Remise au goût du jour grâce à la publication de la 4e lettre ouverte de Marafa Yaya au président de la république, l'indemnisation des ayant-droits des victimes du crash du Boeing de la Camair le 03 décembre 1995 fait des vagues au sein du sérail. Du coup, on s'interroge sur la dévolution réelle des sommes libérées par le prestataire des services de maintenance des aéronefs, Transet/SAA. Si jusqu'alors l'opinion nationale s'en tient à tabler sur 65 millions de dollars Us volatilisés, soit un peu plus de 32 milliards de F Cfa, d'autres sources plutôt bien informées sur cette affaire tablent plutôt sur une enveloppe globale de 105 millions de dollars Us, soit près de 53 milliards de F Cfa distraits par les autorités impliquées dans la gestion desdits fonds. Du coup, on ne vient à se demander à quoi rime la minoration aussi bien par Marafa Hamidou Yaya que les autres intervenants dans le cadre de cette affaire, de la somme initiale, si cette option ne participait pas de quelque volonté de détourner ainsi des fonds ayant requis le caractère public. Si la réponse à cette question est difficile à donner, de nombreux indices tendent malheureusement à démontrer que Paul Biya lui-même aura cautionné la distraction desdites sommes devant pourtant être reversées aux ayant-droits des victimes et aux survivants dudit crash. Aussi, en donnant-il un véritable coup de pied dans cette fourmilière, Marafa Hamidou Yaya met-il à nu aussi bien la propension à la corruption du pouvoir, mais aussi et surtout l'impunité à tête chercheuse qui fonde son mode opératoire pour s'octroyer, à défaut de soutiens indus, pour entretenir un clientélisme inhibiteur de toute clairvoyance pour ceux qui en profitent à tous points de vue. Sinon, comment penser qu'outre les ayant-droits, même l'intermédiaire qu'était Advanced Technics Trust (ATT) n'ait pas également pu percevoir ses commissions pourtant décidées d'accord parties ?
L'analyse fine de ces manquements ou plus exactement du cafouillage entretenu aussi bien sur la somme effectivement libérée par le prestataire pour répondre de ses obligations contractuelles, que sur la dévolution réelle de ladite somme, vient simplement conforter ce que nous disions déjà plus haut : à savoir la collusion des autorités au sommet de l'Etat dans la mise à mort de la défunte Camair, mais aussi et surtout, dans la spoliation des droits aussi bien des ayant-droits évoqués par Marafa Hamidou Yaya que de l'intermédiaire ATT. Du coup, la minoration des sommes perçues par les autorités camerounaise en plus d'étaler au grand jour la vaste maffia institutionnelle ayant cours dans nos différentes administrations, démontre à suffisance le peu d'intérêt qu'accorde le gouvernement pour, à défaut d'assurer le mieux-être des populations, d'y œuvrer en leur facilitant d'y accéder. En effet, à en croire nos sources, Marafa s'en serait simplement tenu à publier la somme initiale exigée par le gouvernement camerounais au titre de spoliation, sans y annexer comme il se devait pourtant les dommages pour lesquels les experts tablèrent sur 40 autres millions de dollars Us. Aussi peut-on penser que ce dernier ait été écarté à dessein dudit dossier afin de ne point en maitriser les véritables aboutissants, ce d'autant plus qu'il n'aurait jamais pu accéder au contrat original, fort de ce que le gouvernement y introduisit une clause de confidentialité. En somme, on entendait ainsi maquiller au mieux les énormes commissions occultes que le gouvernement versait aux divers intervenants dans le contrat.
Opacité
Autant on peut valablement comprendre qu'on essaie côté pouvoir d'entourer cette affaire d'opacité, autant les informations en notre possession viennent malheureusement confirmer cet état de fait. En effet, au plus fort de la gestion des fonds libérés par Transet/SAA, les prête-noms du chef de l'Etat ou de ce qui en tiendrait lieu, ne s'offusquèrent guère de rouler les autres intervenants dans la farine en simulant, outre des virements à leur compte bancaire respectif, le paiement intégral des indemnités dues aux ayant-droits et rescapés dudit crash. Et de dilatoire en dilatoire, l'affaire fut rapidement classée, question peut-être de ne pas éroder l'image du Cameroun qui avait été à l'occasion assigné au tribunal arbitral de Paris où les parties avaient élu domicile pour la gestion de leurs litiges contractuels. Des détails que ce sera bien gardé de révéler Marafa Hamidou Yaya, peut-être en méconnaissance de ceux-ci, mais qui viennent inéluctablement affirmer le caractère plutôt nauséeux attaché à la gestion desdites indemnisations. Et même si au passage l'essentiel des fonds semble avoir été distribué de manière parcimonieuse entre autorités et soutiens circonstanciels, il n'en demeure pas moins vrai que le cafouillage ayant prévalu pour ce faire, indexe au premier chef, Paul Biya lui-même qui par laxisme, aura concédé à ses proches collaborateurs de se faire de l'argent sur les victimes du crash et autres ayant-droits. Et dans un tel contexte fait de passe-droits et d'opacité à nulle autre pareille, on comprend qu'on en soit à vouloir étouffer cet autre scandale.