Réquisitoire – 1er mai 2013:Le Purs dénonce les conditions de travail au Cameroun

PURS:Camer.beA la faveur la 127ème édition de la fête internationale de travail, le peuple uni pour la rénovation sociale a organisé des causeries éducatives dans la cité économique. A l’occasion, Serges Espoir Matomba, Premier secrétaire du Purs est revenu sur les conditions déplorables de travail au Cameroun.Si le 1er mai, est une occasion pour les travailleurs du monde entier de célébrer et de magnifier le travail à travers la fête internationale du travail, il serait difficile de dire la même chose au Cameroun. Au regard de la situation actuelle des travailleurs, caractérisée par les statistiques de l’Institut national de la statistique. Près de 90% des travailleurs au Cameroun, exercent dans l'informel. Soit 9 sur 10 travailleurs. Contre 5,81% dans le secteur public et 3,7% dans le secteur privé formel. Pour ce qui est des revenus moyens des Camerounais, le travailleur agricole a un salaire mensuel de 13 500 FCFA contre 28 500 FCFA pour le travailleur non agricole. Dans l'administration publique, le salaire effleure les 145 000 FCFA.

Le principal problème du travail au Cameroun, n'est pas le chômage, mais plutôt le sous by Text-Enhance">emploi. Un sous emploi qui résulte d'une faible rémunération. Car selon les chiffres de l'Institut national des statistiques, 70% de travailleurs gagnent moins que le salaire minimum mensuel légal, qui est de 28 500 F Cfa. Ce contexte économique a conduit inévitablement à une déstructuration du marché du travail au Cameroun. La situation de l'emploi et de l'offre des services s'est dégradée avec le développement des emplois précaires et une expansion du secteur informel.

Cette situation a limité les effets positifs de la politique de l'emploi en provoquant notamment, une augmentation du chômage. De même, la crise économique et financière, qui a secoué le pays ces dix dernières années, a fragilisé davantage son système socio-économique. En général, celui-ci est basé sur l'emploi et le marché du travail. L'âge moyen des chômeurs se situant autour de 27 ans.

Le chômage au Cameroun est essentiellement un phénomène urbain. Deux chômeurs sur trois, sont des femmes. Une situation qui traduit deux faiblesses du marché du travail au Cameroun: l'inadéquation entre la formation et le marché de l'emploi, et l'absence d'un tissu industriel développé à même de pourvoir des emplois qualifiés. Interrogés sur leurs prétentions salariales, les chômeurs sollicitent en moyenne, un revenu de 96 000 F Cfa par mois. Cependant trois chômeurs sur quatre se déclarent prêts à réduire leurs prétentions salariales, si le chômage se prolongeait.

Pour ceux exerçant dans le secteur de l'informel, on note l’absence de la protection sociale, des structures d'expression et de représentation, des infrastructures pour le travail. Les commerçants quant à eux, déplorent la surtaxe des produits à la douane; les arnaques de certains agents administratifs et autres concessionnaires; l'instabilité des prix des produits de première nécessité.

Le constat est plus alarmant dans l'enseignement: clochardisation des enseignants par des salaires misérables; discrimination salariale dans le traitement indiciaire dans la fonction publique; corruption, tribalisme et favoritisme à l'accès dans la profession et dans la gestion des carrières.

© Correspondance : Flore Honga


05/05/2013
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