Réorganisation au sein du SDF: Le mémorandum qui accuse le chairman
DOUALA - 30 AOUT 2012
© Donat SUFFO | Le Messager
Des personnes se réclamant de la communauté Haussa/Foulani de la circonscription électorale (Ce) Sdf de Bamenda, déçues par la défaite de leur protégé à la réorganisation de cette Ce, ont adressé une missive menaçante au leader du principal parti de l’opposition.
John Fru Ndi, chairman du Social democratic front (Sdf) a les nerfs à fleur de peau, lorsqu’il débarque un après-midi de dimanche 19 août 2012, jour de la fête de Ramadan, à la résidence de Mallam Baba Chouaïbou, Iman de la mosquée du quartier Old Town Bamenda. Bien qu’il soit venu non pas les mains vides, il festoie tout d’abord avec l’Iman et toute sa cour. Au moment de partir, il prend la parole. De prime abord, il remercie l’Iman et toute la communauté musulmane non seulement pour l’accueil mais beaucoup plus pour avoir passé une trentaine de jours de Jeûne. Un énorme sacrifice d’où l’on sort ragaillardi. Citant l’Iman qui, lors de la cérémonie de la matinée, invitait la communauté musulmane à prier pour la paix au Cameroun, le leader du Sdf laisse comprendre «qu’il faut également prier pour la justice». Il demande à son garde du corps de lui remettre une copie d’un mémorandum que lui a adressé des gens se réclamant de la communauté Haoussa/Foulani de la circonscription électorale Sdf de Bamenda II. Et procède à la lecture du contenu. Dans ce mémorandum de deux pages signé par 167 personnes, avec des signatures forgées qui se ressemblent, ces derniers accusent «nous sommes traités de manière injuste et inacceptable par la hiérarchie du Sdf. Nous avons été réduits au néant au sein du parti. Nous avons observé que le parti fait tout ce qui est possible pour nous isoler du leadership du parti».
Dans la dite note, lit-on aussi «nous avons reçu des informations fiables selon lesquelles la hiérarchie du parti avait donné des instructions afin que des gens causent du désordre au fonctionnement harmonieux de la conférence élective de la Ce entraînant à l’annulation des élections». Pire, les rédacteurs de ce mémo soutiennent «le leadership du parti nous présentent comme les militants de Boko Haram. Il nous accuse d’utiliser les flèches, couteaux et gourdins pour menacer nos camarades membres du parti pendant ladite élection. Ceci a été répété à votre résidence par les honorables Njong Evaristus et Mbah Ndam, vice président à l’Assemblée nationale et même pendant la dernière consultation réorganisant la Ce à Big Mankon. Ceci constituait une anti campagne pour notre candidat».
En fait, parlant de leur candidat, ils font allusion au président sortant Garba Umaru, battu par son ancien adjoint Che Napoléon lors de la réorganisation de cette Ce. Ils accusent également le maire Balick Awah Fidelis de Bamenda II d’avoir payé l’accréditation des délégués pour le compte de Che Napoléon. Aussi s’estiment-ils victimes du tribalisme des Mankon qui sont majoritaires et ne supporteraient pas voir un allogène à la tête de la Ce de Bamenda II. Par conséquent, cette communauté exige entre autre : la partition de cette Ce en deux (Mankon rural et urbain), des excuses de l’équipe ayant supervisé la conférence de réorganisation de la Ce, que la hiérarchie vérifie ces allégations et enfin reprenne des élections libres, transparentes et justes.
Ils brandissent dans ce mémo, la menace de «boycott de toutes les activités du parti. Nous allons inviter tous nos compatriotes Haoussa/Foulani du triangle national à boycotter dans leur différente Ce, les activités du parti », si rien n’est fait.
Des enquêtes
Vexé, John Fru Ndi n’est pas allé du dos de la cuillère pour réprimander les rédacteurs de ce mémo et singulièrement le président sortant Garba Umaru, supposé cheville ouvrière derrière ce mémorandum. En fait, il faut voir dans ce mémo, une tentative pour le perdant de se remettre en selle. A l’Iman, le leader du Sdf a demandé d’investiguer et de rappeler à l’ordre tous ceux qui se cachent derrière cette missive. « Je suis natif de Baba II, le plus petit village du Nord-Ouest. J’ai dit à Garba Umaru ici présent que si Fru Ndi issu d’un si petit village est leader d’un si grand parti, cela veut dire qu’on peut être de la minorité et gouverner un grand monde » lâche le leader du Sdf. Il a rappelé à toutes fins utiles à ce dernier que « je ne suis pas partisan de la politique des clans ». Pour lui, un leader se juge par ses actions et sa capacité de mobilisation de la masse. Des qualités qu’il n’a pas trouvées en la personne de « Garba Umaru dont j’avais soutenu la candidature lorsqu’il postulait au secrétariat à l’organisation au bureau provincial du Sdf »
John Fru Ndi est allé plus loin rappelant à l’Iman que ce n’est pas la première fois qu’il vient se plaindre auprès de lui «un de vos sujets avait déchiré la Bible. Je suis venu me plaindre et vous ai demandé d’investiguer et de sanctionner ce dernier. Vous ne l’avez pas fait. Si c’est une page du Coran qui était ainsi déchirée, je crois que tout Bamenda serait à feu et à sang», laisse entendre le leader du Sdf à l’Iman. Lequel Iman a rétorqué qu’après ses recherches, il a renvoyé ledit sujet vers le chairman pour qu’il demande des excuses. Et concernant le mémorandum, il a promis qu’il mènera ses enquêtes et rendra compte au chairman. Il a prêché la paix et invité le chairman à ne pas s’inquiéter car le Sdf a été toujours aux côtés de la communauté Haoussa et Foulani à tout temps.
