Le secrétaire général du Comité central (Sg/cc) du parti au pouvoir serait contre la présence des membres du gouvernement au sein des équipes déployées sur le terrain.
Selon des sources bien introduites au siège du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), sis au palais des Congrès de Yaoundé, l’idée de nommer les ministres dans les différentes commissions de coordination, n’emballerait pas le Sg/cc. C’est que, pense-t-on, Jean Nkuété projetterait d’écarter, pour une fois, les ténors l’administration centrale de toutes les opérations de désignation des nouveaux responsables dans les unités politiques du parti de la flamme ardente. L’initiative de l’ancien ministre de l’Agriculture viendrait du fait que, même éloignés de leur terroir, certains apparatchiks, dans leurs calculs mesquins, et soucieux de placer les leurs à des postes clés du parti, sèment la pagaille lors du choix des hommes et femmes appelés à animer le parti.
Dans son élan, la décision du patron du Comité central n’a pas de quoi surprendre. Aux commandes depuis décembre 2011, Jean Nkuété semble plus que jamais au fait des réalités sur le terrain. Ancien secrétaire aux affaires économiques, sociales et à l'emploi du Rdpc, il sait pertinemment qu’un vent de déstabilisation souffle en ce moment au sein du parti de Paul Biya, après les déchirures laissées lors des sénatoriales, législatives et municipales de 2013.
« Au sommet du parti, l’on sait que la nomination des ministres au sien des commissions viendrait davantage alanguir la légitimité des investis, mal élus pour la plupart et donc indésirables. Cela s’était déjà fait ressentir au cours des campagnes électorales antérieures. Et à la fin, le Rdpc s’est révélé comme étant un parti coupé de la base », reconnaît un membre du Comité central.
On comprend que le parti voudrait rompre définitivement avec «les personnalités ressources» qui étaient autrefois à l’honneur. Ce qui permettra ainsi d’arrimer le discours politique avec les préoccupations des populations. « On a toujours accusé le Sg du Comité central d’inertie dans l’animation du parti, particulièrement au niveau des instances dirigeantes.
D’autres l’ont soupçonné de clanisme, mais surtout d’être mal entouré, manipulé par quelques individus spécialisés dans l’intrigue, la délation et la division. Aujourd’hui, il voudrait démontrer qu’il s’est approprié les directives du président national, Paul Biya, concernant les opérations de renouvellement des bureaux des cellules, comités de base, sous-sections et sections », confie autre membre du Comité central, approché.
Au moment où on annonce l’avènement de 167 nouvelles sections du parti et le lancement du processus de renouvellement des organes de base, une chose semble donc sûre : en écartant les ministres, Jean Nkuété en près de 4 ans de magistère, a décidé d’ajuster son costume.