Retombées d'une visite présidentielle: Bertoua abandonnée depuis le dernier passage de Paul Biya

Yaoundé, 02 Août 2013
© Ange Johan Nkouol | L'Actu

Mis à part la résidence présidentielle, le chef-lieu de la région de l'Est n'a en rien bénéficié du passage du Chef de l’État en août 2012.

Après la visite de Paul Biya: Bertoua fait toujours piètre figure

II est de coutume qu'une visite du Chef de l’État dans une localité s'accompagne de changements notables. Que ce soit à Maroua, à Bamenda ou à Ebolowa, l'on a noté des changements notables dans ces villes avant et après M. Biya. On observe les mêmes mutations à Buéa qui s'apprête à recevoir les manifestations du cinquantenaire de la Réunification. Comme une exception, Bertoua figure au rang des oubliées. Les 40 millions de francs CFA prévus par la Communauté urbaine pour essayer de donner un visage reluisant à la cité capitale de l'Est lors de la visite du Chef de l’État, à l'occasion de la pose de la première pierre de la construction du barrage de retenue d'eau de Lom Pangar, n'avaient même pas pu être réunis par cette structure. Il aura fallu aller puiser les presque 17 millions restants dans le compte de la réalisation des études du plan directeur d'urbanisation (Pdu) pour parer au plus pressé.

Conséquence: les travaux réalisés avec cet argent sont aujourd'hui tombés en décrépitude. Il en est des plâtres posés sur l'avenue qui va de la résidence présidentielle au carrefour dit face-à-face, et de la rue qui mène à la résidence du Gouverneur. Le «monument» construit au rond-point de l'ancienne gare routière brille par une obscurité due à la défection des ampoules économiques qui n'ont plus jamais été remplacées depuis leur extinction, un mois à peine après le passage de Paul Biya. Les fleurs qui embellissaient cet endroit sont mortes de chaleur faute d'entretien. A partir de son véhicule, dont les vitres fumées étaient levées à son arrivée, le Chef de l’État n'avait pu admirer les énormes flaques d'eau causées par les trous sur les trottoirs et qui sont plus nombreux aujourd'hui.


Gare routière

La visite de M. Biya avait servi de prétexte au Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bertoua (Cub), Dieudonné Samba, appuyé en cela par les autorités administratives locales, pour mettre la pression aux propriétaires des agences de voyages, afin qu'ils déguerpissent de l'endroit qu'ils continuent d'occuper aujourd'hui. En effet, dans le programme de départ, le Chef de l’État devait emprunter ce passage pour se rendre à Bonis où il allait procéder à l'inauguration de la route bitumée Ayos-Bonis.

Bien avant cet évènement, Dieudonné Samba avait même fixé la date du 20 juin 2012 comme celle à laquelle il allait lui-même procéder au déguerpissement de ces structures. Une conférence de presse, une ultime réunion avec les responsables des agences de transport et des communiqués radio sous forme d'ultimatums composaient l'arsenal communicationnel qui accompagnait la fermeté affichée des autorités municipales de Bertoua.

Alors que certains voyaient en les nombreux ajournements de cette décision des dessous de table, Dieudonné Samba déclarait devant les journalistes et les responsables des agences de transport que «je mets quiconque au défi de me dire en public qu'il m'a versé le moindre sou pour m'amener à mettre un bémol à ma décision de foire partir les agences de transport du quartier Bamvele». Malgré cela, ces dernières trônent toujours à cet endroit pis encore, une autre, de très grande envergure, y a érigé des bâtiments futuristes pour sa Direction générale. Difficile donc de croire à un quelconque déguerpissement dans les prochains jours, là où le prétexte Paul Biya n'a pas réussi à faire partir ces récalcitrants.


04/08/2013
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