© Donat SUFFO | Le Messager
Des personnes se réclamant de la communauté Haussa/Foulani de la circonscription électorale (Ce) Sdf de Bamenda, déçues par la défaite de leur protégé à la réorganisation de cette Ce, ont adressé une missive menaçante au leader du principal parti de l’opposition.
John Fru Ndi, chairman du Social democratic front (Sdf) a les nerfs à fleur de peau, lorsqu’il débarque un après-midi de dimanche 19 août 2012, jour de la fête de Ramadan, à la résidence de Mallam Baba Chouaïbou, Iman de la mosquée du quartier Old Town Bamenda. Bien qu’il soit venu non pas les mains vides, il festoie tout d’abord avec l’Iman et toute sa cour. Au moment de partir, il prend la parole. De prime abord, il remercie l’Iman et toute la communauté musulmane non seulement pour l’accueil mais beaucoup plus pour avoir passé une trentaine de jours de Jeûne. Un énorme sacrifice d’où l’on sort ragaillardi. Citant l’Iman qui, lors de la cérémonie de la matinée, invitait la communauté musulmane à prier pour la paix au Cameroun, le leader du Sdf laisse comprendre «qu’il faut également prier pour la justice». Il demande à son garde du corps de lui remettre une copie d’un mémorandum que lui a adressé des gens se réclamant de la communauté Haoussa/Foulani de la circonscription électorale Sdf de Bamenda II. Et procède à la lecture du contenu. Dans ce mémorandum de deux pages signé par 167 personnes, avec des signatures forgées qui se ressemblent, ces derniers accusent «nous sommes traités de manière injuste et inacceptable par la hiérarchie du Sdf. Nous avons été réduits au néant au sein du parti. Nous avons observé que le parti fait tout ce qui est possible pour nous isoler du leadership du parti».
Dans la dite note, lit-on aussi «nous avons reçu des informations fiables selon lesquelles la hiérarchie du parti avait donné des instructions afin que des gens causent du désordre au fonctionnement harmonieux de la conférence élective de la Ce entraînant à l’annulation des élections». Pire, les rédacteurs de ce mémo soutiennent «le leadership du parti nous présentent comme les militants de Boko Haram. Il nous accuse d’utiliser les flèches, couteaux et gourdins pour menacer nos camarades membres du parti pendant ladite élection. Ceci a été répété à votre résidence par les honorables Njong Evaristus et Mbah Ndam, vice président à l’Assemblée nationale et même pendant la dernière consultation réorganisant la Ce à Big Mankon. Ceci constituait une anti campagne pour notre candidat».
En fait, parlant de leur candidat, ils font allusion au président sortant Garba Umaru, battu par son ancien adjoint Che Napoléon lors de la réorganisation de cette Ce. Ils accusent également le maire Balick Awah Fidelis de Bamenda II d’avoir payé l’accréditation des délégués pour le compte de Che Napoléon. Aussi s’estiment-ils victimes du tribalisme des Mankon qui sont majoritaires et ne supporteraient pas voir un allogène à la tête de la Ce de Bamenda II. Par conséquent, cette communauté exige entre autre : la partition de cette Ce en deux (Mankon rural et urbain), des excuses de l’équipe ayant supervisé la conférence de réorganisation de la Ce, que la hiérarchie vérifie ces allégations et enfin reprenne des élections libres, transparentes et justes.
Ils brandissent dans ce mémo, la menace de «boycott de toutes les activités du parti. Nous allons inviter tous nos compatriotes Haoussa/Foulani du triangle national à boycotter dans leur différente Ce, les activités du parti », si rien n’est fait.
Des enquêtes
Vexé, John Fru Ndi n’est pas allé du dos de la cuillère pour réprimander les rédacteurs de ce mémo et singulièrement le président sortant Garba Umaru, supposé cheville ouvrière derrière ce mémorandum. En fait, il faut voir dans ce mémo, une tentative pour le perdant de se remettre en selle. A l’Iman, le leader du Sdf a demandé d’investiguer et de rappeler à l’ordre tous ceux qui se cachent derrière cette missive. « Je suis natif de Baba II, le plus petit village du Nord-Ouest. J’ai dit à Garba Umaru ici présent que si Fru Ndi issu d’un si petit village est leader d’un si grand parti, cela veut dire qu’on peut être de la minorité et gouverner un grand monde » lâche le leader du Sdf. Il a rappelé à toutes fins utiles à ce dernier que « je ne suis pas partisan de la politique des clans ». Pour lui, un leader se juge par ses actions et sa capacité de mobilisation de la masse. Des qualités qu’il n’a pas trouvées en la personne de « Garba Umaru dont j’avais soutenu la candidature lorsqu’il postulait au secrétariat à l’organisation au bureau provincial du Sdf »
John Fru Ndi est allé plus loin rappelant à l’Iman que ce n’est pas la première fois qu’il vient se plaindre auprès de lui «un de vos sujets avait déchiré la Bible. Je suis venu me plaindre et vous ai demandé d’investiguer et de sanctionner ce dernier. Vous ne l’avez pas fait. Si c’est une page du Coran qui était ainsi déchirée, je crois que tout Bamenda serait à feu et à sang», laisse entendre le leader du Sdf à l’Iman. Lequel Iman a rétorqué qu’après ses recherches, il a renvoyé ledit sujet vers le chairman pour qu’il demande des excuses. Et concernant le mémorandum, il a promis qu’il mènera ses enquêtes et rendra compte au chairman. Il a prêché la paix et invité le chairman à ne pas s’inquiéter car le Sdf a été toujours aux côtés de la communauté Haoussa et Foulani à tout temps.