Retombées de la présidentielle : A l’heure du partage du gateau national, Le Moungo oublié
DOUALA - 09 Avril 2012
© Sylvie FONKOU (Les Nouvelles du Pays) | Correspondance
Etamé Massoma, l'unique fils du département du Moungo dans le gouvernement jusqu'à l'élection d'octobre 2011 a été remercié par le Chef de l'Etat réélu et président national du Rdpc. Contrairement aux usages, Paul Biya n'a pas offert un fauteuil de compensation à la localité dans le gouvernement des «Grandes réalisations».
Etamé Massoma, l'unique fils du département du Moungo dans le gouvernement jusqu'à l'élection d'octobre 2011 a été remercié par le Chef de l'Etat réélu et président national du Rdpc. Contrairement aux usages, Paul Biya n'a pas offert un fauteuil de compensation à la localité dans le gouvernement des «Grandes réalisations».
Les motions de soutiens adressées par les élites du département du Moungo «à Son excellence Paul Biya», au lendemain de la proclamation des résultats de l'élection présidentielle du 9 octobre 42011 ne semblent pas porter les fruits escomptés. Au lendemain de la réorganisation gouvernementale opérée par le Chef de l'Etat réélu, le département n'a pas connu de fils nommé dans le gouvernement des «Grandes réalisations». Pis, Siegfried Etame Massoma, jusque-là ministre délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de 1'Etat a perdu son portefeuille. En son temps, les observateurs y avaient vu une disgrâce causée par l'actualité liée aux agissements de certains hauts cadres de cette structure importante à Paul Biya dans le cadre de la réalisation de son programme d'assainissement de la gouvernance publique.
C'est que, au cours des multiples affaires enrôlées dans les tribunaux de Douala et Yaoundé, de nombreux contrôleurs d'Etat avaient brillé par leur incapacité à soutenir les assertions contenues dans les rapports à l'origine des procès en cours dans les tribunaux. Pis, nombre parmi eux ont souvent démontré, par leurs agissements, l'état de corruption et d'amateurisme qui règne au sein de cette structure. C'est dans cette logique que certains contrôleurs de l'Etat se sont vus remercier par la hiérarchie, visiblement désabusée et même souvent confondue dans certains procès. Une autre histoire?
Dans le département du Moungo, la sortie de l'unique ministre de la localité du gouvernement et l'absence de remplacement, comme cela est souvent le cas, par un autre fils du «village» a une autre interprétation. Contrairement aux élections antérieures, la région du Moungo affiche une régression visible dans sa participation à la réélection du «Grand camarade» Paul Biya. Dans cette région du pays où urbanisme et ruralité se disputent la vedette, le chef de file du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) s'en sort avec un modique score de 55% de suffrages exprimés en sa faveur. Loin des projections faites dans les milieux de décision de ce parti. Un fait qui fait dire à nombre de fils de cette localité que l'éjection de Siegfried Etame Massoma de son fauteuil de ministre délégué à la présidence illustre le désaveu de Paul Biya envers les élites politiques du Moungo.
Cosmopolitisme et leadership
Un désaveu mal apprécié par les élites politiques du Rdpc du département du Moungo. Avec quelques bonheurs, l'on explique que «le score obtenu par le Rdpc dans le Moungo n'illustre vraiment pas la qualité du travail que nous abattons dans ce département.» Pour ce cadre du Rdpc qui s'exprime sous anonymat, la réalité est à voir dans le cosmopolitisme de cette localité. «Si vous regardez les résultats de la présidentielle d'octobre 2011 en détail, vous constaterez que toutes les zones rurales du département habitées essentiellement par les autochtones ont réélu le Chef de l'Etat à plus de 95 % pour dire le moins», précise notre source, par ailleurs cadre du parti dans le département du Moungo.
A l'analyse, l'on se rend à l'évidence que le score moyen de 55 % enregistré dans le Moungo en faveur du candidat Rdpc est la résultante du caractère cosmopolite des villes du département, où l'on retrouve des habitants venus d'horizons divers. Bien plus, la percée de certains partis d'opposition, en l'occurrence le Sdf et l'Udc est favorisée par le partage des voix issues des populations allogènes. L'influence du Mdp, le parti créé par un natif du département, Samuel Eboua de regrettée mémoire, est moindre dans le département. Pour toutes ces raisons, les autochtones minoritaires dans le département, estiment qu'il s'agit d'une injustice grave, le fait de déposséder le Moungo d'un membre du gouvernement. Ces populations autochtones trouvent même inadmissibles et à la limite incompréhensibles les revendications de certaines populations allogènes nées dans le Moungo qui veulent devenir membres du gouvernement pour le compte du département du Moungo.
C'est peut-être pour toutes ces raisons et bien d'autres que le Chef de l'Etat aurait décidé d'y voir un peu plus clair. Car, pour dire vrai, le département du Moungo aujourd'hui sans ministre, encore moins une personnalité d'envergure dans le gouvernement, est aussi le foyer des batailles de positionnement entre une élite locale issue d'une part des populations allogènes, et autre part, de la nouvelle élite issue des populations autochtones.
