Résurgence des épidémies au Cameroun : l’OMS s’inquiète
Le
constat est fait à l’échelle internationale. Le Cameroun n’a pas
atteint la couverture vaccinale demandée par la communauté
internationale. L’interpellation est faite ce jeudi 07 Août à Yaoundé,
par la représentante de l’organisation mondiale de la santé au Cameroun,
Charlotte Faty Ndiaye. C’était dans le cadre d’une réunion de
plaidoyer entre les femmes-maires du Cameroun et les organismes en
charge de la santé.
Le Cameroun doit respecter ses engagements vis à vis de la communauté
internationale, et entrer dans les statistiques en 2015. C’est à dire,
atteindre à l’instar du Malawi ou du Burkina Faso, au moins les 95% de
la couverture vaccinale exigée par l’organisation mondiale de la santé.
Or, à ce jour, le constat fait par les organismes en charge de la
santé publique est frappant. Il relève, que les populations
camerounaises sont devenues réfractaires à la vaccination.
Car, malgré la gratuité des vaccins, et la campagne de proximité
organisée par le ministère de la santé à travers le vaste déploiement
des équipes de vaccinateurs (porte à porte dans les ménages,
concessions, cases ou autre lieux de rassemblement ), les résultats de
l’évaluation de ces campagnes, montrent que le pourcentage des enfants
non vaccinés, à chaque passage, est resté supérieur à 5% et le niveau
des parents toujours inférieur à 85%.
Après les 7 cas de poliovirus sauvage confirmés par le laboratoire du
centre pasteur, notamment dans la région de l’Ouest (Malentouen et
Foumbot), dans la région du Sud (Kribi) et du Centre (Yoko et
Djoungolo), deux autres cas ont été signalés dans la région de l’Est.
Portant à 9, le nombre de personnes frappés par l’épidémie de
poliomyélite au Cameroun. En réponse à cette épidémie, le Cameroun a
organisé six tours de campagne de vaccination de riposte contre la
poliomyélite.
Outre le poliovirus sauvage qui continue de circuler dans les régions,
l’Oms a également observé la résurgence des épidémies comme la fièvre
jaune, la rougeole, chez les enfants de moins de 5 ans. A ce constat,
s’ajoute la hausse du taux de mortalité chez les nouveaux nés. Près de
122 décès sur 1000 enregistrés à la naissance. 782 000 enfants de
moins de 5 ans ont été brutalement arrachés à la vie en 2011. Des
statistiques, qui préoccupent la représentante de l’OMS au Cameroun,
Charlotte Faty Ndiaye.
Une réunion de plaidoyer a donc été organisée entre la représentante de
l’OMS et les femmes-maires du Cameroun, pour échanger et surtout
comprendre pourquoi les campagnes de vaccination ne sont pas acceptées
par les populations locales. Près d’une cinquantaine de femmes-maires
ont répondu à ce cri de détresse de l’OMS. En leur triple qualité
d’élue, de mère, et d’épouse, elles pourront chacune, dans son
territoire de compétence, sensibiliser les associations féminines. Les
femmes rurales constituant ici la principale cible de cette
sensibilisation. Les élues devront également promouvoir les bienfaits
de la vaccination, et trouver les moyens pour amener les populations à y
adhérer.