Revendications sociales: Yaoundé de nouveau en proie à des manifestations
DOUALA - 07 Février 2012
© Nadège Christelle BOWA | Le Messager
© Nadège Christelle BOWA | Le Messager
Pour
cause du non respect de ses engagements par le gouvernement, le
collectif des ex-employés des sociétés d'Etat liquidées ou restructurées
annonce son retour dans la rue. Les syndicats des enseignants dans la
même logique dès ce matin.
Après une légère accalmie, on les
reverra bientôt dans la rue. Précisément devant les services du
ministère des Finances à Yaoundé, armés de tam-tams et autres
instruments de musique, chantant l'hymne de la mort. «Suite au préavis
de reprise de mouvement de mécontentement publié adressé le 17 janvier
2012 au Premier ministère, nous venons vous confirmer cette reprise en
date du 15 février 2012», écrit le collectif des ex-employés des
sociétés d'Etat liquidées ou restructurées dans une correspondance
adressée au ministre des Finances. Dans celle destinée au Premier
ministre, ces ex-employés expliquent le motif de leur retour dans la
rue. Le 2 février 2010, sur instruction du Pm, le ministre des Finances
commet le cabinet Bekolo and Partners à l'effet d'auditer et de recenser
le reliquat des droits sociaux et de la prime de reconversion réclamés
par les ex-employés des sociétés d'Etat liquidées ou restructurées, aux
fins de paiement.
Le rapport de cet audit est rendu public le 19 août 2011. Dans ses conclusions, la prime de reconversion se chiffre à près de 27 millions de FCFA. «Cette somme rendue exigible selon les termes de l'auditeur reste impayée et ce, malgré les démarches engagées par la représentation des ex-employés», regrette le collectif qui pense que: «en dépit de quelques réserves formulées par nous, sur certaines conclusions relatives aux motifs de rejet par l'auditeur (…) les sommes validées doivent nous être payées immédiatement». La reprise annoncée de leur mouvement de mécontentement public se justifie par «le fait que les négociations engagées par le ministre des Finances sont restées bloquées jusqu'à ce jour (le 17 janvier 2012, date de rédaction de la correspondance adressée au Pm, ndIr)». En outre, depuis la restitution du rapport d'audit, des mois se sont écoulés sans que la prime de reconversion instituée par le .chef de l'Etat connaisse un quelconque paiement. Du cas des enseignants Raison pour laquelle le collectif des ex-employés «devant ce mépris, préfère la mort à la souffrance» et reprend la résolution prise en assemblée générale du 10 janvier 2012 de continuer leur mouvement de mécontentement jusqu'au paiement intégral de tous leurs droits. Ces ex-employés ne sont pas les seuls à attendre en vain qu'une solution définitive soit trouvée à leurs revendications. Les enseignants sont logés à la même enseigne. Le 5 décembre 2000, le décret n° 2000/359 portant statut particulier des fonctionnaires des corps de l'éducation nationale institue un certain nombre de primes et avantages au bénéfice des enseignants. Afin d'obtenir l'application de ce texte qui traîne depuis 12 ans, les représentants des enseignants organisent une série d'actions. Lesquelles conduisent à la convocation d'une réunion que préside le ministre du Travail et de la Sécurité sociale le 9 août 2011. Au cours de celle-ci, le gouvernement annonce «unilatéralement» l'allocation pour la prime de documentation et de recherche des montants de 15 000Fcfa et 10 000Fcfa respectivement pour les enseignants du secondaire et de la base, payable à partir de janvier 2012, avec leur extension aux enseignants d'Ejss. «Nous voici rendu en fin janvier 2012 et, fidèle à son habitude, le gouvernement n'a malheureusement pas respecté ses propres promesses». Par conséquent, le collectif des syndicats d'enseignants ayant constaté ce «mépris» du gouvernement pour le corps enseignant, le mensonge politique dans la gestion des affaires de l'Etat... appelle les enseignants à se mettre en grève dès ce mardi 07 février 2012 afin de contraindre le gouvernement à respecter ses engagements. |
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