© Sylvie FONKOU (Les Nouvelles du Pays) | Correspondance
Etamé Massoma, l'unique fils du département du Moungo dans le gouvernement jusqu'à l'élection d'octobre 2011 a été remercié par le Chef de l'Etat réélu et président national du Rdpc. Contrairement aux usages, Paul Biya n'a pas offert un fauteuil de compensation à la localité dans le gouvernement des «Grandes réalisations».
Etamé Massoma, l'unique fils du département du Moungo dans le gouvernement jusqu'à l'élection d'octobre 2011 a été remercié par le Chef de l'Etat réélu et président national du Rdpc. Contrairement aux usages, Paul Biya n'a pas offert un fauteuil de compensation à la localité dans le gouvernement des «Grandes réalisations».
Les motions de soutiens adressées par les élites du département du Moungo «à Son excellence Paul Biya», au lendemain de la proclamation des résultats de l'élection présidentielle du 9 octobre 42011 ne semblent pas porter les fruits escomptés. Au lendemain de la réorganisation gouvernementale opérée par le Chef de l'Etat réélu, le département n'a pas connu de fils nommé dans le gouvernement des «Grandes réalisations». Pis, Siegfried Etame Massoma, jusque-là ministre délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de 1'Etat a perdu son portefeuille. En son temps, les observateurs y avaient vu une disgrâce causée par l'actualité liée aux agissements de certains hauts cadres de cette structure importante à Paul Biya dans le cadre de la réalisation de son programme d'assainissement de la gouvernance publique.
C'est que, au cours des multiples affaires enrôlées dans les tribunaux de Douala et Yaoundé, de nombreux contrôleurs d'Etat avaient brillé par leur incapacité à soutenir les assertions contenues dans les rapports à l'origine des procès en cours dans les tribunaux. Pis, nombre parmi eux ont souvent démontré, par leurs agissements, l'état de corruption et d'amateurisme qui règne au sein de cette structure. C'est dans cette logique que certains contrôleurs de l'Etat se sont vus remercier par la hiérarchie, visiblement désabusée et même souvent confondue dans certains procès. Une autre histoire?
Dans le département du Moungo, la sortie de l'unique ministre de la localité du gouvernement et l'absence de remplacement, comme cela est souvent le cas, par un autre fils du «village» a une autre interprétation. Contrairement aux élections antérieures, la région du Moungo affiche une régression visible dans sa participation à la réélection du «Grand camarade» Paul Biya. Dans cette région du pays où urbanisme et ruralité se disputent la vedette, le chef de file du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) s'en sort avec un modique score de 55% de suffrages exprimés en sa faveur. Loin des projections faites dans les milieux de décision de ce parti. Un fait qui fait dire à nombre de fils de cette localité que l'éjection de Siegfried Etame Massoma de son fauteuil de ministre délégué à la présidence illustre le désaveu de Paul Biya envers les élites politiques du Moungo.
Cosmopolitisme et leadership
Un désaveu mal apprécié par les élites politiques du Rdpc du département du Moungo. Avec quelques bonheurs, l'on explique que «le score obtenu par le Rdpc dans le Moungo n'illustre vraiment pas la qualité du travail que nous abattons dans ce département.» Pour ce cadre du Rdpc qui s'exprime sous anonymat, la réalité est à voir dans le cosmopolitisme de cette localité. «Si vous regardez les résultats de la présidentielle d'octobre 2011 en détail, vous constaterez que toutes les zones rurales du département habitées essentiellement par les autochtones ont réélu le Chef de l'Etat à plus de 95 % pour dire le moins», précise notre source, par ailleurs cadre du parti dans le département du Moungo.
A l'analyse, l'on se rend à l'évidence que le score moyen de 55 % enregistré dans le Moungo en faveur du candidat Rdpc est la résultante du caractère cosmopolite des villes du département, où l'on retrouve des habitants venus d'horizons divers. Bien plus, la percée de certains partis d'opposition, en l'occurrence le Sdf et l'Udc est favorisée par le partage des voix issues des populations allogènes. L'influence du Mdp, le parti créé par un natif du département, Samuel Eboua de regrettée mémoire, est moindre dans le département. Pour toutes ces raisons, les autochtones minoritaires dans le département, estiment qu'il s'agit d'une injustice grave, le fait de déposséder le Moungo d'un membre du gouvernement. Ces populations autochtones trouvent même inadmissibles et à la limite incompréhensibles les revendications de certaines populations allogènes nées dans le Moungo qui veulent devenir membres du gouvernement pour le compte du département du Moungo.
C'est peut-être pour toutes ces raisons et bien d'autres que le Chef de l'Etat aurait décidé d'y voir un peu plus clair. Car, pour dire vrai, le département du Moungo aujourd'hui sans ministre, encore moins une personnalité d'envergure dans le gouvernement, est aussi le foyer des batailles de positionnement entre une élite locale issue d'une part des populations allogènes, et autre part, de la nouvelle élite issue des populations autochtones.