère aurait bottées en touche sans barguigner.

Serait-ce encore le cas deux ans après? La question mérite d’être revisitée.

Les nominations, un casse-tête chinois Depuis la publication des organigrammes par chaque ministère, l’on a quand même remarqué à partir du journal parlé de la CRTV, que presque tous les ministères se sont acquittés de leur devoir de nomination. Ce qui a fait dire à certains que le Minfi s’illustre comme un département récalcitrant. Au-delà de ce fait inédit, le Chef de l’Etat a déjà procédé à la nomination des directeurs généraux pour ce qui relève de sa compétence. L’on sait également que c’est le Premier Ministre qui nomme le personnel ayant rang de directeur et le Ministre se charge du personnel allant de sous-directeur au chef de bureau à l’exemple du rituel auquel ont sacrifié tous ces départements qui ont procédé à des nominations dans leur enceinte. Pourtant, après des enquêtes qui y ont été menées, nous réalisons que c’est un véritable serpent de mer quand on sait que le président de la République, dans le souci de faire évoluer les choses en ce qui concerne son projet politique « les grandes réalisations », a nommé les directeurs généraux. Il ne reste plus qu’au premier ministre de procéder à la nomination du personnel ayant rang de directeur et au ministre les sous-directeurs et autres. D’où vient-il alors qu’à ce jour rien n’ait bougé d’un petit pouce ? Le personnel reste dans une attente à n’en plus finir. Hélas ! S’il fallait remuer les cendres de ce passé plutôt très récent, l’on remarquerait de manière pertinente que lors de l’installation des nouveaux directeurs généraux au palais des congrès, le ministre des finances lui-même avait affirmé dans son discours de circonstance que « l’acte du Président de la république peut être vu comme un acte déclencheur du processus de nominations».

Au regard de telles déclarations, il y a lieu de se questionner. Alamine Ousmane Mey aurait-il brûlé ses vaisseaux ? Telle la tunique de dessus, voilà le Bic ! Pour l’heure, selon toujours les mêmes enquêtes, il y a lieu de dire qu’avant le décret du Président de la république portant nomination des directeurs généraux, les propositions de nominations avaient déjà été renvoyées au Minfi, mais l’on ne comprend pas toujours ce qui coince.

DÉMOBILISATION TOTALE

Le fait est qu’il n’y ait toujours pas ces nominations. Le fait est également que l’organigramme est connu et que les nominations étaient censées suivre. Cet état de fait aurait donc provoqué une psychose totale dans la maison. Psychose qui s’est accompagnée d’une démobilisation générale, selon les sources dignes de foi. Actuellement, il y règne une atmosphère de K.O. C’est du moins une démoralisation qui aurait un impact réel sur les recettes qui s’avèrent catastrophiques par rapport aux prévisions tant aux impôts qu’à la douane par rapport aux deux premiers trimestres où le GAP se chiffre en termes d’une dizaine de milliards.

A cet effet, quel rendement peut-on attendre d’un responsable qui sait qu’il ira bientôt en retraite ? Il est clair qu’il ne peut travailler que pour se faire les poches pleines, si l’on se réfère à la pertinence d’une analyse froide portée à l’égard de la conduite des affaires dans ce ministère. Car, d’un point de vue plus poussé, certaines personnes dans le même ministère qui sont conscientes de leur longévité à des postes et celles qui savent qu’elles vont en retraite, auraient déjà plié bagages dans leurs bureaux. Celles-là n’attendent plus que l’acte de nomination. Et, si par mégarde, ces agents sont à des postes juteux, le fait que ces nominations restent en hibernation, les poussent à commettre des choses peu recommandées.
Relativement à cet aspect des choses, certaines langues parlent d’ailleurs de trésoriers payeurs généraux délinquants au-delà des pratiques peu orthodoxes remarquées dans les services centraux dudit ministère visant pour certains cadres à s’enrichir illicitement.

L’absence de nomination aurait donc contribué inexorablement à refroidir l’ardeur et l’ambition de ceux qui sont dans l’ombre et qui aspirent à être nommés pour faire valoir leur savoir faire.

CULTE DE L’ÉCHEC ?

La question semble très osée, mais à y voir clair, elle vaut son pesant d’or. D’abord, à partir du moment où on retrouve des responsables qui sont désignés à des postes de responsabilité à titre intérimaire par les directeurs généraux et les directeurs, l’on est voué à reconnaitre que ces voies usitées ne sont pas règlementaires. A l’évidence, la probabilité d’accroitre un rendement meilleur est minime.

Toute chose qui pourrait se vérifier dans la rentabilité actuelle. Des sources parlent des recettes qui sont en deçà pratiquement dans toutes les administrations du Ministère des finances. Ce qui traduit la démotivation du personnel qui voudrait bien comprendre ce qui se passe, mieux encore ce qui fait problème.

ÇA COINCE

La situation est d’autant plus préoccupante, au point où on en vient à se demander si le problème est connu au sommet de l’Etat. Se posant moult questions, certaines langues supputent dans les couloirs du ministère des finances. Parmi celles-ci, les plus averties se demandent si le blocage actuellement perceptible dans la maison, est-il le fait des services du premier ministre qui dit-on dans certaines conversations, veulent imposer leurs poulains au ministre des finances ou alors c’est ce dernier qui est indolent parce que ne maitrisant pas certaines pratiques de la haute administration pour faire avancer certains dossiers ? De fait, aurait-il peur de franchir le Rubicon ? Autant d’interrogations qui laissent les uns et les autres stupéfaits. En tout état de cause, l’urgence de mettre fin à ce désastre se fait pressante. Les autorités gouvernementales y compris le Chef de l’Etat doivent prendre acte, s’enquérir de cet état de fait. Comme mars en carême une solution de sortie de crise devrait être envisagée. Parce qu’aux dernières nouvelles, une menace de grève serait annoncée au cas où le changement ne s’opèrerait pas dans les prochains jours

© Le Soir : Denilla Alima


28/08/2013
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