A
quelques jours seulement de la rentrée scolaire, les pouvoirs publics
s’en vont en guerre contre les établissements scolaires illégaux.
Le nombre d’établissements scolaires clandestins fermés sur l’étendu du
territoire national fait froid au dos. Les ministères des Enseignements
secondaires et de l’Éducation de base reprochent aux fondateurs desdits
établissements, selon une source proche, le manque des papiers légaux,
le non respect de la législation sur l’ouverture et le fonctionnement
des établissements scolaires privés (constructions anarchiques, endroits
impropres (bas fonds, zones marécageuses), manque d’infrastructures
d’accueil), etc.
Récemment au quartier Mimboman à Yaoundé, les scellées de la brigade
de répression du ministère de l’Éducation de base ont été posés sur le
portail d’un établissement clandestin. Approché, un riverain nous révèle
sous cape que cette école primaire a été fermée en juillet dernier
faute de papiers légaux pour son fonctionnement. Même constat au
quartier Obobogo où un collège privé, pourtant connu et apprécié par la
population pour sa qualité de formation a été également fermé. Dans les
coulisses, l’on soutient que ledit établissement était construit sur
des endroits impropres (bas fonds) et par conséquent manquait
d’infrastructures d’accueil.
Fondateurs véreux.
A Douala, Bafoussam ou Garoua, le tableau est le même. Selon les enquêteurs du Minesec, plusieurs fondateurs sans scrupules ont fait des établissements scolaires un véritable fonds de commerce, recrutent des enseignants non formés et produisent par la suite une éducation scolaire au rabais. S’en suivent alors le bâclage des programmes, l’arrêt des cours ou la grève du corps enseignant. Résultat : l’échec massif des élèves aux examens scolaires en fin d’année. Paule Messina, veuve, à Ngaoundéré, déplore que l’an dernier, son fils a passé le reste de l’année scolaire à la maison parce que les enseignants de son établissement ont grevé pour réclamer plus de 03 mois d’arrières de salaire.
Par ailleurs, de nombreux parents d’élèves affirment avoir été
soulagés par les mesures de répression du gouvernement contre ces
établissements clandestins. Lesquels ont été la cause de nombreux échecs
au sein des familles. «Nous demandons aux détracteurs du ministre Louis
Bapès Bapès de le laisser travailler en paix. Depuis la fermeture de
ces établissements clandestins, nous parents d’élèves, avons compris la
nécessité d’inscrire nos enfants où leur formation sera la mieux suivie.
Toute fois, nous exhortons le ministre de ne pas baisser les bras, mais
de traduire également en justice tous ces incrédules qui, pour quelques
sous, sapent le savoir», confie Louis Paul Mbock, président de
l’association des parents d’élèves dans un établissement scolaire de la
place.
En rappel.
C’est la loi N° 004/022 du 22 juillet 2004 en application à celle N° 98/004 du 14 avril 1998 d’orientation de l’éducation au Cameroun qui organise le secteur de l’enseignement privé (laïc ou confessionnel) dans notre pays. L’Etat veille à la qualité de l’enseignement et au respect des normes pédagogiques. En cas de troubles graves à l'ordre public ou d'inobservation des dispositions de la présente loi dûment constatés par les autorités compétentes (art 24), L’État se réserve des lors le droit de fermer l’établissement ou le placé sous son administration provisoire .