Rétrospective: Ils ont écrit les pages (noires) du football camerounais en 2011
DOUALA - 05 Janvier 2012
© Christian TCHAPMI | Le Messager
Entre incompréhension, guerre de leadership, incompétence et gabegie, chacun d’eux a participé à faire de l’année écoulée une saison blanche et sèche pour le sport-roi.
© Christian TCHAPMI | Le Messager
Entre incompréhension, guerre de leadership, incompétence et gabegie, chacun d’eux a participé à faire de l’année écoulée une saison blanche et sèche pour le sport-roi.
1.- Michel Zoah: un saint dans une tanière maudite
Mais là encore, l’homme a essuyé un échec cuisant. 2011 a été l’année de toutes les déconfitures pour cet ancien élève du lycée général Leclerc de Yaoundé. Entre copinage avec la fédération camerounaise de football et plaidoyer pour une tanière plus calme et plus sereine, le pauvre Michel est devenu, sans le vouloir, l’avocat de certains joueurs phares de l’équipe. N’a-t-il pas devant les élus du peuple, tenter d’apporter un éclairage sur les accusations de Samuel Eto’o qui disait n’avoir jamais perçu ses primes de matches depuis trois ans ? Pis, c’est encore lui qui a plusieurs fois essuyé les tirs nourris des députés qui lui reprochaient à la fois d’être complice du déclin de l’équipe fanion et d’avoir dévoilé sa proximité régulièrement entretenue avec les responsables fédéraux. Du coup, le saint d’hier traînait déjà derrière lui l’odeur d’un démiurge en mal de confiance. Pendant que le peuple attendait impatiemment de voir les Lions renouer avec la victoire, Javier Clémente a plutôt prolongé la chute de ses poulains dans les profondeurs abyssales. 2.- Iya Mohammed: le footoir des fauves En particulier en 2011 où l’équipe fanion est passée à côté de la qualification pour la Can 2012 que Co-organisent le Gabon et la Guinée Equatoriale. Les griefs qui lui sont reprochés tournent autour des querelles intestines, les intérêts égoïstes, la corruption, le favoritisme, les trafics d’influence, et la mafia entretenue par ses collaborateurs et ceux du ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) autour de cette équipe. Certains diraient qu’il n’a fait que ça depuis son avènement en 1998. En fait, depuis qu’il trône à la Fécafoot, l’ex-dg de Selcam et chef d’agence de la Bicic (ancêtre de la Bicec) s’est surtout distingué par ses démêlés récurrents avec sa tutelle, le ministère des Sports où il a été à l’origine d’une demi-dizaine de départs. En dehors de Etamé Massoma et Michel Zoah, avec qui il a eu des relations apaisées, le président de la Fécafoot a«défié» Mbarga Mboa, Augustin Edjoa et dans une certaine mesure Bidoung Mpkwatt. Ses multiples convocations vraies ou supposées à la direction régionale de la police judiciaire ou encore à la présidence de la République en 2011 n’ont fait qu’attiser le feu du désamour depuis plus de dix ans entre lui et les férus du football camerounais. 3.- Javier Clémente: l’incarnation de l’impuissance Le premier test du coach basque fut concluant: une victoire (3-1) face à l’île Maurice à l’issue du premier match comptant pour les éliminatoires de la Can 2012. Ce coup de maître lui valut tous les surnoms «l’homme de la situation», «le chantre de la reconstruction de l’équipe nationale»… Mais le match nul (1-1) et insipide enregistré face à la Rd Congo lors de la deuxième journée à Garoua a laissé le doute et la confusion dans les esprits des fans. Pire, la défaite concédée le 26 mars 2011 face au Sénégal à Dakar est venue jeter le discrédit sur cet avenir qu’on disait déjà radieux pour les Lions. La goutte d’eau qui vient déborder le vase est ce match nul (0-0) face au Sénégal à Yaoundé. Une contre performance qui a malheureusement consacré l’élimination du Cameroun à la Can 2012, puisqu’en dépit de la déculottée (5-0) administrée à l’Ile Maurice et la laborieuse victoire (3-2) face au Congo vendredi dernier, les Lions étaient déjà déclarés hors course pour le rendez-vous de 2012. Le sorcier blanc que l’on présentait comme le messie ne savait donc pas faire de miracle. Inefficace et impuissant devant la superstar Samuel Eto’o, il a conduit l’équipe du Cameroun vers le précipice. Il est remercié en novembre 2011. 4.- Samuel: overdose d’Eto’o dépendance? Novembre 2011. Les Lions sont au Maroc à la faveur de la LG Cup. Les joueurs présents réclament le paiement de la prime de présence et conditionnent leur départ pour Alger par l'émargement des 1500 euros par personne. La fécafoot joue les petits dieux et balaie les revendications d’Eto'o et ses coéquipiers du revers de la main. Mais au final, le boycott est confirmé et le match est annulé. La cible est toute trouvée: Samuel Eto'o. Le capitaine des Lions est accusé d'avoir incité ses paires au boycott. Après sa comparution devant la commission de discipline de la fécafoot, Eto'o est lourdement sanctionné. 15 matches de suspension. La rue gronde, les fans sont aux abois, la presse crie au scandale. Les anciennes gloires montent au créneau et prennent fait et cause pour le meilleur footballeur camerounais en activité. Les politiques s'en mêlent. Outré, Eto'o va étaler en mondovision l’incompétence de la Fécafoot. Sans état d’âme, il jette Iya Mohamed en pâture. La guerre est ouverte. |
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