Revendication: Les instituteurs contractuels menacent de boycotter la rentrée scolaire
YAOUNDE - 02 septembre 2011
© Brice T. Signankwé | L'Actu
Ils l'ont annoncé jeudi pendant une grève au ministère de la Fonction publique. Leurs collègues fonctionnaires promettent aussi un débrayage lundi prochain.
Le ministère de la Fonction publique, à Yaoundé, ressemblait à une cour d'école primaire pendant la récréation jeudi. Au menu, chants, pleurs, discours enflammés qui ont perturbé le ministère pendant environ quatre heures. Dans le rôle des élèves, la cinquantaine de représentants des 43 000 instituteurs contractuels du Cameroun qui entamaient ainsi le leur grève qui devrait se poursuivie jusqu’au mercredi 7 septembre 2011.Trois jours après la rentrée scolaire prévue lundi. Ce qui induit que ces pédagogues (qui représentent «plus de 90% des enseignants du ministère de l'Education de base», selon leurs propres statistiques) seront absents des salles durant les premiers jours de classes.
Eux-mêmes ne font pas mystère de leurs intentions. «Il n’y aura pas de rentrée scolaire si le gouvernement persiste à ne pas tenir compte de nos revendications», indique Thomas Messanga, président du Syndicat national unitaire des instituteurs et des professeurs des écoles normales (Snuipen).Entre autre reclamations, les grévistes exigent le changement de leur statut. Recrutés en qualité d'instituteurs contractuels (IC), ils veulent devenir Instituteurs de l’enseignement général (IEG) et donc, fonctionnaires.
«Notre statut actuel est porteur d'injustices», explique Paul Tchatchal vice président du Snuipen. Sur le plan salarial, précise-t-il, les instituteurs contractuels perçoivent une base de 90 000 Fcfà contre 130 000 Fcfà pour ¬les instituteurs fonctionnaires. Les contractuels ont une indemnité mensuelle de non-logement de 18 000Fcfa alors que les fonctionnaires ont 24 000Fcfa. Pour les avancements, les grévistes reçoivent 2 800 Fcfà tandis que leurs collègues ont 6 500 Fcfa. En ce qui concerne les allocations familiales, les contractuels et les fonctionnaires reçoivent la même somme par enfant: 1 800 Fcfa. Mais, les derniers ont un forfait supplémentaire de 5 000 Fcfa. Les grévistes chiffrent le gap total à plus de 50 000 FCFA par mois.
Frustrations
Autre frustration et non des moindres, les instituteurs contractuels vont en retraite à 55 ans; leurs collègues fonctionnaires, à 60 ans, «Si cette mesure est maintenue, 3 000 contractuels iront à la retraite sans avoir travaillé durant 15 ans et ne pourront percevoir de pension», indique Honorine Awono, trésorière du Snuipen. Les enseignants contractuels se plaignent également «de ne jamais avoir l'autorisation de présenter des concours administratifs», Enfin, ils dénoncent «l’impossibilité de changer de poste d'affections comme les autres». Autant de frustrations que l'accession au statut de fonctionnaire gommerait, disent-ils.
Les grévistes s'inquiètent aussi du fait que le financement PPTE qui permet le payement de leurs salaires doit prendre fin en décembre prochain. «Que deviendrons-nous après? Il faut que nous soyons fixés». Le secrétaire général des services du premier ministre a reçu les grévistes hier soir. Jules Doret Ndongo leur a proposé d'augmenter le nombre de places à pourvoir lors du prochain concours pour le recrutement des instituteurs dans la fonction publique. Ce que ces enseignants jugent insuffisant. Pendant ce temps, les collègues fonctionnaires annoncent un débrayage à partir de lundi prochain. La rentrée scolaire qui devrait avoir lieu le même jour, se profile donc à l'horizon sous la forme d'un grand point d'interrogation
© Brice T. Signankwé | L'Actu
Ils l'ont annoncé jeudi pendant une grève au ministère de la Fonction publique. Leurs collègues fonctionnaires promettent aussi un débrayage lundi prochain.
Le ministère de la Fonction publique, à Yaoundé, ressemblait à une cour d'école primaire pendant la récréation jeudi. Au menu, chants, pleurs, discours enflammés qui ont perturbé le ministère pendant environ quatre heures. Dans le rôle des élèves, la cinquantaine de représentants des 43 000 instituteurs contractuels du Cameroun qui entamaient ainsi le leur grève qui devrait se poursuivie jusqu’au mercredi 7 septembre 2011.Trois jours après la rentrée scolaire prévue lundi. Ce qui induit que ces pédagogues (qui représentent «plus de 90% des enseignants du ministère de l'Education de base», selon leurs propres statistiques) seront absents des salles durant les premiers jours de classes.
Eux-mêmes ne font pas mystère de leurs intentions. «Il n’y aura pas de rentrée scolaire si le gouvernement persiste à ne pas tenir compte de nos revendications», indique Thomas Messanga, président du Syndicat national unitaire des instituteurs et des professeurs des écoles normales (Snuipen).Entre autre reclamations, les grévistes exigent le changement de leur statut. Recrutés en qualité d'instituteurs contractuels (IC), ils veulent devenir Instituteurs de l’enseignement général (IEG) et donc, fonctionnaires.
«Notre statut actuel est porteur d'injustices», explique Paul Tchatchal vice président du Snuipen. Sur le plan salarial, précise-t-il, les instituteurs contractuels perçoivent une base de 90 000 Fcfà contre 130 000 Fcfà pour ¬les instituteurs fonctionnaires. Les contractuels ont une indemnité mensuelle de non-logement de 18 000Fcfa alors que les fonctionnaires ont 24 000Fcfa. Pour les avancements, les grévistes reçoivent 2 800 Fcfà tandis que leurs collègues ont 6 500 Fcfa. En ce qui concerne les allocations familiales, les contractuels et les fonctionnaires reçoivent la même somme par enfant: 1 800 Fcfa. Mais, les derniers ont un forfait supplémentaire de 5 000 Fcfa. Les grévistes chiffrent le gap total à plus de 50 000 FCFA par mois.
Frustrations
Autre frustration et non des moindres, les instituteurs contractuels vont en retraite à 55 ans; leurs collègues fonctionnaires, à 60 ans, «Si cette mesure est maintenue, 3 000 contractuels iront à la retraite sans avoir travaillé durant 15 ans et ne pourront percevoir de pension», indique Honorine Awono, trésorière du Snuipen. Les enseignants contractuels se plaignent également «de ne jamais avoir l'autorisation de présenter des concours administratifs», Enfin, ils dénoncent «l’impossibilité de changer de poste d'affections comme les autres». Autant de frustrations que l'accession au statut de fonctionnaire gommerait, disent-ils.
Les grévistes s'inquiètent aussi du fait que le financement PPTE qui permet le payement de leurs salaires doit prendre fin en décembre prochain. «Que deviendrons-nous après? Il faut que nous soyons fixés». Le secrétaire général des services du premier ministre a reçu les grévistes hier soir. Jules Doret Ndongo leur a proposé d'augmenter le nombre de places à pourvoir lors du prochain concours pour le recrutement des instituteurs dans la fonction publique. Ce que ces enseignants jugent insuffisant. Pendant ce temps, les collègues fonctionnaires annoncent un débrayage à partir de lundi prochain. La rentrée scolaire qui devrait avoir lieu le même jour, se profile donc à l'horizon sous la forme d'un grand point d'interrogation